Sur l’Impôt sur la Fortune, Eckert tacle violemment Emmanuel Macron
Le secrétaire d'Etat au Budget a défendu vendredi les vertus de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), s'en prenant à Emmanuel Macron, qui a une nouvelle fois appelé la veille à réformer cet impôt afin de doper "l'investissement productif".
Le ministre de l'Economie, qui "s'exprime sur l'ISF régulièrement", a affirmé "que l'ISF poserait un problème à ceux qui souhaitent investir", relève Christian Eckert dans un billet au ton acide publié sur son blog. "Secrétaire d'Etat en charge du Budget et surnommé parfois +ministre des Impôts+, je me sens moi aussi aujourd'hui autorisé à donner mon point de vue", écrit l'élu de Meurthe-et-Moselle, qui s'oppose à l'idée selon laquelle "l'ISF découragerait l'investissement".
"Un dirigeant d'entreprise n'est pas imposé sur la valeur de son entreprise et peut donc y investir sans contrainte. Les multiples fonds existants permettent aussi d'investir dans des entreprises en franchise d'ISF", souligne-t-il. "Le produit de l'ISF est loin d'être négligeable. Son taux est particulièrement faible, son assiette très favorable aux contribuables", poursuit le secrétaire d'Etat, pour qui le seul défaut de cet impôt "est d'être trop facile à contourner".
Selon M. Eckert, c'est néanmoins "le Conseil constitutionnel qui a imposé ces règles de plafonnement +étranges+", et non le "gouvernement". "La fiscalité peut être plus équitable, y compris en travaillant sur l'ISF. Le rendre moins "effaçable" est sans nul doute nécessaire", mais "sûrement pas en le supprimant", conclut l'élu, qui appelle à "l'indispensable solidarité gouvernementale".
- Macron souhaite réformer l’ISF, pas le supprimer -
Emmanuel Macron, son collègue à Bercy, a de nouveau appelé de ses vœux jeudi une réforme de l'ISF, estimant que cet impôt posait "un problème pour celles et ceux qui voudraient investir et aider" au développement économique. Le ministre de l'Economie n'a toutefois pas réclamé la suppression de cet impôt, estimant que le "contexte politique et social" n'était pas favorable.
M. Macron avait déjà suscité la polémique mi-avril, en s'en prenant à cet impôt cher à la gauche. Ces propos lui avaient valu un rappel à l'ordre de Manuel Valls, qui s'est pourtant montré critique par le passé sur l'ISF.
Créé en 1989, l'ISF, qui a succédé à l'IGF (impôt sur les grandes fortunes) instauré par François Mitterrand en 1981, a subi de multiples aménagements. En 2015, il a rapporté 5,224 milliards d'euros à l'Etat.
(Avec AFP)
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