C’est un phénomène qui se trouve renforcé avec la crise : les objets disposent de plus en plus d’une seconde vie. Le centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc) rappelle que les marchés de la location, du recyclage, du troc et de l’occasion profitent de la baisse de pouvoir d’achat des ménages.

Le besoin de faire des économies se ressent dans les ménages, mais pas seulement. Il y a quelques jours, c’est le Conseil Régional de Lorraine qui vendait ses véhicules aux enchères. Les automobiles sont les objets qui connaissent le plus fréquemment une « seconde vie ». Cette notion s’oppose à l’idée d’acquisition d’un produit neuf utilisé pendant toute sa vie par le même utilisateur. Désormais, les objets connaissent des caractères bien plus mouvementés. En effet, sur 100 automobilistes, 38 ont acheté leur voiture neuve, 49 l’ont achetée d’occasion, 10 se la font prêter ou en ont héritée et 3 utilisent des réseaux de location ou d’auto-partage.

Le marché de l’automobile est de loin le plus révélateur de cette consommation intelligente : la valeur marchande des voitures encourage bien entendu leur revente. En comparaison, 49 % des vélos sont achetés d’occasion (22 %), loués (6 %) ou empruntés (21 %) ; de même que 37 % des livres, 33 % des DVD et 22 % des téléphones portables. Plus de 80 % des vêtements adulte évitent désormais la poubelle. Un phénomène en forte progression qu’Internet a amplifié avec certains sites de revente entre particuliers comme Priceminister, Leboncoin ou eBay. Les ventes d’occasion se multiplient aussi sur le terrain, lors de brocantes.

Une pratique écologique

La crise économique bride le pouvoir d’achat des ménages mais elle encourage ce comportement écologique, avec le recyclage notamment. Car quand on dit « seconde vie », on pense souvent au recyclage et au tri sélectif. Cette pratique est en forte hausse, notamment pour les piles (grâce à une importante communication dans les médias). Un réseau de tri multiflux bien développé peut même permettre de créer de l’énergie, comme c’est le cas en Moselle-Est avec l’usine de méthanisation Méthavalor.

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Selon une étude réalisée par TNS Sofres, les Français disposent chez eux de 41 objets non utilisés en moyenne. Une caverne d’Ali Baba dont la revente est estimée à 1 960 euros ! Offrir aux objets encore utilisables une seconde vie est une pratique à encourager, rappelle le Crédoc, dans une société de gaspillage.

Les ménages qui sont les plus enclins à recycler, offrir, revendre ou louer leurs objets sont de types très différents. On retrouve d’abord les ménages plus modestes et ceux prévoyant une baisse de leur pouvoir d’achat. Mais il y a aussi les « bobos », les « écolos » et les classes moyennes diplômées tentant de mettre en pratique leurs aspirations écologistes.