Départementales : un candidat FN de Moselle soupçonné de fraude au Parlement européen

Moselle-Est - 11/03/2015 11h42 - mis à jour le 11/03/2015 17h48
LORACTU.fr La Rédaction
Départementales : un candidat FN de Moselle soupçonné de fraude au Parlement européen
Politique
PHOTO : ARNAUD SCHERER/ LORACTU.fr

Un candidat Front national aux élections départementales de Moselle, assistant au Parlement européen et proche de Florian Philippot est soupçonné de fraude. L’institution européenne accuse le FN de fraudes à l’emploi. Des assistants payés par l’Europe ne travailleraient que pour le parti de Marine Le Pen.

Le candidat Front national du canton de Stiring-Wendel en Moselle est visé par les accusations de fraudes lancées par Martin Schulz, président du parlement européen de Strasbourg. Kévin Pfeffer, assistant parlementaire de l’eurodéputée Est Sophie Montel (également candidate à la législative partielle du Doubs finalement remportée par le PS, NDLR) serait l’un des vingt assistants visé par le Parlement européen selon un document publié par le correspondant à Bruxelles de France 2. Le jeune candidat est également chargé de mission à la Vice-présidence Stratégie et Communication du FN, selon l’organigramme du parti.

"Emplois fictifs", selon Le Monde

Selon le quotidien Le Monde, le Front national de Marine Le Pen est soupçonné d’avoir massivement fraudé à Strasbourg (Bas-Rhin) en profitant d’emplois fictifs de conseillers de députés européens frontistes élus en mai dernier.

DOCUMENT FRANCE TELEVISION/ FRANCE 2

Le FN, premier parti de France aux dernières élections européennes mais aussi premier parti de la fraude ? Martin Schulz a saisi lundi l'Olaf, l'Office européen de lutte antifraude, du cas de ces vingt assistants parlementaires qui travailleraient essentiellement pour le parti de Marine Le Pen et non pour ses 23 eurodéputés. L’enquête vise 20 assistants de parlementaires payés par l’Europe mais qui auraient tous des missions au siège du FN à Nanterre, en région parisienne. Ces hommes et femmes ont des postes à responsabilités au sein de la direction du parti d’extrême droite, certains sont conseillers spéciaux de Marine Le Pen (cinq assistants européens) ou auprès du cabinet de Jean-Marie Le Pen, président d’honneur du FN (trois assistants européens).

7,5 millions d’euros de préjudice estimés

«Ces assistants, qu’ils soient locaux, c’est-à-dire implantés dans les circonscriptions, ou accrédités, c’est-à-dire censément basés dans les institutions européennes, à Bruxelles ou Strasbourg, sont fortement suspectés de ne jamais travailler sur le front européen» écrit le quotidien du soir.

Ces assistants sont rémunérés sur le budget européen. L’un d’entre eux coûte par exemple à la communauté européenne 10 535 euros mensuels. Selon le quotidien, le montant du préjudice dépasserait 7,5 millions d’euros.

La ministre de la Justice française, Christiane Taubira, a été officiellement avertie. Le parquet national financier pourrait se saisir du dossier, ces pratiques pouvant être assimilées à du financement illicite de parti politique.

Marine Le Pen porte plainte pour "dénonciation calomnieuse"

«Nos assistants sont très souvent des gens qui militent pour leur parti et pour ses idées, ce qui est encore autorisé en euro-dictature» a expliqué le député européen, Florian Philippot. «M. Schulz (...) a appliqué à la lettre les ordres de M. (Manuel) Valls qui hier expliquait qu'il fallait que les élites se mobilisent contre le Front national", a pour sa part réagi Marion Maréchal-Le Pen sur France Info ce mardi matin.

Pour Marine Le Pen, qui poursuit sa campagne pour les élections départementales, «Manuel Valls mobilise ses amis socialistes contre le FN, le président du Parlement européen sort la grosse caisse» a-t-elle écrit sur Twitter. «Une plainte sera déposée contre lui pour dénonciation calomnieuse» assure Mme Le Pen. Toujours sur Twitter, Florian Philippot a ironisé, assurant que «dans le fond, Schultz a raison...Nos assistants ne travaillent pas pour l'Union Européenne mais contre elle !». 

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2Commentaires

citoyen
citoyen M. - il y a 7 jours
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Il faudrait rappeler aussi que Jacquat a fait appel et se retrouve bientôt au tribunal pour ses emplois fictifs à l'AMAPA. Personne ne parle étrangement du montants de ses amendes et des dommages et d'intérêts qu'il devrait verser, sans parler de la prison avec sursit. C'est pas mal pour un seul homme. Répondre
citoyen
citoyen M. - il y a 6 jours
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7,5 millions d'euros pour 20 assistants en fonction depuis les européennes (fin mai 2014) jusqu'à aujourd'hui. En étant très large, cela représente représente un coût mensuel moyen de 37500 euros pour chaque assistant "épinglé". Cette attaque est une foutaise qui voudrait prendre les gens pour des imbéciles. Comment peut-on faire avaler de telles âneries ? Si l'on se fonde à ce chiffre moyen de 37500 euros par mois calculé sur ce qu'avancent les commanditaires, bien supérieur aux 10535 euros mensuels, alors c'est à l'Union Européenne qu'il faut demander des comptes, car l'argent versé vient de nos poches. Ces affirmations ne sont pas crédibles et vont faire plus de mal à l'UE qu'à quiconque. C'est l'arbre qui cache la forêt. Le plus grand voleur, c'est l'UE qui préserve avant tout les avantages de ceux qui y travaillent. Combien de fonctionnaires ont des salaires élevés alors qu'ils brillent par leur absentéisme ? Sans parler d'un système de retraite extrêmement avantageux, une honte pour le reste des citoyens européens. Comme quoi cette déclaration ne fera pas du bien à ceux qui pensaient avoir trouvé un scoop en déclenchant une bombinette. Répondre
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