16/07/2014 18:26 |
La carte proposée par les députés PS plaidant pour une fusion entre l’Alsace, la Lorraine et la Champagne-Ardenne provoque de nouveaux remous entres élus mais aussi habitants. Députés, sénateurs, maires, présidents de région... peu s’accordent sur cette nouvelle découpe.
La Champagne-Ardenne veut une fusion avec la Picardie et la Lorraine
«Ce qui est le plus suprenant et innaceptable dans tout ça c’est que la position des régions et de leurs habitants n’est pas consultée. On a surtout l’impression que les assemblées réguionales et les populations sont prises en otage» a assuré Jean-Paul Bachy, Président de la région Champagne-Ardenne. Pour lui, «on joue au ping-pong avec les régions» quanlifiant cette réforme des régions «de grand Guignol». Selon le président de région, l’objectif de cette réforme doit être «les économies» a-t-il assuré sur France Bleu. «Le jeu des parlementaires ne correspond pas aux préocupations des citoyens. Ce petit jeu doit cesser» a-t-il assuré en évoquant les différentes versions de la carte des régions.
Le président (DVG) de la région Champagne-Ardenne
Le président de la Champagne-Ardenne a toujours plaidé pour une fusion de la Picardie, de la Champagne et de la Lorraine. Selon lui, les trois régions ont une logique territoriale, une ouverture sur le mer et une économie industrielle en commun. Le président de gauche de la Champagne-Ardenne ne veut pas de l’Alsace dans le mariage à trois avec la Lorraine, estimant que Strasbourg située à l’extrmité est va jouer un rôle trop important dans le futur redécoupage régional.
L’Alsace veut se marier avec la Lorraine sans la Champagne
«Mon point de vue n’a pas changé, je suis hostile à une grande région qui englobe la Champagne-Ardenne, pas seulement à cause de la position géographique de Strasbourg. La fédération qui associe l’Alsace et la Lorraine a un sens, car leurs destins sont liés depuis longtemps, particulièrement dans le cas de la Moselle. Ce n’est pas le cas pour la Champagne-Ardenne» assure le sénateur-maire (PS) de Strasbourg (Bas-Rhin) qui compte bien emporter le bras de fer pour emporter la future capitale régionale.
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En Lorraine, les "grands gagnants doivent être les habitants" selon Masseret
Le président (UMP) de la région Alsace
«Je suis en désaccord avec un procédé qui consiste à considérer l’Alsace et la Lorraine comme une variable d’ajustement pour des problèmes qui se posent ailleurs, en Picardie et en Nord-Pas-de-Calais» poursuit le maire de la capitale d’Alsace. Pöur le maire de Strasbourg, le président (PS) de la région Lorraine est sur la même position que lui alors que l’intéressé a refusé de donner son opinion sur la carte retenue par les députés socialistes. Enfin, il espère un soutien du président (UMP) de l’Alsace qui est également opposé à cet ajout de la Champagne.
Même son de cloche pour la droite et le centre en Alsace. Des sénateurs et députés UMP-UDI ont signé une tribune pour exprimé leur désacord de l’union avec la Champagne-Ardenne. Les parlementaires UMP «s'opposent fermement et unanimement à la proposition du groupe socialiste de l'Assemblée». Ils ajoutent : «aujourd'hui, face à cette nouvelle donne qui nous est imposée (la vision cohérente et efficace de la décentralisation) passe d'abord par la question clé des compétences et des moyens, ainsi que par la réactivation du projet de Conseil d'Alsace". Philippe Richert, président du conseil régional et Guy-Dominique Kennel, président du conseil général du Bas-Rhin, signent également cette tribune.
La Meuse plaide pour rattacher la Champagne avec l’Alsace-Lorraine
«Nous nous battons pour que la réforme territoriale qui prévoyait le rapprochement de la Lorraine et l’Alsace englobe également la région Champagne-Ardenne» a assuré Christian Namy, président (UDI) du département de la Meuse, voisin de la région Champagne. «De très nombreux élus de cette région le souhaitent. Des projets communs entre la Meuse et la Champagne-Ardenne sont en effet engagés» assure le président d’un département rural qui pèse moins de 200 000 habitants.
«La Commission des lois de l’Assemblée nationale a entendu notre demande et proposera lors du vote de mardi prochain l’intégration de la région Champagne-Ardenne. C’est une bonne décision. La Meuse ne sera plus en limite de la région Alsace-Lorraine au risque d’être marginalisée mais au centre de cette grande région» assure le président du département qui est déjà isolé par sa position géographique en Lorraine. Ses liens avec la Champagne-Ardenne sont économiques mais aussi logistiques avec le TGV Est vers Paris et l’autoroute A4.
La Lorraine ne prend pas position et attend la fin du débat
Jean-Pierre Masseret (PS) qui plaide pour une fusion de l'Alsace et de la Lorraine et qui a déjà entamé des travaux avec son homologue UMP assure qu'il est "trop tôt" pour se réjouir de la proposition formulée par les députés PS. Le groupe de la majorité a en effet revu la carte de France en passant de 14 à 13 grandes régions préalablement proposées par François Hollande. Dans l'Est, les députés PS veulent fusionner la Champagne-Ardenne avec la Lorraine et l'Alsace. La Champagne devait d'abord se rapprocher de la Picardie mais les parlementaires préfèrent réunir les deux régions nordistes, le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie.
Le président (PS) de la région Lorraine
Le président de la Lorraine demande de la patience et appelle au rendez-vous "d'ici octobre" lorsque les débats parlementaires seront refermés sur le sujet de la réforme territoriale. "Aujourd’hui deux propositions de carte, ayant pour objectif de fusionner les Conseils Régionaux, sont sur la table, celle du gouvernement (Alsace-Lorraine) et celle du groupe PS (Alsace, Champagne Ardenne – Lorraine).
Le débat parlementaire va s’engager à l’Assemblée et se poursuivra au Sénat" rappelle M. Masseret. "Ce n’est qu’à l’issue de ce débat, probablement à la fin octobre, que l’on saura ce qu’il en ressortira et que des analyses pourront être faites" assure-t-il, ne commentant pas la prise de position des députés PS.
Nancy, Metz et des parlementaires lorrains heureux
Le maire (UDI) de Nancy s’est réjouit de la décision d’intégrer la Champagne-Ardenne dans le projet de fusion de l’Alsace-Lorraine. Toutefois, selon Laurent Hénart il faut aller plus loin en y intégrant la Bourgogne et la Franche-Comté pour créer une grande région frontalière à l’image des Landers allemands.
Pour le maire (PS) de Metz, Dominique Gros, cette idée d’intégrer la Champagne-Ardenne dans le projet de fusion de l’Alsace et de la Lorraine est «bonne». Pour l’élu qui dirige la capitale de la région Lorraine, ce trio va permettre de placer Metz au cœur de la carte. En concurrence avec Strasbourg pour emporter le statut de nouvelle capitale régionale qui devrait être décidé par décret, Metz compte sur son emplacement centra entre Reims et la capitale européenne. Les villes de Nancy, Thionville et Epinal soutiennent le maire socialiste de Metz.
La député (UMP) de Moselle, Marie-Jo Zimmermann, qui a présenté avec d'autres parlementaires dont son collègue messin Denis Jacqua (UMP)t, un amendement en ce sens, se réjouit de cette nouvelle carte . Pour elle il s’agit de«l'évidence de complémentarité du point de vue de l’aménagement du territoire et des infrastructures : autoroutes A4 et A31, TGV Est». Pour elle, «la région Est sera plus équilibrée par une organisation autour de trois pôles urbains : Reims, Metz-Nancy et Strasbourg».