Manuel Valls, "pompier anti-FN" appelé au secours en Meurthe-et-Moselle

Politique

Manuel Valls lors de la dernière université d'été du PS à La Rochelle

Le PS fait tout pour conserver la Meurthe-et-Moselle. Le premier ministre Manuel Valls sera sur le terrain mardi 17 mars à quelques jours du premier tour des élections départementales. Selon nos informations, le chef du gouvernement fera campagne dans le sud du département là où le FN pourrait emporter des cantons. A Lunéville, à Baccarat et à Dombasle-sur-Meurthe où il tiendra un meeting à 20h dans une semaine.

Dans les campagnes de Meurthe-et-Moselle, le FN cartonne

Le premier ministre qui a assumé vouloir «stigmatiser» Marine Le Pen va tenir une dizaine de meetings en régions et en Ile-de-France pour tenter de remobiliser ses troupes. Selon les sondages, le PS et ses alliés (les accords avec les Verts ou le Front de gauche sont plus marginaux que d’habitude, occasionnant une division importante des forces de gauche) serait troisième au premier tour, derrière l’UMP-UDI et le FN à 19-21%.

En Meurthe-et-Moselle, Valls est attendu sur des terres où le FN a fait des scores «canons» aux dernières élections. Aux européennes, le parti a réalisé 28,25% des suffrages devant l’UMP à 19,08% et le PS à 15,86%. Dans le village de Dombasle-sur-Meurthe où le premier Ministre tiendra son meeting, le parti de Marine Le Pen a réalisé un score encore plus puissant réunissant 34,58% aux européennes. A Lunéville, le FN est aussi arrivé en tête dans une terre détenue pourtant par la droite. Parmi les territoires où Manuel Valls, c’est à Baccarat, une petite ville où l’industrie du cristal a jadis développé le secteur où le FN réalise son meilleur score aux européennes avec 35,66% des voix. Dans cette ville qui souffre de la crise industrielle, le PS est tombé à 12%. Des scores qui pourraient se confirmer aux départementales.

"Je mènerai campagne pour vous stigmatiser"

Le premier ministre a de nouveau envoyé une charge contre le FN ce mardi dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale après sa sortie polémique de dimanche où il confiait sa «peur» de l’extrême droite. Il est temps de "déchirer le voile" et de dénoncer la mascarade que représente, à ses yeux, le Front national pour que le pays ne se réveille pas "avec la gueule de bois" au lendemain des élections départementales a-t-il lancé. Manuel Valls n'a pas mâché ses mots, mardi 10 mars, après avoir été interpellé par Marion Maréchal-Le Pen. La députée FN reproche au Premier ministre de faire campagne contre son parti au lieu de gérer le pays.

"Vous trompez les petites gens, les ouvriers, les agriculteurs, vous trompez ceux qui souffrent. Alors, il est temps que dans ce pays, il y ait un débat, qu'on déchire le voile, la mascarade qu'est la vôtre, a martelé le Premier ministre devant l'Assemblée nationale. Alors Madame, jusqu'au bout, je mènerai campagne pour vous stigmatiser et pour vous dire que vous n'êtes ni la République, ni la France."

"Valls m’inquiète", répond Marine Le Pen depuis Metz

Marine Le Pen à Metz (Moselle), lundi 9 mars où elle a répondu à Manuel Valls, un chef du gouvernement "inquiétant". PHOTO : ARNAUD SCHERER/ LORACTU.fr

La réponse de Marine Le Pen est partie de Metz (Moselle) lundi où elle tenait un meeting. «A partir du moment où M. Valls va d'estrade en estrade, il est le directeur de campagne pour les départementales pour le Parti socialiste. Si le Parti socialiste se prend une déculottée, alors je vois mal comment M. Valls peut ne pas démissionner le lendemain du second tour» a assuré M. Le Pen face aux journalistes. «Quel que soit le résultat de Manuel Valls il restera à Matignon ? C’est anti-démocratique» a-t-elle assuré.