La vie de Simone Weber, la "diabolique de Nancy", incarnée par Véronique Genest

Culture

Véronique Genest dans le rôle de Simone Weber, la "diabolique de Nancy". PHOTO: Guillaume Atger

L’actrice de Julie Lescaut quittera le costume de flic pour celle d’une criminelle originaire de Nancy (Meurthe-et-Moselle) ayant défrayé la chronique. Simone Weber avait été condamnée à vingt ans de réclusion pour le meurtre de son ancien amant Bernard Hettier, disparu près de six ans auparavant. Elle a toujours nié être l'auteur de ce meurtre malgré un faisceau d'indices convergents. L’affaire, ultra médiatisée à l’époque, avait passionné l’opinion. Avec un personnage central, manipulateur et adepte des coups d’éclat, la meurtrière n’a jamais avoué.

«Pendant trois ans, je m’étais documentée sur cette femme et sur quelques autres personnalités maléfiques. Je voulais l’interpréter et produire le film, mais je ne savais pas comment aborder le sujet. Puis Denis Malleval est arrivé avec un scénario de Chantal de Rudder, qui explorait l’angle de la folie amoureuse. On en a fait un crime passionnel!» explique l’actrice Véronique Genest.

A l'automne 1981, Bernard Hettier, 55 ans, entame une liaison avec Simone Weber, 52 ans. C'est une femme à l'allure anodine, qui se révèle très vite jalouse. Bernard décide de rompre et le 22 juin 1985, il disparaît, après une violente dispute. Le 15 septembre, un tronc d'homme est découvert dans la Marne.

- Une "manipulatrice" qui aime les coups d'éclats -

Le juge d'instruction Gilbert Thiel est dépêché depuis Paris. Le magistrat perçoit vite les ambivalences de Simone, son sentimentalisme, son intelligence aigüe, sa violence. Au cours de son enquête, il découvre qu'à 46 ans, Simone Weber a épousé Marcel Fixard, un retraité de 79 ans, décédé 22 jours plus tard. Le juge est d’ailleurs persuadé que la «diabolique de Nancy» est derrière ce meurtre mais n’arrivera pas à la prouver. L'enquête prouvera que Marcel Fixard  n'était pas l'homme qui s'était présenté le jour du mariage, et qu'il ignorait donc qu'il était marié. Il s’agissait d’un À l'ouverture du testament, elle apprend qu'elle n'est pas l'héritière, aussi décide-t-elle de fabriquer un faux testament postérieur qu'elle présente au notaire, pouvant ainsi toucher l'héritage.

Le film qui n’évoque pas directement le meurtre – dont le mode opératoire est particulièrement sordide a bénéficié d’une bonne critique de la presse nationale, évoquant un rôle sur-mesure pour Véronique Genest. La «diabolique de Nancy» avait tué son amant puis l’avait découpé dans une meuleuse à béton. Du sang et un morceau de chair sera retrouvé dans l’outil caché dans la voiture de cette «mamie Nova». Durant le procès, où elle a fait plusieurs coups d’éclats, elle a été représentée par 22 avocats dont des ténors du barreau.

Libérée depuis 1999, elle vit désormais avec sa sœur à Cannes. Une sœur qui a aussi un rôle central dans le film puisqu’elle avait aidé Simone à cacher des indices importants. Après l’émission, une émission de débat reviendra sur cette incroyable affaire criminelle et sur les grandes criminelles.

La Bonne Dame de Nancy, Inédit (durée 1H30)

France 3 à 20H55 - Avec  Véronique Genest (Simone Weber) , Mathias Mlekuz (Gilbert Thiel) , Franck Adrien (l'inspecteur Christian Jacques), Véronique Kapoian (Madeleine Weber) , Marc Wilhelm (le greffier Pierre Faltot) , Yvan Le Bolloc'h (Bernard Hettier) , Christophe Mirabel (l'inspecteur Alain Lambollez)