Législatives: En Marche! offre un boulevard à l’élection de Philippot (FN) à Forbach
Le mouvement d’Emmanuel Macron La République en Marche ne devrait pas investir de candidat dans la circonscription de Forbach (Moselle). L’ancien ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon a renoncé à y aller. Le bouclage officiel des candidatures s’achève vendredi soir.
Le vice-président du FN Florian Philippot n’aura pas d’adversaire En Marche sur la 6e circonscription de Moselle, celle de Forbach, aux législatives. La décision «incompréhensible» selon des militants du mouvement offre incontestablement un boulevard à la victoire du bras droit de Marine Le Pen voire à Les Républicains. Même s’il est affaibli en interne au Front national et quasi-absent du terrain dans la circonscription depuis des mois, M. Philippot pourrait profiter de scores historiques de l’extrême droite dans le secteur conjugué à la faiblesse de la gauche et les divisions de la droite.
Le mouvement La République en Marche a renoncé à présenter des candidats dans 55 circonscriptions notamment où il a jugé que des candidats du PS ou des Républicains étaient compatibles avec la ligne politique d'Emmanuel Macron. Face à Manuel Valls, à Bruno Le Maire, Stéphane Le Foll (PS), dans la Sarthe, de Myriam El Khomri (PS) à Paris, de Thierry Solère (LR) dans les Hauts-de-Seine ou encore de Franck Riester (LR) en Seine-et-Marne. Quand il était en campagne pour la présidentielle, Emmanuel Macron avait pourtant indiqué qu'il présenterait des candidats dans chacune des 577 circonscriptions.
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Du côté de Forbach, le mouvement a jeté l'éponge alors que la 6ème circonscription de Moselle peut être gagnée par le FN en juin prochain avec la candidature de Florian Philippot, vice-président du FN de plus en plus ancré dans la région. Même s'il est absent du terrain en ce début de campagne, préférant les plateaux de télévision et les studios de radio, le numéro 2 du Front national qui avait perdu aux législatives de 2012 affrontera un candidat PS, Les Républicains ou encore Insoumis mais pas de candidat du mouvement d'Emmanuel Macron. Une chance pour Florian Philippot dans cette circonscription où Marine Le Pen est arrivée en tête au premier tour de la présidentielle et a frôlé la majorité des voix au second tour en réunissant 48,64% des voix.
- Les militants d'En Marche en colère -
Marine Le Pen et Florian Philippot dans une entreprise de Forbach, en janvier 2017 lors de la campagne présidentielle.
L'ancien ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon avait réfléchi à se présenter sous la bannière La République en Marche mais a finalement renoncé cette semaine. "Dans l’entre-deux tours des législatives, je suis ainsi mobilisé par l’accrochage d’une exposition dont j’assure le commissariat. Je ne pourrais donc pas faire convenablement campagne" a expliqué celui qui a déjà exercé un mandat de conseiller régional en Lorraine. Le maire PS de Forbach et député sortant, Laurent Kalinowski qui avait battu Philippot il y a cinq ans ne se représente pas et laisse le soin à son poulain Jean-Christophe Kinnel d'être le candidat socialiste.
Localement, les représentants d'En Marche! à Forbach ne comprennent pas le choix des instances nationales du mouvement. "Au vue du score de Philippot aux régionales, aux municipales et de Marine Le Pen à cette présidentielle dans la ville et la circonscription, c'est hallucinant. Au-delà du risque qui existe même s'il y avait un candidat, c'est un signe de faiblesse, c'est dire +c'est pas grave, on a pas de candidat de poids, donc les autres vont faire le boulot" s'insurge un cadre local. "Mais le PS n'existe quasiment plus ici et la droite est divisée !" s'alarme-t-il considérant que le FN a "un boulevard". "Même si Philippot est pas très présent ici, il est connu, il est cadre au FN, il bénéficie d'une grande couverture médiatique et il est venu ici dès 2012, ça suffit pour gagner. Et puis il a jusqu'au second tour pour faire encore beaucoup de terrain" s'agace un autre militant. "Ici, on avait des candidats motivés qui vivent et bossent ici, qui connaissent bien la circonscription... je pensais que Macron voulait changer les choses, c'est pour ça que je me suis engagé chez En Marche!" lance une militante qui a déjà envie de jeter l'éponge et quitter le mouvement.
- La droite peut aussi en profiter -
"La commission nationale d’investiture a jugé bon à ce jour de n’investir aucun candidat pour notre circonscription. Les raisons nous échappent. Je vous invite à respecter cette décision même si je peux comprendre votre frustration à ne pas participer, pour l’heure, à la bataille de l’élection législative" explique à ses militants Christophe Arend, Animateur En Marche à Forbach.
A Forbach, la droite est divisée, la gauche aussi mais plus surprenant l’extrême droite va avancer sur plusieurs jambes. "Mais le FN reste la force principale, nous ne sommes pas d’extrême droite, les autres représentent quelques micros pourcents" martèlent les proches de Florian Philippot. Parmi les candidats confirmés dont la liste sera officialisée après vendredi: Lola Legrand (Lutte ouvrière), Jonathan Outomuro (France insoumise), Nicolas Walczak (Parti communiste), Jean-Christophe Kinnel (PS), Pierre Lang (LR), Eric Diligent (Divers droite), Florian Philippot (FN), Dominique Biry (Comité Jeanne, soutenu par Jean-Marie Le Pen). Il faut ajouter l’inclassable régionaliste Vincent Fourrier (Parti des Mosellans).
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