A Verdun, le FN célèbre le Maréchal Pétain et provoque la polémique
Le parti de Marine Le Pen a commémoré le Maréchal Pétain à Verdun (Meuse), retrouvant son ancienne doctrine défendue par Jean-Marie Le Pen, pourtant exclu du Front national. La Meuse fête cette année le centenaire de la Grande-Guerre avec en point d’orgue une rencontre Hollande-Merkel fin mai.
La petite cérémonie, pourtant discrète, n’échappe pas à la polémique. Une petite délégation locale du Front national de la Meuse a célébré le Maréchal Pétain devant le Monument aux morts de Verdun dimanche a révélé L’Est Républicain. Sept élus dont le patron de la fédération départementale de Meuse ont conduit une cérémonie non officielle, dénoncée par le maire (PS) de la ville, Samuel Hazard. «Il s’agit bien du Général Pétain, celui de 1916, il ne faut pas faire d’amalgame, nous commémorons le militaire sauveur de Verdun, ce n’est pas notre problème ce qu’il s’est passé après» ose l’élu FN Bruno Rota cité par le quotidien régional.
Selon le journal, le discours de l’élu FN prononcé à «haute voix» devant le monument a de quoi interroger. L’homme a comparé «l’envahisseur de la Grande-Guerre» au flot incessant de migrants qui, sous prétexte de quitter un pays en guerre, se répand par-delà nos anciennes frontières». Pour lui, nous «(…) devons protéger nos familles et nos descendants de ces invasions barbares».
Le maire PS Samuel Hazard a dénoncé le discours «de haine» du Front national et fait retirer la gerbe. L’élu socialiste assure qu’il n’est pas normal et compréhensible de célébrer le Maréchal Pétain, cité de la Paix et ville de réconciliation franco-allemande. L’élu local rappelle par ailleurs que le 29 mai prochain, la cité accueillera François Hollande et Angela Merkel lors d’un événement ultra-symbolique.
- Des propos dans la ligne de Jean-Marie Le Pen -
Jean-Marie Le Pen, fondateur du FN et exclu par sa fille l’été dernier avait précipité sa chute en avril dernier en faisant l’apologie du Maréchal Pétain dans une interview au journal d’extrême droite Rivarol. "J'ai toujours œuvré à la réconciliation des Français (...) Comme je l'ai déjà dit, je n'ai jamais considéré le maréchal Pétain comme un traître. L'on a été très sévère avec lui à la Libération." "Et je n'ai jamais considéré comme de mauvais Français ou des gens infréquentables ceux qui ont conservé de l'estime pour le Maréchal. Ils ont leur place au FN comme l'ont les défenseurs de l'Algérie française, mais aussi les gaullistes, les anciens communistes et tous les patriotes qui ont la France à cœur", avait-il assuré.
M. Le Pen avait déjà expliqué que "bien sûr" Vichy était "excusable".
La présidente du FN, embarrassée par ces propos, avait condamné son père en accélérant sa mise à l’écart du parti. Son bras-droit Florian Philippot qui a depuis engagé une bataille contre le fondateur du Front national avait également rejeté les propos de Jean-Marie Le Pen à propos de Pétain.
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