En Lorraine, des villages se mobilisent contre l’accueil de migrants de Calais
Le premier village de la région, Arry (Moselle), avait accepté d’accueillir une cinquantaine de migrants en provenance de la ‘Jungle’ de Calais sur l’initiative du préfet et d’une association. Dans les Vosges et en Meurthe-et-Moselle, l’arrivée de migrants provoque une vive opposition des maires.
La polémique avait déjà enflé à Arry, un petit village de 540 habitants au sud de Metz (Moselle). La préfecture en lien avec une association avait décidé d’accueillir une cinquantaine de migrants en provenance de Calais. Dans la nouvelle ‘’Jungle’’ situé en périphérie de la ville, jusqu’à 6 000 migrants vivent dans des conditions catastrophiques. Le ministre de l’Intérieur, pour tenter de désengorger Calais, a décidé de répartir des groupes de migrants dans plusieurs zones rurales du pays. Une initiative qui provoque tantôt la colère des maires de petites communes, tantôt la solidarité.
A Pexonne (Meurthe-et-Moselle), l’arrivée de migrants dans la petite commune ne provoque pas le même enthousiasme de la population et de la municipalité. Comme à Arry, l’élu local a été prévenu par la préfecture – ici la sous-préfecture de Lunéville – de l’arrivée d’une cinquantaine de migrants de Calais au mois de novembre afin de les héberger dans un centre aéré privé, propriété d’une association. Le maire de ce village de 480 habitants a dénoncé le projet d’accueil au préfet de Meurthe-et-Moselle, affirmant que sa commune souffre économiquement et socialement. Agacé, il a menacé de présenter la démission de son conseil municipal et de ses élus. Une réunion publique à destination de la population – qui s’annonce tendue – est organisée ce vendredi.
Deux villages de Lorraine ne veulent pas de migrants
Un autre village de la région doit aussi accueillir une poignée de migrants en provenance de Calais. Le bourg d’Etival (Vosges), sur initiative du préfet du département, doit accueillir là aussi une cinquantaine de migrants mardi prochain dans un centre de vacances. La décision du préfet a provoqué la colère de l’édile, assurant lors d’une réunion publique qu’il s’agit de «migrants économiques» et «uniquement des hommes jeunes et célibataires», reprenant les arguments du Front national ou de certains élus Républicains. Le conseil municipal a rejeté dans une motion la décision du préfet de faire venir des migrants dans le village. Malgré l’opposition d’une partie de la population et des élus, le préfet ne devrait pas reculer.
A Arry en Moselle malgré l’inquiétude du maire du village et l’opposition de certains habitants, certains habitants avaient appelé à la solidarité. A l'arrivée du bus, une vingtaine d'habitants du village, certains favorables, d'autres opposés, à l'accueil des migrants, attendaient dans le froid. Des applaudissements avaient fusé, tandis que certains se tenaient à l'écart, faisant part de leur mécontentement. La veille, une réunion municipale houleuse avait eu lieu à propos de l'accueil des migrants dans le centre, habituellement fermé pour l'hiver.
L’Etat veut répartir les migrants dans les villes et villages
Il s'agira pour les élus et les représentants de l'Etat de rassurer, a dit M. Meddah, ajoutant que les services concernés par les demandes d'asile se déplaceraient et étudieraient les dossiers. Les migrants "ne seront pas livrés à eux-mêmes". Interrogé sur la possibilité pour les habitants d'Arry de venir voir le centre, le préfet à indiqué que cela lui semblait "absolument nécessaire". "Ce ne sont pas des délinquants, ce sont des personnes qui ont fui leur pays en guerre", a-t-il rappelé, soulignant qu'il était "à l'honneur de la République" de montrer que "le pays des droits de l'Homme" était capable de faire preuve de solidarité. Le jour de l’accueil des migrants, une poignée de militants identitaires avait déployé une banderole sur le toit du centre pour dire leur opposition. Dans la même semaine, le candidat (FN) aux régionales Florian Philippot avait battu campagne contre les migrants dans ce village.
Le ministre de l’Intérieur a affirmé ce vendredi sur BFMTV-RMC que Calais «ne devait pas supporter seul la pression migratoire, toutes ces difficultés». Selon Bernard Cazeneuve, avec 36 000 communes en France, il y a possibilité de répartir le nombre de migrants dans des communes afin de faire baisser la pression à Calais.
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