A Verdun et Douaumont, les joueurs de Pokémon Go chassent au milieu des tombes de soldats
Des joueurs de Pokémon Go ont trouvé un terrain qui ne plaît pas à tout le monde: les champs de bataille de Verdun, le cimetière des soldats, les monuments aux morts et l’Ossuaire de Douaumont. La direction du site qui célèbre cette année le centenaire de la bataille de Verdun veut faire interdire le jeu.
Entre les croix blanches de la nécropole sous lesquelles reposent les soldats de la Première Guerre mondiale et l'ossuaire de Douaumont (Meuse), les visiteurs lèvent moins la tête de leurs portables: le lieu est devenu une arène à Pokémon, au grand dam de son directeur.
"On s'en est aperçu parce que les gens déambulaient avec un portable devant la tête, sur la nécropole et dans l'ossuaire proprement dit", explique vendredi Olivier Gérard, directeur du site où reposent des dizaines de milliers d'hommes tombés pendant la Première Guerre mondiale.
"Je m'y suis intéressé, et des gens m'ont gentiment montré l'application - dont j'avais entendu parler - et m'ont signalé que l'ossuaire était une arène", soit un lieu où les dresseurs de Pokémon peuvent faire s'affronter leurs équipes, ajoute M. Gérard. Outre l'ossuaire transformé en arène, les monuments en hommage aux soldats musulmans et israélites sont devenus des "Pokéstop", des points d'arrêt permettant de récupérer des objets ou des créatures. Tout comme... la plaque commémorant la poignée de main entre Helmut Kohl et François Mitterrand en 1984, qui scella dans les mémoires la réconciliation franco-allemande.
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Olivier Gérard, qui aimerait beaucoup interdire le jeu dans ce lieu de mémoire, se "renseigne sur les interdictions", mais "pense que cela va être difficile". Et regrette qu'aucune autorisation n'ait été demandée pour ce lieu, géré par une fondation privée.
Pokémon Go, une application de réalité augmentée, permet de capturer, d'entraîner, de faire évoluer ces petits personnages imaginés au Japon et de combattre avec des créatures virtuelles en se déplaçant dans le monde réel.
(Avec AFP)
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