En Meurthe-et-Moselle, l’effroi et le deuil après la mort d’une famille dans l’attentat de Nice
L’attentat de Nice survenu le 14 juillet a plongé le nord de la Meurthe-et-Moselle dans l’effroi et la colère. Plusieurs centaines de personnes se sont réunies vendredi pour rendre un dernier hommage à Michaël, sa mère et ses grands parents décédés dans le carnage de la fête nationale.
Tous originaires de Meurthe-et-Moselle, des retraités, leur fille et leur petit-fils ont perdu la vie. Le plus jeune, âgé de 28 ans était professeur de sciences économiques dans un lycée privée de Longwy, dont le personnel et les élèves – en vacances en cette mi-juillet, sont profondément marqués. C’est l’histoire d’une famille déchirée, décimée, Pour le feu d’artifice du 14 Juillet, Christiane et François Locatelli, un couple de retraités originaires de Herserange (près de Longwy), s’étaient spécialement déplacés à Nice, pour voir leur fille Véronique Lion et leur petit-fils Michaël Pellegrini.
L’attentat de Nice qui a provoqué l’effroi et le deuil a donné lieu à un rassemblement spontané vendredi soir à 19H à Longwy. Des centaines de personnes se sont réunies autour des proches des victimes et des élus locaux mais aussi du directeur de l’établissement où travaillait le jeune professeur d’économies particulièrement apprécié par ses élèves. Avant la fin de l’année scolaire, ces adolescents qui saluent tous un enseignant «souriant» et «de bonne humeur» lui avaient offert un maillot de l’équipe de France pendant l’Euro-2016 de football.
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Outre ce professeur d’économie, le drame de Nice a aussi fauché sa mère Véronique âgée de 55 ans. A l’issue d’une seconde union célébrée dans la mairie d’Herserange, elle a décidé de laisser son fils et ses parents à leur terre de Lorraine pour s’offrir une nouvelle vie dans un petit village du sud, Gattières (Alpes-Maritimes), au nord de Nice. Elle a suivi son nouveau compagnon qui est le seul survivant des attentats parmi le groupe familial présent sur la Promenade des Anglais en ce funeste 14 juillet. Ex-président du club de rugby de Longwy, el était bien connu dans cet ancien bassin sidérurgique de Lorraine. Son épouse quant à elle s’était bien intégrée dans la vie de ce village de la Côte d’Azur : elle s’était engagée dans le tissu associatif local et avait candidaté aux municipales sur une liste Les Républicains aux dernières élections de mars 2014.
Les deux grands-parents âgés de 78 et 82 ans étaient aussi bien connus à Herserange. Christiane et François vivaient à quelques maisons de celle de leur-petit fils Michaël Pellegrini. «Ils étaient soudés, se rendaient visite régulièrement. Lui, multipliait les allers et venus pour rendre visite à ses grands-parents» témoigne une voisine. Le grand-père âgé de 82 ans qui avait une belle santé était à la retraite après une carrière d’artisan sanitaire. Elle qui venait de fêter son anniversaire est décrite comme une femme «souriante», «pleine d’énergie et de bonne volonté» qui se rendait régulièrement dans le sud avec sa famille pour rendre visite à sa fille.
- Une marche blanche organisée mercredi -
Michaël Pellegrini, professeur de sciences économiques était âgé de 28 ans.
«Je l'ai vu grandir. Il était resté proche des siens et avait tenu à revenir ici à l'issue de ses études», raconte le maire de la commune. A ses collègues, le jeune homme avait annoncé, lors du pot de fin d'année, qu'il allait retrouver sa mère dans le Sud. «Il s'en faisait une joie», relate le directeur du lycée privé Les Récollets où Michaël Pellegrini enseignait. Il donnait parfois des cours d’allemand en remplacement de collègues absents. «Il avait toujours la banane, toujours le sourire aux lèvres. Il passait son temps à déconner, raconte Christophe Fratini. C’est quelqu’un qui allait de l’avant».
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Le seul survivant est Christophe qui a perdu son fils, sa femme et ses beaux-parents. Mais aussi ses parents, Gisèle et Germain Lion, âgés de 68 et 63 ans et vivant à Bram, dans l’Aude, étaient venus passer une soirée en famille. C’est lui, qui n’a pas été blessé et a réussi à échapper à la course folle du camion, qui a prévenu ses proches en Meurthe-et-Moselle dans la nuit de jeudi à vendredi vers 1H.
«Dans une ville de 4 400 habitants, on se connaît tous. La perte de ces personnes est un immense choc pour tout le monde ici. Ils étaient très connus, cela ajoute sans doute à la tristesse générale», s’attriste Gérard Didelot, le maire d’Herserange qui a affiché le deuil de la commune sur le site internet de la municipalité. Une marche blanche sera organisée mercredi 20 juillet. Le départ du cortège silencieux interviendra à 18 h 30, sur la place de l’Hôtel-de-Ville de Herserange.
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