Nancy: un père-cent lycéen sous haute surveillance policière
Des centaines de lycéens sont attendus dans les rues et sur les places de Nancy (Meurthe-et-Moselle) ce jeudi pour la traditionnelle fête du père-cent, une centaine de jours avant les épreuves du baccalauréat. Après les dérapages de 2014 et dans le cadre de l’état d’urgence, la surveillance policière est maximale.
La police sera fortement mobilisée ce mardi dans les rues de la cité ducale pour la traditionnelle fête du père-cent, tolérée par les autorités mais normalement interdite. Des centaines de lycéens déguisés vont converger vers la Place Stanislas pour donner el coup d’envoi des révisions du baccalauréat du mois de juin. La tradition dans le milieu lycéen, notamment dans l’Est de la France veut que les élèves de terminal décompressent pendant une journée, souvent 100 jours avant les épreuves du diplôme tant convoité. En 2014, la fête du père-cent avait laissé des traces à Nancy. Violences, affrontement avec les CRS, mobilier urbain et terrasses dégradés, mineurs fortement alcoolisés dans les rues, passant effrayés en pleine journée…
«La leçon est retenue» assure une source policière, assurant que les moyens seront importants cette année comme en 2015 où aucun dérapage n’a été signalé. Toutefois, les CRS ne seront pas de la partie, mobilisés sur d’autres fronts par le plan Vigipirate renforcé et l’état d’urgence à cause de la menace terroriste. L’année dernière, la sécurisation de l’événement et le nettoyage des déchets laissés par des lycéens indélicats, la facture s’est élevée à près de 10 000 euros pour la ville de Nancy. Un budget similaire cette année. Un chiffre important pour une manifestation non autorisée. Si elle est tolérée, elle est en effet interdite par le rectorat et les établissements. «Les absences de mardi, hors raisons médicales valables, seront sanctionnées et considérées comme injustifiées» assure-t-on du côté du rectorat qui s’attend à de nombreuses absences dans les classes de terminale et plus largement dans les lycées.
- Pas de dérapages en 2015 -
Les autorités craignent également des dérapages liés à la manifestation contre la loi Travail qui se déroule le 31 mars dans toute la France dont Nancy. La tension est montée d’un cran ces derniers jours entre le gouvernement et les jeunes notamment après un violent coup de poing assené à un lycéen lors d’un rassemblement à Paris. «Nous devons faire attention qu’aucune provocation ne soit effectuée des deux côtés, tant pour les policiers que pour les lycéens» assure une source préfectorale. Enfin l’alcoolisation, sujet sensible pour la ville de Nancy qui a rappelé aux commerçants et bars du centre-ville que la vente est interdite aux mineurs. Une vente passible de sanctions pour les professionnels. «Les jeune qui auront consommé de l’alcool sur la voie publique ce mardi seront sanctionnés et devront vider le contenu de leur bouteille. Même si on compte sur le professionnalisme des commerces et des bars, on sait bien que les lycéens ont peu de difficultés à se procurer de l’alcool» regrette un policier.
Toutefois, les lycéens espèrent que tout se déroulera bien dans une ambiance festive. «Nous n’avons pas l’objectif de mettre la ville sans dessus-dessous. Nous voulons juste nous réunir avant le BAC» assure un jeune de 16 ans, qui affirme que «les lycéens ne devraient pas dépasser l’unique bière plutôt que de s’alcooliser massivement». Une jeune lycéenne s’est présentée à la préfecture et à la mairie, assurant être la coordinatrice de l’événement. Une bonne nouvelle pour les autorités qui avaient un interlocuteur. Le maire (UDI) de Nancy, Laurent Hénart avait fermement condamné les dérapages de 2014 mais avait assuré son intention de ne pas interdire complètement la manifestation. Déplorant l’urgence de la problématique de l’alcoolisation des jeunes, il avait reconnu avoir fêté le père-cent durant sa jeunesse «dans la pure tradition».
0 Commentaire