Le Procureur de la République de Metz a tenu sa première conférence de presse suite au meurtre de Chanel Mallinger, directeur de l’école Paul Verlaine de Woippy (Moselle). Un crime mystérieux et troublant.

Le directeur du groupe scolaire élémentaire Paul Verlaine de Woippy (Moselle) a été retrouvé mortellement poignardé dans son véhicule stationné sur un parking de la ville au nord de l’agglomération messine.

Chanel Mallinger, âgé de 51 ans, a reçu au «moins dix coups d’objet piquant et tranchant» sur plusieurs parties du corps, notamment sur le côté droit. Au moment de la découverte du cadavre, son corps était «mutilé» et «lardé de coups de couteau» affirme une source proche de l’enquête. L’arme du crime n’a pas été retrouvée.

La police municipale de Woippy a retrouvé le corps inanimé dans sa voiture vers 1H dans la nuit de mardi à mercredi après la géolocalisation de son téléphone portable. «Nous avons décidé de la géolocalisation de son mobile dans le cadre d’une disparition inquiétante signalée par sa compagne, ce qui est tout à fait légal» a commenté Pierre-Yves Couilleau, Procureur de la République.

Son corps a été retrouvé sur le siège passager de sa voiture, un grand monospace stationné sur le parking en face du presbytère. «La position de son corps était incohérente» a commenté le patron du Parquet de Metz. Son corps était plié sur le siège, sa tête posée sur le tableau de bord de la voiture et ses pieds placés derrière son dos. Une position plus que mystérieuse qui donne du fil à retordre aux enquêteurs de la PJ de Metz.

Des taches de sang ont été retrouvé sur le corps de la victime, autour et à l’intérieur du véhicule. «Nous avons ouvert une enquête en flagrance pour crime. Il s’agit d’un homicide volontaire» a indiqué Pierre-Yves Couilleau lors d’une conférence de presse. Une information judiciaire pourrait être ouverte ces prochains jours.

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Retrouvé grâce à son téléphone

Le parking où a été retrouvé la voiture du directeur d'école. Photo : Google Street View

Son épouse ne le voyant pas arriver en fin de journée a donné l’alerte croyant à une disparition inquiétante. «La disparition du directeur d’école a été signalée par sa femme vers 19H. Nous avons d’abord été voir à l’école s’il n’avait pas été retenu par des occupations professionnelles. Mais l’école était vide» selon le maire qui «connaissait bien» la victime. Le Procureur a pour sa part affirmé que la compagne de Chanel avait appelé la police de Metz dans la soirée vers minuit pour signaler sa disparition.

La géolocalisation de son téléphone portable confirme qu’il s’est rendu en voiture de l’école Paul Verlaine vers la rue où il a été retrouvé mort. «Selon des témoins, il a été vu dans sa voiture vers 19H sur ce parking. Tout laisse à penser qu’à cette heure il était encore vivant». Le meurtre se serait donc déroulé en fin de soirée ou en début de nuit.

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L’enquête ne fait que débuter, le Procureur se veut donc prudent. «Pour le moment nous travaillons avec méthode pour réunir des traces, des indices, faire une enquête de voisinage et effectuer des recherches autour de son emploi du temps et de sa personnalité» a détaillé le Parquet. «Nous avons mobilisé 25 hommes rien que sur cette enquête à cause de son caractère sensible» a précisé Philippe Felix, chef de l’antenne judiciaire de Metz qui est en charge de l’enquête. L’exploitation de la vidéosurveillance de la ville est en cours. Toutefois, selon le sénateur-maire (UMP) de Woippy, il n’y a pas de caméra sur le parking où a été retrouvée la victime.

Pour l’instant aucun mobile ne se dégage. «Aucun élément ne laisse à penser qu’il s’agit d’un parent d’élève en colère qui a tué le directeur de l’école» a balayé le Procureur de la République. La piste du vol par contre semble écartée. Les effets personnels de la victime ont été retrouvés dans sa voiture. Toutefois le Parquet n’a pas été en mesure de confirmer si les clés du véhicule se trouvaient sur la scène du crime.

Le Parquet a confirmé que la compagne de la victime a été entendue par la police judiciaire ainsi qu’une dizaine de personnes. L’homme habitait à Lorry-lès-Metz et exerçant à Woippy depuis la rentrée 2011 était «très apprécié» par les enfants, les parents et les enseignants. «Le maire de Woippy affirme qu’aucun conflit potentiel avec un parent d’élève n’est remonté Il n’y a eu aucun litige signalé» d’après Pierre-Yves Couilleau.

Une autopsie sera pratiquée jeudi après-midi à Nancy. Une cellule d’écoute psychologique a été mise en place dans l’école élémentaire où enseignait le directeur. L’accueil des enfants est toutefois bien assuré malgré le drame.