En Lorraine, Macron dénonce "la course aux avis personnels" sur la dépénalisation du cannabis
Le ministre de l’Economie n’a pas souhaité s’étendre sur le débat qui agite le gouvernement depuis lundi soir. A la télévision, le Secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement a relancé le débat sur la dépénalisation du cannabis qui n’est pas du goût de tous au gouvernement.
En se prononçant lundi soir contre la "prohibition", Jean-Marie Le Guen a relancé le débat sur une éventuelle légalisation du cannabis, suscitant aussitôt des accusations de démagogie à droite, au moment où le gouvernement tente de renouer avec les jeunes, mais réveillant surtout de vieilles divisions à gauche. "Le cannabis est une très mauvaise chose pour la santé publique, en particulier chez les jeunes. Mais la prohibition n'amène pas une diminution de la consommation", a déclaré M. Le Guen, s'exprimant à titre personnel.
En marge d’un déplacement à Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle) à l’usine Saint-Gobain, Emmanuel Macron qui a lancé la semaine dernière son propre mouvement politique En Marche, a critiqué la réouverture de ce débat, visiblement agacé. A la question de savoir quelle est sa position sur une possible dépénalisation du cannabis, M. Macron a répondu que ce "ce n’est pas la course aux avis personnels" a-t-il dit face aux journalistes lors d’un bref point presse. "Je suis là (à Pont-à-Mousson) pour des sujets importants" a-t-il balayé, reprenant la position de plusieurs autres membres du gouvernement qui assurent que ce débat n’est ni une priorité, ni à l’ordre du jour.
- Aucune piste de travail du gouvernement -
Le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll est monté au créneau, assurant qu'il n'y avait au gouvernement "aucune piste ni de travail, ni de réflexion" sur une éventuelle légalisation du cannabis a-t-il dit sur France 2 mardi matin. "Il n'y a pas de dépénalisation du cannabis en vue", a renchéri Najat Vallaud-Belkacem. La ministre de l'Education s'est dite "assez hostile à ce qu'on envoie un signal" montrant "qu'on baisse la garde dans le combat contre les drogues" a déclaré la ministre sur BFMTV-RMC.
Au sein du gouvernement, M. Le Guen a reçu un soutien prudent de l'écologiste Jean-Vincent Placé, opposé à "une illégalité totale", mais pour qui ce n'est pas "le moment de revenir sur ce débat".
Laurent Wauquiez, président (Les Républicains) de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a réagi mardi sur RTL aux propos de M. Le Guen: "Est-ce que c'est sérieux ?", a-t-il interrogé. Le député de la Marne, proche d’Alain Jupé, Benoit Apparu a dénoncé sur France Info un "écran de fumé" du gouvernement confronté à la colère des jeunes et à la mobilisation contre la Loi Travail.
A Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle), Nicolas ZAUGRA
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