A Metz, la dette explose et les impôts vont augmenter dans l’agglomération

Politique

PHOTO : ILLUSTRATION/ LORACTU.fr

La dette commence à peser sur les ménages et les entreprises de l’agglomération de Metz (Moselle). La fiscalité va augmenter pour les habitants et entreprises des 44 communes dont la ville centre de Metz. En cause : la baisse des dotations de l’Etat qui touche toutes les collectivités. Metz Métropole va devoir se passer de 11,1 millions d’euros jusqu’en 2017. Une énorme somme dans un contexte déjà explosif où la dette atteint 220 millions d’euros, soit 1 000 euros par habitant.

La fiscalité des ménages (taxe d’habitation, foncière …) va rapporter 2,6 millions d’euros en plus par rapport à 2014 (34 millions d’euros) tandis que la fiscalité sur les entreprises va grimper de 1,4 million d’euros d’une année à l’autre (cotisation foncière des entreprises, cotisation à la valeur ajoutée des entreprises, taxe sur la surface commerciale…). La taxe sur l’enlèvement des ordures ménagères va également être gonflée de 3 millions d’euros, augmentant d’un point. Au total, les impôts entreprises-ménages vont augmenter de 10,3 millions d’euros en 2015.

Les impôts vont augmenter, un plan d’économies en parallèle

L’agglomération qui a lancé d’importants chantiers ces dernières années est fortement endettée. Pompidou-Metz, Mettis, le futur centre des congrès, rénovation de l’Opéra-Théâtre, du Musée de la Cour d’Or, Institut de recherche des matériaux. Le budget total pour fonctionner cette année de 277,67 millions d’euros dont 118,27 millions d’investissement pour «l’attractivité du territoire).

Pour le président de l’agglomération Jean-Luc Bohl (UDI), il s’agit d’un budget «complexe et tendu». Pour lui, le gouvernement est le grand responsable de la hausse des impôts locaux dans les collectivités à cause d’une baisse des dotations d’Etat «sans précédent». Il rappelle que Metz Métropole veut aussi s’engager dans des économies de fonctionnement, dont le protocole, les cérémonies, la communication, le personnel (…) ou encore le loyer de son siège. Un projet controversé de déménagement ou de construction d’un nouvel hôtel de communauté existe pour tenter d’économiser le loyer annuel de 900 000 euros.

"La dette est un poison mortel"

Du côté du maire (PS) de Metz, vice-président de l’agglomération, la dette est justifiée «par des investissements importants pour nous remettre dans la course». D’après Dominique Gros, la construction de Pompidou, du futur centre des congrès permet de mettre l’agglomération «à niveau», évoquant un «pari sur l’avenir». Du côté de Thierry Horry, maire de Marly et président de la commission des finances, l’agglomération emprunte certes mais continue de rembourser sa dette.

Du côté des opposants, Emmanuel Lebeau déplore une dette «astronomique» digne d’une région ou d’un département. «La fiscalité des ménages et des entreprises va augmenter, voire exploser rapidement pour faire face à la dette qui est un poison mortel» assure le conseiller communautaire Divers droite. Pour le FN, opposant plus virulent,  «au final, l’argent sortira bien des mêmes poches, que ce soit celle de l’entrepreneur qui perd en compétitivité, ou de l’usager des services publics qui voit les tarifs augmenter et le service baisser» assure Françoise Grolet. «Nous ne laisserons pas dire que les impôts n’augmentent pas !» assure-t-elle.