VIDEO. A Joeuf, une marée humaine rend hommage à Lucas, 7 ans, poignardé en pleine rue
Une impressionnante marée humaine s’est massée dimanche matin à Joeuf (Meurthe-et-Moselle) pour rendre homme à Lucas et sa famille. Le petit garçon de 7 ans est toujours dans le coma après avoir été poignardé par un voisin alors qu’il rentrait de l’école.
Du jamais vu. Selon les sources, de 1 700 à 3 000 personnes se sont réunies dimanche matin dans surprenant élan de solidarité à Joeuf (Meurthe-et-Moselle), quatre jours après le drame qui a plongé cette petite commune du nord de département dans l’effroi. La foule, émue, s'est réunie à 11H00 devant la mairie, où la grand-mère de Lucas a lu un message remerciant, au nom des parents qui se trouvent à l'hôpital, toutes les personnes présentes pour leur soutien. Le cortège, silencieux, a ensuite marché une demi-heure, sous un ciel gris et par un temps froid, jusqu'au lieu du drame avec en tête le grand frère de Lucas, Paolo, qui portait une photo du jeune garçon. «Toute mon énergie, je la mets pour mon frère. Je suis sûr qu'il va se réveiller lundi», a-t-il dit.
Dans la foule, une maman, venue avec ses deux enfants dont un dans la même école que Lucas, a expliqué, en larmes, que son fils avait insisté pour venir et apporter un petit mot pour la victime, disant que c'était «un super héros». Au premier rang du cortège se trouvaient des proches de la famille et les grands-parents de Lucas.
A l'arrivée dans l'impasse où le petit garçon s'est fait poignarder à sept reprises jeudi alors qu'il rentrait de l'école dans cette commune de 6.700 habitants à une trentaine de km au nord-ouest de Metz, la grand-mère a une nouvelle fois remercié les personnes présentes et a brandi le doudou de son petit-fils, un coussin avec un mouton dessus. Le grand-père, effondré, a espéré que son petit-fils se réveillerait «sans séquelle».
Lucas, un "super-héros"
Lucas, opéré et hospitalisé à Nancy depuis le drame, était toujours dimanche dans un état grave mais stationnaire. Son agresseur présumé, un homme né en 1985, a été mis en examen vendredi pour «tentative d'homicide aggravé par la circonstance que les faits ont été commis sur mineur de 15 ans» et placé sous mandat de dépôt. L'homme, mis en fuite au moment des faits par un policier qui n'était pas en service, s'était ensuite rendu au commissariat de police de Briey. Il s'est depuis muré dans le silence devant les enquêteurs sans pouvoir expliquer son geste.
D'après un expert qui l'a examiné, l'homme souffre de «troubles psychiatriques» qui ont altéré son jugement, sans toutefois l'abolir. Il est de ce fait responsable pénalement et encourt la réclusion à perpétuité.
La ville de Joeuf, une ancienne commune ouvrière de Meurthe-et-Moselle située à une quinzaine de kilomètres à l’ouest de Metz a été traumatisée par la tentative d’homicide du petit garçon survenue jeudi en pleine rue. Le maire (Front de gauche) de la ville avait évoqué le traumatisme de la population. «C'est un enfant de sept ans, on touche à ce qui devrait être intouchable», avait dit à l'AFP André Corzani.
L’enfant toujours dans le coma, l’agresseur reste muet
«J'ai vu qu'il le battait au niveau de la poitrine, j'ai vu qu'il avait un grand couteau, un couteau de boucher», a raconté un témoin de 90 ans, qui réside dans la même rue que l'enfant et n'a pas souhaité donner son nom. «J'ai entendu du bruit. Le petit, il criait, criait tant qu'il pouvait!» a ajouté le vieil homme, qui ne connaissait ni l'enfant ni son agresseur. «L'homme à genoux, donnait des coups de couteau (...) s'acharnait avec le couteau (...) C'est impensable une chose pareille», a encore dit le témoin, qui sortait de chez lui lorsque les faits se sont produits.
Les motivations du suspect, qui s'est rendu lui-même à la police peu après les faits, sont toujours restées inconnues. Lors de sa garde-à-vue Cet homme avait été condamné il y a quelques années pour des faits de violences, mais n'était pas spécialement connu dans
la ville.
Dimanche, l’enfant est toujours dans le coma à l’hôpital de Nancy. Si ses jours semblent hors de danger, les médecins restent prudents sur les séquelles de Lucas. Dans un état stationnaire, l’écolier est toujours grièvement blessé.
(Avec AFP)
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