A la métropole de Nancy, Rossinot consent à donner des vice-présidences à la gauche
La communauté urbaine de Nancy est devenue une métropole au 1er juillet. Pouvant côtoyer Lyon, Paris, Marseille, Bordeaux ou Lille, la quinzième métropole a décidé vendredi de se doter d’un exécutif piloté par le centre-droit mais où la gauche a désormais une place.
Les élus du PS ne seront plus seulement cantonnés à l’opposition. Ce vendredi, huit jours après la naissance officielle de la métropole de Nancy, l’exécutif a été composé autour d’André Rossinot (UDI). Artisan de la métropole avec d’autres élus dont le président (PS) de Meurthe-et-Moselle Mathieu Klein, M. Rossinot n’a eu d’autres choix que de composer avec les élus de gauche en leur offrant quatre postes de vice-président, en bas de la liste de l’exécutif. Ainsi, les maires socialistes de Maxéville, Seichamps, Vandœuvre-lès-Nancy et Malzéville décrochent des vice-présidences, de la 16ème à la 19ème sans connaitre pour l’instant leurs délégations fixées d’ici la mi-juillet.
L’accès à l’exécutif d’élus de gauche a semé des divisions au sein des élus de la gauche de la gauche au sein de l’agglomération de Nancy. Pour Hervé Feron qui conduit l’opposition de gauche et qui est favorable à l’ouverture de l’exécutif à ses rangs, «nous resterons différents et heureusement ! Nous aurons toujours nos convictions, nous porterons toujours nos valeurs. Nous aurons encore des combats qui nous opposeront, mais nous aurons certainement plus qui nous rassembleront pour le bien commun», a-t-il dit s’adressant à M. Rossinot.
Plusieurs élus notamment du Front de Gauche ont exprimé leur désaccord sur le fait de voir la gauche accéder au nouvel exécutif métropolitain. Annie Lévi-Cyferman, élue communiste qui a voté contre s’insurge de ce «mélange des genres», assurant que la «métropole a été décidée dans un microcosme». Elle avait été la seule élue à voter contre le changement de statut de communauté urbaine à métropole.
En avril dernier, «forte de ce statut, l'aire urbaine du Grand Nancy aura plus de poids sur la scène française et européenne», s’était félicité Jean-Michel. Baylet, ministre des Collectivités locales, venu remettre aux élus locaux le décret publié le jour même, instituant ce changement de statut. «C'est une étape déterminante», qui permettra à l'agglomération lorraine de «co-construire» avec la Région Grand Est des politiques en matière économique et d'aménagement du territoire, avait souligné de son côté le président du Grand Nancy André Rossinot.
«Nancy a été précurseur, a une longueur d’avance. La culture de l’intercommunalité c’est une seconde nature» assure M. Rossinot, ex-maire de Nancy pendant trente ans qui a été l’un des artisans de la construction communautaire du Grand Nancy. Le district urbain de Nancy est né en 1959, faisant de la collectivité l’une des plus anciennes structures communautaire de France. En 1996, elle devenait une communauté urbaine et hérite de nouvelles compétences.
- Plus de compétence et une meilleure visibilité -
(PHOTO: LORACTU.fr)
La transformation du Grand Nancy en métropole se traduira notamment par le gain de nouvelles compétences du département : outre l’économie, la future métropole qui entrera en action dès juillet prochain devra aussi gérer le réseau des routes départementales sur son territoire (120 kms). Le fonds d’aide aux jeunes, le fonds de solidarité pour le logement et le soutien aux enseignements artistiques font partie des nouvelles compétences. Pour le maire (UDI) de Nancy Laurent Hénart, cette métropole permettra de «mieux identifier le territoire en France et en Europe mais aussi de trouver notre place dans la nouvelle région Grand-Est» ou l’euro métropole de Strasbourg, nouvelle capitale régionale, concentre de nombreux pouvoirs et un rayonnement européen.
Cette semaine, Manuel Valls a annoncé un geste de 150 millions d’euros en faveur des 15 métropoles françaises. Le chef du gouvernement a assuré qu’il réunirait régulièrement les présidents de ces grandes aires urbaines qui «pèsent 50% du PIB (produit intérieur brut) de l’économie française».
Pour faire de la pédagogie et informer les habitants du changement de statut du Grand Nancy, la métropole va lancer une campagne de communication originale reprenant la référence au XV de France, l’équipe de rugby. En faisant partie des métropoles françaises, Nancy est la quinzième de ce club très sélect. «Fiers de faire partie du 15 de France» peut-on lire sur ces affiches déclinées avec plusieurs visages d’habitants aux profils variés.
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