Nancy devient la 15ème métropole française pour peser face à Strasbourg
La communauté urbaine va devenir le 1er juillet la quinzième métropole française. Le décret est officiellement paru ce vendredi au Journal Officiel (JO). De quoi pour Nancy peser entre Strasbourg et Paris alors que se construit une nouvelle région avec l’Alsace et la Champagne-Ardenne.
Le ministre de l’Aménagement, du Territoire, de la Ruralité et des collectivités territoriales Jean-Michel Baylet a confirmé ce vendredi lors d’un déplacement en Meurthe-et-Moselle le passage du statut de communauté urbaine à celui de métropole pour le Grand Nancy qui rassemble vingt communes. Pour son président (UDI) André Rossinot, c’est l’aboutissement d’un lobbying politique intense notamment auprès de Manuel Valls qui a accordé une dérogation permettant à Nancy de se passer du nombre d’habitants exigé, c’est-à-dire au moins 400 000 habitants, pour dérocher le précieux sésame.
«C’est une montée en première division» sourit André Rossinot, en référence à la probable montée du club de l’ASNL en Ligue 1 la saison prochaine. «Nancy a été précurseur, a une longueur d’avance. La culture de l’intercommunalité c’est une seconde nature» assure M. Rossinot, ex-maire de Nancy pendant trente ans qui a été l’un des artisans de la construction communautaire du Grand Nancy. Le district urbain de Nancy est né en 1959, faisant de la collectivité l’une des plus anciennes structures communautaire de France. En 1996, elle devient une communauté urbaine et hérite de nouvelles compétences.
- "Une meilleure dynamique économique" -
La future métropole gère notamment le réseau de transports en commun. (PHOTO: LORACTU.fr).
La transformation du Grand Nancy en métropole se traduira notamment par le gain de nouvelles compétences du département : outre l’économie, la future métropole qui entrera en action dès juillet prochain devra aussi gérer le réseau des routes départementales sur son territoire (120 kms). Le fonds d’aide aux jeunes, le fonds de solidarité pour le logement et le soutien aux enseignements artistiques font partie des nouvelles compétences. Pour le maire (UDI) de Nancy Laurent Hénart, cette métropole permettra de «mieux identifier le territoire en France et en Europe mais aussi de trouver notre place dans la nouvelle région Grand-Est» ou l’euro métropole de Strasbourg, nouvelle capitale régionale, concentre de nombreux pouvoirs et un rayonnement européen.
«La métropole va nous apporter une plus grande ambition économique. Nous avons la première université du Grand-Est avec l’Université de Lorraine, nous sommes la deuxième métropole étudiante du Grand-Est avec 45 000 étudiants, la seconde zone d’emploi derrière Strasbourg» poursuit M. Hénart qui a salué la «bienveillance du gouvernement» pour la création de cette quinzième métropole. «Ce ne sera pas une métropole repliée sur elle-même, selon André Rossinot, qui espère que ce statut pourra accélérer le développement du numérique, véritable égalité républicaine». André Rossinot a également exhorté l’Etat à plus d’aides, de soutiens et de projets structurants pour la nouvelle région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine mais aussi à une meilleure coopération avec le Luxembourg.
- Travail entre droite et gauche -
Pour Mathieu Klein, président (PS) de la Meurthe-et-Moselle, qui a soutenu le projet de métropole malgré les clivages politiques, «c’est un moment clé pour le département et Nancy». «Il fallait soutenir Strasbourg sans baragouiner comme capitale régionale mais il ne fallait pas faire le jeu d’une seule métropole. François Hollande et Manuel Valls ont tenu leur engagement» selon le socialiste qui plaide pour une gouvernance de la métropole par «toutes les sensibilités» entre la gauche et le centre-droit. «Le département aurait pu être opposé à la métropole, un observateur aigre mais il n’en est pas question» dit-il. «Au-delà du statut, il faut maintenant rendre la métropole concrète pour les acteurs économiques et les citoyens».
Jean-Michel Baylet, le récent ministre des Collectivités s’est félicité de l’évolution du statut du Grand-Nancy. «L’avenir est aux intercommunalités (…) il est finit le temps de l’Etat tout puissant, la décentralisation est passée par là» a salué le membre du gouvernement. Il s’est dit aussi ouvert à des «expérimentations» entre la nouvelle métropole et d’autres acteurs notamment européens et transfrontaliers. Assurant être à l’écoute des collectivités locales qui «souffrent» de la période de «redressement de la France», M. Baylet a dit que François Hollande donnera son cap notamment pour 2017 lors du prochain congrès des maires. «Un pacte doit être passé rapidement entre les métropoles et l’Etat» a promis le ministre qui a rapidement visité la Place Stanislas, l’hôtel de ville après avoir conduit une réunion avec les maires du Grand-Nancy. Dans l’après-midi, il visitait également le campus ARTEM et la piscine Nancy Thermal pour conclure sa visite par Lunéville.
Jean-Michel Baylet, le préfet de Meurthe-et-Moselle Philippe Mahé et Laurent Hénart, maire de Nancy.
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