En Lorraine, les départementales devraient continuer à affaiblir la gauche locale
Le FN, la droite et le centre alliés devraient ressortir grands gagnants de ces élections départementales en Lorraine. A gauche, notamment au PS, le contexte national va faire des dégâts. La Meurthe-et-Moselle est le seul espoir socialiste où Mathieu Klein peut conserver la tête du Conseil général.
La gauche devrait perdre encore du terrain. Après des municipales ratées, des européennes traumatisantes et des sénatoriales à oublier, les départementales s’annoncent très incertaines pour le PS et ses alliés (ou ex-alliés) notamment Europe Ecologie Les Verts ou le Parti de Gauche/ Front de Gauche. Les régionales de décembre devraient ensuite être le coup de massue final pour la gauche locale donnée perdante dans un contexte de réorganisation territoriale. On sera alors à un an de la présidentielle de 2017. Une présidentielle où le candidat de gauche devra composer avec des territoires où elle aura perdu son lustre d’antan.
Le PS a eu du mal à trouver des candidats en Moselle
La Moselle, les Vosges et la Meuse déjà détenus par la droite n’ont aucune chance de basculer à gauche. Mais dans ces départements, le PS possède des sièges dans l’opposition. Des sièges qui pourraient finir entre les mains du Front national ou de la droite et du centre. En Moselle, avec 18 conseillers généraux sortants, la gauche pourrait en perdre plus de la moitié. La visite de Jean-Christophe Cambadélis qui dirige le PS n’a pas reboosté les candidats aux départementales. D’ailleurs, en Moselle, le parti a peiné à trouver des courageux pour porter les couleurs de la majorité gouvernementale. Dans le même temps le FN a annoncé à renfort de communication sa présence dans «100% des cantons de Lorraine». Dans certains cantons, des figures du PS préfèrent s’afficher sans étiquette. Bertrand Mertz, ex-maire de Thionville, battu aux municipales par la droite part au combat sans le logo du parti de la rue de Solferino. Pas de trace de la rose sur ses tracts, affiches, site internet de campagne ou sur sa vitrine de sa permanence thionvilloise.
L'ex-maire (PS) de Thionville, candidat aux départementales, se passe des logos du PS sur sa propagande électorale.
"Même pas besoin d’une visite de Marine"
Malaise au PS qui se sait battu d’avance. «Il nous faudrait la visite de Manuel Valls ou de poids-lourds du gouvernement» assure un cadre du parti mosellan. Les noms de Royal, Macron ou Valls circulent. Des personnalités très demandées pour ces élections départementales, assure-t-on dans les ministères concernés. A Metz, le maire de la ville est menacé par le FN qui avait déjà fait trembler en 2011 les murs de son bureau de l’hôtel de ville en atteignant au second tour le score record de 45%. A Hayange et dans les environs de Florange, de Gandrange, d’Amnéville, de Rombas, de Forbach, de Stiring-Wendel, de Sarrebourg, de Sarreguemines….le PS marche sur du verre. Le FN n’y est plus illégitime. L’UMP et l’UDI apparaissent comme des «clones» ou des «alliés» de la gauche. Le slogan «UMPS» inventé par Marine Le Pen est dans les bouches de tous les candidats FN aux départementales. La gauche en sera la première victime. «On a même pas besoin d’une visite de Marine ici» assurent des candidats frontistes. «La marque est devenue tellement puissante, le nom FN nous fait gagner des électeurs !». La numéro 2 de l’UMP, NKM sera sur le terrain dans le canton de Maizières-lès-Metz le 11 mars prochain pour soutenir le maire de la ville qui se lance dans la campagne des départementales.
Dans les Vosges, le PS pourrait disparaitre du Conseil général
Si en Moselle, la gauche devrait perdre la moitié de ses conseillers généraux, le département des Vosges n’est pas en reste. Détenu par l’UMP et son incontournable président sortant Christian Poncelet, la gauche d’opposition est aussi menacée. Pire, elle est menacée de disparition. Avec 10 élus sur 31, l’opposition PS-PG ne possède qu’une seule ville, Gérardmer. Toutes les autres villes du département sont gérées par la droite et le centre. La menace FN vient compliquer la tache de la gauche. Comme dans tous les départements lorrains, le front sera présent dans tous les cantons vosgiens. Les secteurs ruraux ou montagneux de Vittel-Contrexéville, Remiremont ou encore La Bresse seront favorables au FN. Dans les Vosges, la disparition du PS départemental n’est pas un scénario farfelu.
La Meurthe-et-Moselle, seul espoir de la gauche
Mathieu Klein, président PS de la Meurthe-et-Moselle. PHOTO : ELODIE MELCHIOR/ LORACTU.fr
Dans la Meuse, le PS pourrait aussi perdre la moitié de ses conseillers généraux comme en Moselle. Sur 12 sièges que comptent le PS et le Parti Communiste (et un Divers Gauche, NDLR), au moins la moitié pourraient revenir à la majorité UDI qui conservera le Conseil général ou au FN, présent là aussi dans tous les cantons de ce département très rural. Le maire de Verdun part favori mais il est bien seul. Thibaut Villemin, premier vice-président PS de la Région est candidat sur le canton de Saint-Mihiel. Ce proche de Masseret qui dirige le groupe de la majorité régionale serait affaiblit dans le paysage politique local en cas de défaite.
La Meurthe-et-Moselle reste le dernier espoir de la gauche régionale. Seul département dirigé par le PS en Lorraine, Mathieu Klein pourrait conserver la tête de ce département aux terres socialistes et communistes. Mais la bataille s’annonce très ouverte avec une droite unie (UMP-UDI) et un Front national pouvant accéder à 19 seconds tours sur 23. Du jamais vu. Le FN va-t-il gêner la gauche ou la droite ? Réponse dès le premier tour prévu le 22 mars prochain.
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