Metz: 5 ans de prison requis contre un assureur accusé d'avoir escroqué 3 millions d'euros
Le procureur du tribunal correctionnel de Metz a requis mercredi 5 ans de prison à l'encontre d'un assureur accusé d'avoir abusé une soixantaine de clients pour un montant de plus de 3 millions d'euros.
Philippe Ries, 51 ans, agent d'assurances, a reconnu les faits, et exprimé des "remords". "Mon but n'était pas de leur prendre leurs économies (...) pour moi il n'a jamais été question de dérober les fonds", a-t-il déclaré à la barre, expliquant qu'il espérait rembourser les uns avec l'argent des autres.
L'accusé a soit joué les sommes qui lui étaient confiées - espérant que ses gains lui permettraient de rembourser - soit les a en effet remises à d'autres clients dans un schéma d'escroquerie pyramidale, a-t-il reconnu.
Parmi les très nombreuses victimes, plusieurs étaient venues assister au procès. Au total, 61 qualifications pénales sont retenues à l'encontre de l'accusé, pour des faits ayant eu lieu entre 1995 et le 27 novembre 2012. Déjà condamné à 4 mois de prison avec sursis et à 1.000 euros d'amende en 2009 à Sarreguemines (Moselle) pour abus de confiance, il avait été radié du registre des intermédiaires en assurance en 2011. Certains des faits retenus contre lui ont donc été commis en état de récidive légale.
Arrêté et placé en détention provisoire en novembre 2012, le prévenu, ancien maire de la commune de Buchy, près de Metz, entre 1995 et 2007, est sous contrôle judiciaire depuis mars 2013. Outre l'abus de confiance, M. Ries est accusé de faux et usage de faux. Il encourait 7 années de prison, le procureur en a requis 5.
Un vrai système organisé
Plus de 3 millions d'euros, 61 qualifications pénale, "c'est énorme, on a pu entendre la souffrance, la colère, la rage de certaines victimes", a argué le procureur qui a réclamé aussi la révocation du sursis prononcé en 2009, l'affichage de la décision pendant deux mois, et l'interdiction d'exercer toute activité commerciale ou industrielle, ainsi que de diriger une entreprise dans les cinq prochaines années.
Parmi les victimes représentées à l'audience, certaines ont perdu les économies d'une vie - plus de 400.000 euros qu'elles avaient placés pour assurer leur retraite. L'éventualité de récupérer les sommes est mince, et une action à l'encontre des assureurs, dont certains se sont portés partie civile, est envisagée pour seulement trois dossiers.
"Où est allé l'argent?", s'est interrogé l'un des avocats. Probablement au casino, a répondu l'avocat de la défense, Me Mehdi Adjemi. Au cours de l'audience, le tribunal a ainsi fait état des 490.000 euros gagnés en plusieurs années dans un casino. Mais, a souligné Me Adjemi, "c'est toujours le casino qui gagne", estimant les pertes de M. Ries au jeu bien plus importantes.
Soulignant un addiction dévastatrice au jeu, Me Adjemi a demandé à ce que son client soit placé sous surveillance électronique.
(Avec AFP)
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