Un village de Moselle accueille 51 migrants en provenance de Calais
Le village d’Arry en Moselle a accueilli mardi une cinquantaine de migrants en provenance de la Jungle de Calais où s’entassent près de 6 000 migrants et réfugiés. Un accueil qui provoque colère des identitaires mais aussi compassion et solidarité d’habitants.
Neuf militants identitaires ont occupé mardi le toit d'un bâtiment d'Arry (Moselle), où sont arrivés dans la journée une cinquantaine de migrants venus de Calais, a-t-on appris auprès de la gendarmerie.
Les militants, âgés d'une vingtaine d'années et arrivés tôt le matin, ont déployé une banderole sur laquelle était écrit: "On est chez nous, rentrez chez vous". Ils ont été évacués et entendus par les gendarmes en début d'après-midi, avant l'arrivée des Soudanais, qui seront accueilli dans ce petit village de 540 habitants pour l'hiver.
Vers 17H, le car -dans lequel ces hommes seuls qui vivaient dans la "jungle" de Calais- est arrivé dans la brume, devant le centre aéré qui leur ouvrira ses portes jusqu'au 31 mars. Bonnets ou casquettes sur la tête, fatigués par les heures de route, ils ont été reçus par le préfet, Nacer Meddah, et des volontaires de Médecins du monde. Ces hommes font partie d'un groupe de quelque 300 migrants qui ont quitté mardi la "jungle" de Calais, où les conditions sanitaires et humanitaires ont été maintes fois dénoncées.
Le village est divisé, action musclée des identitaires
Tous volontaires pour être hébergés ailleurs, ils pourront, à Arry, "souffler", a insisté M. Meddah, qui a qualifié l'action des identitaires, "quelques jeunes qui ont voulu se rendre intéressants", d'"indigne". A l'arrivée du bus, une vingtaine d'habitants du village, certains favorables, d'autres opposés, à l'accueil des migrants, attendaient dans le froid.
Des applaudissements ont fusé, tandis que certains se tenaient à l'écart, faisant part de leur mécontentement. La veille, une réunion municipale houleuse avait eu lieu à propos de l'accueil des migrants dans le centre, habituellement fermé pour l'hiver.
Il s'agira pour les élus et les représentants de l'Etat de rassurer, a dit M. Meddah, ajoutant que les services concernés par les demandes d'asile se déplaceraient et étudieraient les dossiers. Les migrants "ne seront pas livrés à eux-mêmes". Interrogé sur la possibilité pour les habitants d'Arry de venir voir le centre, le préfet à indiqué que cela lui semblait "absolument nécessaire".
"Ce ne sont pas des délinquants, ce sont des personnes qui ont fui leur pays en guerre", a-t-il rappelé, soulignant qu'il était "à l'honneur de la République" de montrer que "le pays des droits de l'Homme" était capable de faire preuve de solidarité.
(Avec AFP)
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