A Nancy, Laurent Hénart assure que l’accueil des réfugiés est un "devoir de la République"
Le maire (UDI) de Nancy assure que les villes de la communauté urbaine sont mobilisées pour accueillir les réfugiés. Pour lui, le droit d’asile doit s’appliquer «sans conditions» et «sans polémiques inutiles» qui fait partie intégrantes du devoir et des valeurs de la République alors que Nicolas Sarkozy a durcit ses propositions sur l’immigration très critiquées par la gauche.
Une réunion s’est tenue ce vendredi matin entre les 20 maires de la communauté urbaine du Grand Nancy sur la crise des réfugiés. Qu’en est-il ressorti ?
Laurent Hénart. Nous étions tous sur une position commune qui est de dire que le droit d’asile doit s’exercer sans polémique inutile et sans conditions. Les maires veulent aussi dire que cela doit se faire avec l’Etat car le premier responsable de l’accueil des étrangers sur le territoire, le premier responsable aussi du droit d’asile… c’est l’Etat. Le monde associatif sera aussi associé à l’accueil des réfugiés.
Dès la semaine prochaine, nous allons travailler sur le logement à l’échelle de la communauté urbaine. Il faut regarder avec les offices HLM les logements disponibles. Il y a un vrai sujet qui doit permettre aux associations et aux collectivités d’organiser cet accueil qui n’est seulement le toit. C’est aussi les problèmes de santé, d’éducation, de famille, l’apprentissage de la langue… l’Etat doit débloquer des moyens.
Le ministre de l’Intérieur rencontre samedi les maires et responsables des collectivités locales qui se mobilisent pour l’accueil des réfugiés. Quelles sont les demandes de Nancy ?
Valérie Debord, adjointe en charge des questions sociales sera présente à cette réunion pour représenter la ville et la communauté urbaine. Nous voulons connaître quel est le dispositif d’Etat afin que nous puisons nous y associer. A Nancy et dans les 19 communes de l’agglomérations, des règles sont fixées : mixité de l’habitat, essayer de faire en sorte que des quartiers en rénovation urbaine qui connaissent déjà des difficultés sociales et économiques soient moins sollicités… On a un cap et nous allons y travailler sereinement. Nous avons l’habitude de travailler ensemble car il y a un plan local commun de l’habitat. Nous faisons cela à 20 communes depuis plusieurs années. Cette longueur d’avance nous allons la garder sur le sujet des réfugiés.
Quelle est la capacité d’accueil, en nombre de réfugiés, à Nancy et dans son agglomération ?
Nous ne voulons pas avancer de chiffres. Nous allons d’abord attendre que l’Etat précise ce qu’il attend des collectivités. Il y a 24 000 réfugiés attendus en 2 ans ce qui fait 1 000 par mois. Sur le millier par mois, il faut qu’il dise +voilà ce que nous attendons sur la Meurthe-et-Moselle+ et en répartir les populations. Cet accueil n’est pas prévu que pour quelques jours. Il ne suffit pas de trouver des logements provisoires. Nous ne sommes pas uniquement dans un problème d’urgence. Les réfugiés sont ici pour un temps long. Chacun de ces réfugiés décidera de ce qu’il veut faire de sa vie. Rester ou repartir dans son pays. Je crois que l’essentiel pour nous est de les accueillir tout en garantissant le respect des lois de la République. Pour ceux qui veulent faire un long parcours en France, ils doivent pouvoir le faire en toute autonomie.
Nicolas Sarkozy a longuement détaillé jeudi ses propositions sur la cette crise migratoire. Il est vivement critiqué à gauche. Qu’en pensez-vous ?
Le droit d’asile est un droit absolu. Ce droit d’asile est le fait que l’on trouve en France refuge et protection quand dans son pays on est menacé d’esclavage ou de mort. C’est le cas en Afrique, en Syrie avec Daesh ou avec Bachar-el-Assad. La règle c’est qu’ils trouvent refuge ici en France. C’est une règle fondamentale de la République. Cela ne se discute pas, ne se négocie pas et ça ne se tronçonne pas. Ce n’est pas cela l’essentiel (les propositions de Nicolas Sarkozy, NDLR).
L’essentiel c’est l’esprit du 11 janvier. Il y avait des citoyens de toutes les sensibilités qui disaient non à la barbarie. Le fait d’envoyer des réfugiés en Europe est sûrement une idée de Daesh et de M. Bachar-el-Assad. Ceux qui aujourd’hui combattent nos valeurs, évidemment qu’ils espèrent que nous ne serons pas au rendez-vous de la dignité. Ils attendent que la France et l’Europe se déjugent, qu’on oublie nos principes et qu’on n’oublie nos valeurs. Je défends le fait que nous devons les respecter intégralement.
2Commentaires