Le Parquet de Metz et la police lancent un vaste appel à témoins sur la disparition d’une adolescente âgée de 13 ans et de son père souffrant de troubles du comportement. Ils ne donnent plus signe de vie depuis dimanche soir.

> LIRE AUSSI. Metz : disparition d'un enfant avec son papa "maniaco-dépressif" 

> Metz : un appel à témoins lancé après la disparition d'Aurore et son papa

La mère a accepté de confier la garde de sa fille Aurore durant tout le mois d’août à son père biologique selon Laurent Czernik, Procureur adjoint de Metz qui a convoqué une conférence de presse 48h après la double disparition. «Ce n’est pas la première fois qu’il avait la garde d’Aurore» assure le magistrat. «Ils renouvelaient leurs liens depuis peu. Toutes les précédentes rencontres avec le père biologique s’effectuaient en présence de la maman».

La garde estivale d’Aurore a été décidé à l’amiable entre les parents. «Jusqu’à dimanche, la mère avait des nouvelles tous les jours par téléphone». Tout a basculé le 4 août au soir vers 21h30 où un dernier SMS a été envoyé par l’adolescente à sa mère selon le Procureur adjoint de la République. Il s’agissait d’un texto basique pour signaler que tout allait bien comme elle l’en recevait quotidiennement.

Le grand père paternel (le père de Michel Krachenberger, le papa disparu, ndlr) a eu des nouvelles du duo dimanche soir vers 23h. Le père de famille, âgé de 38 ans venait en effet récupérer la voiture de son papa dans un quartier de Metz. Il a affirmé vouloir emprunter ce véhicule pour amener Aurore chez sa maman car «il faisait trop chaud dans l’appartement qu’ils occupaient» selon Laurent Czernik. Le véhicule n’a finalement pas été rendu à 8h30 le lundi comme convenu et Aurore n’est jamais rentrée chez sa mère qui habite à Metz à quelques minutes du domicile du père biologique.

Des affaires d’Aurore retrouvées

Disparition d'une ado de 13 ans à Metz - Afficher en plein écran

Le lundi matin, le grand-père et la maman se rencontrent afin de partager leurs inquiétudes. Malgré les appels effectués sur les portables d’Aurore et Michel, aucune réponse. Ce n’est pas habituel. Du coup, la maman a signalé la disparition inquiétante aux policiers lundi après-midi à 14h. «Les deux téléphones sont éteints et ne permettent pas la géo localisation. «C’est un élément qui complique l’enquête» selon le directeur de la Sûreté Départementale à Metz.   

«Nous avons interrogé les proches, l’entourage familial, ils sont également sans nouvelles» selon le magistrat qui précise que le studio du papa a été fouillé par les services d’enquête. Quelques affaires de la jeune fille ont été trouvées ainsi qu’un ordinateur portable en cours d’exploitation. Les patrouilles de police faites à Metz et dans les alentours n’ont rien donné tout comme les signalements effectués à la SNCF et dans les aéroports. Les recherches dans les hôpitaux de la région n’ont rien donné selon le Parquet. «Les deux disparus ont été inscrits au ficher des personnes recherchées et la voiture au fichier des voitures volées». Les gendarmeries, les commissariats de police, les services des douanes ainsi que les polices frontalières sont prévenus. 

Le père âgé de 38 ans ne «travaillait pas» et il est placé depuis l’âge de 19 ans sous curatelle puis sous curatelle renforcée. C’est-à-dire que ses biens et sa fortune sons saisis et gérés par une curatrice. Celle-ci lui aurait d’ailleurs donné 200 euros dernièrement. «Le père n’a pas beaucoup d’argent sur lui et l’autonomie de la voiture ne dépasse pas les 400 kilomètres». Le trentenaire est atteint de troubles compulsifs du comportement et de bipolarité. «Il peut ainsi changer d’humeur à tout moment. Passer d’un état d’euphorie à une déprime profonde» selon le Procureur. Il serait par ailleurs en rupture de traitement médical depuis au moins un an et déjà été hospitalisé à l’hôpital psychiatrique de Jury dans la banlieue de Metz.

Selon le Parquet, l’homme n’a jamais été signalé violent et n’est pas connu des services judiciaires. «On a encore très peu d’éléments sur son parcours» confie toutefois le magistrat.

Par ailleurs d’importants moyens sont mobilisés sur le terrain pour trouver la mineure et son père. «Une équipe cynophile avec un chien spécialisé est sur le terrain mais avec très peu d’espoir car le père serait reparti avec la voiture». Les enquêteurs de police sont également en train d’exploiter les factures téléphoniques des deux disparus. Selon le procureur adjoint, les éléments recueillis grâce à l’appel à témoins sont vérifiés. Il y aurait eu une dizaine d’appels selon la police. Les enquêteurs s’affèrent également à vérifier les bandes de vidéosurveillance de la ville de Metz mais pour l’instant ni les deux disparus, ni la voiture ne sont identifiés.

Pas d’alerte enlèvement déclenchée

Depuis mardi soir, l’enquête à propos d’une «disparition inquiétante» s’est transformée en «soustraction de mineure par ascendant». Il s’agit d’une infraction réalisée en continu et tant que celle-ci ne sera pas arrêtée, les moyens mis en place pour retrouver la jeune fille vont perdurer. Une piste affirmant que le père et la fille embarquaient dans un train à la gare de Metz n’est pas encore confirmée par les enquêteurs de la sûreté départementale de la Moselle.

Il n’y a pas encore de mandat d’arrêt lancé contre le père a précisé le Parquet. Par ailleurs si l’alerte enlèvement n’a pas encore été déclenché c’est à cause du peu d’éléments dont disposent les enquêteurs à ce stade des investigations. «Peu être qu’Aurore a suivi le père par sa propre volonté sans y être forcée. Elle était sous la garde de son père» a justifié le Procureur adjoint.

Le père risque jusqu’à un an trois ans d’emprisonnement s’il ne donne aucune nouvelle pendant cinq jours consécutifs. Selon la police, pour l’appel à témoins il ne faut pas hésiter à composer le 17 depuis n’importe quel téléphone. Pour rappel, la voiture dans laquelle pourraient se trouver le père et la fille est de type Suzuki Baleno grise immatriculé 381 ACF 57. La jeune fille est de taille moyenne, mesure 1,60m, a des cheveux mi-long noirs et des yeux marrons.