Nancy: 30 et 18 ans de réclusion pour trois jeunes ayant "momifié" un octogénaire
Deux jeunes de 23 et 29 ans jugés ont été condamnés lundi en appel à Nancy à 30 ans de réclusion pour avoir étouffé un homme de 89 ans, après l'avoir séquestré et "momifié" à son domicile près de Metz en 2012.
Dans leur verdict, les jurés de la cour d'assises de Meurthe-et-Moselle ont assorti la condamnation des deux jeunes qui étaient jugés d'une peine de sûreté de 20 ans.
Un troisième accusé a été condamné à 18 ans de réclusion. L'avocat général avait requis des peines de perpétuité assorties d'une période de sûreté de 20 ans contre deux d'entre eux.
Lors d'un premier procès en 2014, Jordan Setzefand et Michaël Chiolo avaient été condamnés à 28 ans de réclusion criminelle, un troisième accusé, Franck Stanislawski, aujourd'hui âgé de 24 ans, à 18 ans. Leur procès en appel s'était ouvert mercredi dernier à Nancy.
"Ils n'ont peut-être pas voulu la mort de la victime, mais ils ont tout fait pour la provoquer en choisissant délibérément la violence", a déclaré l'avocat général Cédric Laumone, estimant que sur les trois accusés, les deux premiers étaient "des psychopathes". "Il y a toutefois une petite lueur d'espoir concernant le troisième accusé", a-t-il ajouté.
Originaires de Saint-Avold (Moselle), ils sont accusés de s'être rendus le 17 avril 2012 au domicile de Roger Tarall, 89 ans, à Montigny-lès-Metz, pour le cambrioler. Sur son lit, le vieil homme avait été ligoté et bâillonné, son visage emballé dans des bandes médicales, tandis que les voleurs procédaient à la fouille de son appartement.
Un ancien résistant face aux nazis, des jeunes "paumés"
Le corps de la victime, morte par asphyxie, avait été découvert le lendemain sur son lit.
"Vous avez été odieux et lâches", a déclaré l'avocat de la soeur de la victime, Me Dominique Rondu, s'adressant aux accusés. "La vie de cet homme s'est achevée de la pire manière que l'on puisse connaître: par la torture et sous les coups", a-t-il ajouté rappelant que l'octogénaire, un ancien résistant décoré, avait été déporté au camp de Dachau pendant la Seconde Guerre mondiale.
"Je souhaite que celui qui a toujours résisté vienne vous hanter à tout jamais", a dit l'avocat de la famille de la victime, Me Thomas Hellenbrand. Du côté de la défense, l'avocate de Franck Stanislawski, Me Alexandra Vautrin a mis en exergue que son client "n'avait à aucun moment voulu la mort de la victime" et qu'il avait toujours "reconnu les faits". "Aucun n'a fait preuve d'humanité ce soir-là. Ils ont été lâches et égoïstes, mais aucun n'a voulu la mort de cet homme", a insisté l'avocate de Michaël Chiolo, Me Pauline Brion.
"Ce dossier, ce n'est rien d'autre que la rencontre de trois paumés, trois imbéciles, trois types errants, qui se retrouvent dépassés par les événements", a déclaré l'avocate de Jordan Setzefand, Me Marlène Schott.
(Avec AFP)
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