Joeuf traumatisée par la mort de Lucas, 7 ans, poignardé en revenant de l’école

La ville de Joeuf est sous le choc lundi soir, quelques heures après l’annonce du décès de Lucas. Le petit garçon est mort après avoir été poignardé jeudi dernier dans la rue par un voisin alors qu’il rentrait de l’école. Un acte gratuit qui avait plongé la ville dans l’effroi. Après sa mort, la colère domine.
Le maire de la ville de Joeuf, 6 700 habitants, va devoir apaiser sa ville où domine ce lundi soir un vaste sentiment de colère. Si les familles sont encore plus émues après l’annonce du décès de l’enfant – déjà ébranlées par la violence de l’agression «gratuite» dont a été victime Lucas – elles sont surtout en colère.
«C'est brutal, c'est terrible. Je n'ose imaginer l'état des parents. Le petit Lucas méritait évidemment de vivre et cette bestialité sans nom est plus qu'injuste. Je suis sous le choc» a réagit dans l’immédiat le maire de la commune, sur BFMTV. Selon nos informations, l’élu local doit recevoir la famille traumatisée mardi pour lui apporter son soutien et évoquer avec elle les pistes d’aides que peut apporter la commune. «Nous devons rester unis dans ce moment terrible de souffrance, je fais confiance à la justice pour que cet acte ignoble soit puni comme il le mérite» a assuré le maire. Dans une interview ce lundi matin, avant l’annonce du décès de Lucas, sa tante avait évoqué la justice, en sanglots. «Que faut-il faire pour défendre nos enfants? Faire justice nous-mêmes ?» s’est-elle interrogée, en colère.
L’agresseur présumé, âgé de 30 ans, vivait chez ses parents dans le même quartier que le petit Lucas. L’écolier ne connaissait absolument pas l’homme qui l’a attaqué de sept coups de couteau de cuisine devant des témoins qui ont tenté de mettre fin au drame. C’est finalement un policier au repos qui a réussi à désarmer ce déséquilibré et à le mettre en fuite grâce à une matraque télescopique. Le pronostic de l’enfant était dans l’immédiat engagé. Lucas a lutté contre la mort jusqu’à lundi 18H40 à l’hôpital des enfants de Brabois à Nancy où il est décédé, a annoncé le procureur de la République Thomas Pison. Un juge d’instruction a été saisi pour une information judiciaire portant sur le décès de l’enfant. Mis en examen, le suspect qui souffre de «troubles psychiatriques» sera bien jugé pour ses actes et risque la prison à perpétuité.
"La justice doit faire son job", "que dire à nos enfants ?"
La famille de Lucas lors de la marche silencieuse organisée dimanche à Joeuf.
Après la mort de Lucas, la triste nouvelle s’est répandue comme une trainée de poudre sur les réseaux sociaux puis dans la ville de Joeuf. «Il faut que la justice fasse son job, une peine exemplaire doit être prononcée. Un tel acte gratuit est incompréhensible (…)» affirme une habitante de la ville, mère de 3 enfants. «Que dire à nos enfants ? Ils vont être traumatisés. A l’annonce l’agression, ils étaient effrayés, là, c’est pire. La mort violente d’un enfant s’explique difficilement» s’inquiète un père de famille. «La reconstruction va être difficile (…) il est clair que cette agression va laisser des traces à Joeuf» assure un commerçant, qui connaît de nombreux habitants qui ne «parlent que de ça depuis jeudi».
«On ne s’attendait pas à un tel drame» déplore ce même commerçant qui croisait régulièrement la famille du petit Lucas. «Ce gamin fauché en pleine jeunesse ne méritait pas ça. Certains enfant sont restés chez eux vendredi et ce lundi, notamment les camarades de Lucas» selon un parent d’élève de l’école où était scolarisé l’enfant. Lucas a été poignardé à cinquante mètres de chez lui alors qu’il rentrait de l’école peu avant 17H alors que l’agresseur se trouvait dans la rue depuis 16H. Selon l’enquête, il aurait eu un coup de folie et se serait jeté sur l’enfant avec son couteau. «Des troubles psychologiques» qui ont altéré son discernement mais qui ne vont pas le dédouaner pénalement.
«Des psychologues vont intervenir à l’école. L’Education nationale va accompagner du mieux qu’elle peut les enseignants, les élèves et même les parents qui en auraient besoin (…)» a assuré ce lundi Véronique Lucietto, inspectrice de l’Education nationale pour la circonscription de Jarny, citée par Le Républicain Lorrain. Ils interviendront dès la rentrée de la Toussaint début novembre. Amateur de basket selon le quotidien local, l’enfant participait «à toutes les activités péri-éducatives» d’après le directeur de la MJC de la ville qui «ne dort plus depuis quatre nuits».
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