Grippe: les hôpitaux en état d’alerte, la région Lorraine fortement touchée
L’épidémie de la grippe bien prématurée et intense touche une grande partie de la France dont la Lorraine. La première semaine de l’année marque une intensification du nombre de cas alors que les hôpitaux sont saturés et que le gouvernement doit faire face à une crise.
En France métropolitaine, la semaine dernière, le taux d’incidence des cas de syndromes grippaux vus en consultation de médecine générale a été estimé à 395 cas pour 100 000 habitants, soit 257 000 nouveaux cas, au-dessus du seuil épidémique (179 cas pour 100 000 habitants).
Durant ces 4 premières semaines d’épidémie de grippe, 784 000 personnes auraient consulté un médecin généraliste pour ce motif. Au niveau régional, les taux d’incidence les plus élevés ont été observés en : Auvergne-Rhône-Alpes (597 cas pour 100 000 habitants), Provence-Alpes-Côte d’Azur (541) et Ile-de-France (451).
La quasi totalité des régions présente un taux d’incidence supérieur au seuil épidémique national. Concernant les cas rapportés, la semaine dernière, l’âge médian était de 36 ans (6 mois à 96 ans); les hommes représentaient 50% des cas. Les tableaux cliniques rapportés par les médecins Sentinelles ne présentaient pas de signe particulier de gravité : le pourcentage d’hospitalisation a été estimé à 0,7%.
"Les services d'urgence sont particulièrement sollicités, aux limites de leurs capacités", en raison de l'épidémie de grippe. C'est ce qu'a déclaré, mardi 10 janvier, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, lors d'une intervention à Paris devant des directeurs d'hôpitaux.
"J'ai demandé que l'aval des urgences soit fluidifié au maximum, afin de pouvoir hospitaliser l'ensemble des personnes qui en auraient besoin", a-t-elle précisé. S'adressant aux directeurs d'établissements, elle leur a demandé "de tout mettre en œuvre" pour "garantir la prise en charge de l'ensemble des patients qui nécessitent d'être hospitalisés".
- Pic de l'émidémie la semaine prochaine, bilan "lourd" -
La ministre de la Santé a annoncé mercredi avoir demandé aux hôpitaux d'envisager de "déprogrammer" des opérations pour faire face à l'afflux de patients malades de la grippe, alors même que l'épidémie n'a pas encore atteint son pic en France.
Selon Marisol Touraine, 142 hôpitaux sur les 850 publics en France ont transmis aux autorités des "constats de tension importante" en raison de la propagation du virus, particulièrement virulent cette année.
"Le nombre de personnes qui vont aux urgences et qui ensuite doivent être hospitalisées (...) est très important", a-t-elle dit à des journalistes. "Pour les plus de 65 ans, c'est un patient sur deux qui se présente aux urgences qui doit être hospitalisé."
Selon Santé Publique France, la saison de grippe 2016-2017 s'annonce délicate, avec le retour d'un virus de type A(H3N2), cousin de celui qui avait été en partie responsable, il y a deux ans, d'une surmortalité de 18 000 personnes. En revanche, à l'hiver 2015-2016, le virus de type B n'avait pas généré d'excès de mortalité.
L'Institut de veille sanitaire (INVS) a enregistré lors d'une précédente épidémie sévère, au cours de l'hiver 2014-2015, une surmortalité de 18.300 décès, touchant en grande majorité des patients âgés de 65 ans et plus.
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