La Lorraine se bat pour défendre le nom "Grand-Est"

Politique

La nouvelle région Alsace-Lorraine-Champagne-Ardnnene.

Après le combat pour inscrire Grand-Est aux choix des noms soumis au vote populaire sur internet, de nombreux élus de l’ex-région Lorraine préfèrent cette dénomination pour renommer la nouvelle région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine. Pour rappel, les internautes ont le choix, jusqu’au 1er avril, entre Rhin-Champagne, Nouvelle-Austrasie, Grand-Est et Acalie. Pour Patrick Weiten, président (UDI) de Moselle mais aussi vice-président de la région, le meilleur choix est Grand-Est, permettant au mieux de préserver l’identité des trois anciennes régions. Selon lui, Rhin-Champagne ou Nouvelle-Austrasie excluent l’identité lorraine.

- L’ex-président de la région préfère Rhin-Champagne - 

Autre défenseur de Grand-Est : le président (PS) de la Meurthe-et-Moselle, Mathieu Klein. Le président du département a toujours plaidé pour ce nom et estime, comme son homologue de Moselle, que les autres noms ne portent pas l’identité des trois anciennes régions. Du côté de Laurent Hénart, maire (UDI) de Nancy, c’est aussi Grand-Est qui remporte sa voix. «Je regrette toutefois qu’on n’apporte pas une référence à l’Europe dans le nom de notre région» affirme-t-il. «On préfère ajouter Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine en sous-titre mais il serait plus judicieux de faire référence à nos voisins. La région est la seule à avoir quatre pays européens frontaliers et à être au cœur de l’Europe» assure-t-il.

Même préférence pour le ministre du Budget Christian Eckert qui est aussi élu de Meurthe-et-Moselle. «J'ai pour ma part une préférence pour "Grand Est Européen". Notre Région est frontalière de la Belgique, du Luxembourg, de l'Allemagne et de la Suisse. Aucune autre Région française n'a autant de voisins. D'aucuns diront sans doute que rajouter Européen à "Grand Est" (un peu froidement administratif) est un symbole trop fort. Il y a pourtant près de 200 000 travailleurs frontaliers et les relations économiques entre notre région et les Régions voisines sont devenues une réalité irréversible à prendre en compte» écrit le membre du gouvernement sur son blog.

- Les profs d’histoire-géo plaident pour Grand-Est -

A l’inverse, l’ex-président PS de la région Lorraine Jean-Pierre Masseret est sur la même longueur d’onde que Philippe Richert. Tout en critiquant les noms et se disant prêt à «sortir les  fourches» face à cette «farce», il a dit sa préférence pour Rhin-Champagne. Le co-président du groupe de gauche (14 élus) à la Région sera au moins d’accord avec le président de la région. Philippe Richert a assuré cette semaine préférer ce nom à Grand-Est qu’il avait pourtant défendu pendant la campagne. «Quand on évoque le Rhin, on sait que nous sommes à l’Est. Le fleuve est connu dans toute l’Europe et le champagne est une marque qui parle au monde entier» selon M. Richert qui trouverait «insupportable» que l’on parle d’ACAL ou d’ALCA.

Ces propositions ne sont pas du goût de l'Association des Professeurs d'Histoire et de Géographie de la région Lorraine. Pour elle, hors de question d'appeler leur nouvelle région "Acalie", un allongement  de l'acronyme "Acal", et qui pour l'association "ne veut rien dire". Pour "Rhin Champagne", les professeurs regrettent que la Lorraine soit totalement oubliée de cette appellation. Et pour finir, "Nouvelle Austrasie" ramène selon l'association "au Haut Moyen-âge époque de progrès humain pour le moins relatif". Le regroupement des professeurs d'histoire et de géographie, espérait plutôt "Région Grande Est" ou "Région Acal" comme nouveau nom.

Le FN quant à lui préfère défendre Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine tout en dénonçant «le bide Richert» quant à la consultation des citoyens. Selon nos informations, au sein du groupe frontiste, les avis divergent. Les élus de Champagne-Ardenne ne sont pas opposés à la mise en avant de leur ex-région dans le nom Rhin-Champagne tout comme les alsaciens. Mais les frontistes de Lorraine fustigent ces choix et préfère, par défaut, le nom Grand-Est qui n’avantage aucune des trois ex-régions.

Un sondage Odoxa pour L’Union-L’Ardennais avant la sélection de ces trois choix donnait Grand-Est en tête. Le nom arrivait en tête à 45%, suivi sur la deuxième marche du podium du nom «statu quo» d’Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine (28%). Suivaient la proposition Nord-est (11%), Est de France (5%), Austrasie (4%), Centre Europe (3%), Rhin-Meuse –Champagne (2%). Le nom Grand-Est est était avant tout préféré en Lorraine (53%) puis en Alsace (42%) puis en Champagne-Ardenne (37%). Celui d’Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne (ACAL), il est davantage prisé en Champagne-Ardenne (36%), en Alsace (33%) et en Lorraine (20%). Enfin, le Nord-est est surtout préféré en Lorraine plutôt que dans les deux ex-régions voisines.