Lorrain soupçonné de préparer des attentats: le flou autour de ses motivations
Un jeune homme âgé de 25 ans originaire de Meuse a été arrêté par la police ukrainienne. Proche des milieux d’extrême droite, ce français préparait une quinzaine d’attentats pendant l’Euro 2016, selon les services secrets. Une information prise avec prudence par les enquêteurs français. Ses motivations restent floues à cette heure.
Préparait-il un attentat en France ou devait-il livrer des armes pour un réseau de trafiquants ? L’interpellation, le 21 mai, à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne, d’un jeune Français de 25 ans, disposant d’un vaste arsenal de guerre, nourrit toutes les interrogations. L’Ukraine assure de son côté qu’il préparait une quinzaine d’attentats dans quelques jours pendant l’Euro de football qui s’ouvre vendredi tandis que la France préfère rester prudente et assure qu’aucun élément pour l’instant ne laisse entendre que des projets précis d’attentats sont confirmés.
LIRE AUSSI. Euro 2016: un Lorrain, arrêté en Ukraine, préparait 15 attentats
«Le Français a critiqué la politique gouvernementale en matière d’immigration, s’en est pris à la propagation de l’islam et à la mondialisation, et a parlé aussi de projets de perpétrer plusieurs attentats terroristes», a indiqué Vassili Gritsak lors d’un point de presse. «Le SBU a permis d’éviter une série de 15 actes terroristes avant et pendant l’Euro», a-t-il ajouté.
L'homme avait l'intention de s'en prendre à des lieux de culte musulmans et juifs ainsi qu'à des bâtiments publics en France, et a été arrêté en possession de 125 kg de TNT et 100 détonateurs, selon les services secrets ukrainiens.
Arrivé en Ukraine en décembre 2015, il avait pris contact, en se faisant passer pour un bénévole, avec des unités militaires dans l'est du pays, où les forces ukrainiennes affrontent des séparatistes pro-russes. Promettant d'apporter de l'aide et de l'équipement aux militaires, il « a commencé à s'intéresser aux moyens d'acheter en Ukraine des armes, des explosifs et d'autres équipements », selon les services ukrainiens.
Son arrestation découle d'un travail de près de six mois des services ukrainiens, a assuré Vassil Grytsak. Le SBU n'avait pas l'intention, selon lui, de révéler cette arrestation avant la fin de l'Euro 2016, mais y a été poussé après des fuites dans la presse. Le premier match de la compétition doit avoir lieu vendredi entre la France et la Roumanie.
- Une demande d'extradition pourrait être demandée par la France -
En France, une enquête a été ouverte et confiée à l'Office central de lutte contre la criminalité organisée et au service régional de la police judiciaire de Nancy. Les enquêteurs français n'ont toutefois « rien pour confirmer ou infirmer une éventuelle piste terroriste » et vont demander « des compléments d'information » aux Ukrainiens, selon une source policière. « Une demande d'entraide judiciaire internationale a été envoyée, mais aucune pièce de justice n'a été envoyée pour l'heure par les Ukrainiens », a ajouté la même source.
Le journal Le Monde précise ce lundi que les enquêteurs français n’écartent pour l’instant aucune piste même si celle d’un important réseau de trafic d’armes sans lien avec le terrorisme est avancée. Le parquet antiterrorisme de Paris n’a d’ailleurs pas encore été saisi d’une enquête après les révélations des services secrets de l’Ukraine.
Interrogé par l'AFP lundi, le maire de Nant-le-Petit, Dominique Pensalfini-Demorise, a dressé le portrait d'un "gamin très agréable avec ses voisins, intelligent et sympathique, qui était prêt à rendre service."
Luc Voidey, le directeur technique de la coopérative Elitest à Brumath, l'entreprise dans laquelle l'homme interpellé en Ukraine travaille comme inséminateur, l'a pour sa part décrit comme "un salarié irréprochable".
(Avec AFP)
0 Commentaire