Nancy: elle est condamnée à raser sa maison qui fait de l'ombre à sa voisine
Une femme se bat dans la banlieue de Nancy (Meurthe-et-Moselle) pour conserver sa maison alors que la justice l’oblige à la raser. Une voisine estime que cette maison fait de l’ombre à la sienne.
L’affaire n’est toujours pas réglée, selon Le Parisien/ Aujourd’hui en France de ce lundi 16 janvier. Une mère de famille domiciliée à Essey-lès-Nancy, en Meurthe-et-Moselle, se voit contrainte à la suite d'une décision de justice de démolir sa maison, comme le rapporte Le Parisien. Le logement de 140m², édifié en prolongement de l'habitation principale, a été reconnu coupable de faire de l'ombre à celui de sa voisine. La presse locale avait déjà parlé de cette affaire à peine croyable en 2015 puis en 2016.
La maison construire récemment accolée à une maison plus ancienne datant des années 90, celle de Sarah causerait une perte d’ensoleillement majeure sur la terrasse de sa voisine. «Tout a été fait dans les règles, notamment au niveau des règles d’urbanisme», selon Sarah Rebai qui assure que le permis de construire a été obtenu légalement en 2010.
- Une décision de justice inédite -
Lors du premier procès en première instance, la justice a déjà condamné Sarah à détruire sa maison pour «trouble anormal de voisinage», rappelant que les permis de construire sont accordés sous réserve des droits des tiers. La propriétaire décide alors de faire appel et la Cour a récemment rendu son verdict qui est le même. «J’ai investi près de 150.000 euros dans cette maison. J’ai un crédit à la banque qui court pour les 25 prochaines années» déplore la propriétaire qui n’a donc plus vraiment le choix sauf à se pourvoir en Cassation. Même la maire de la ville n’a rien pu y faire.
La propriétaire qui a attaqué sa voisine n’habite d’ailleurs plus dans sa maison qu’elle a mise en location. Ses nouveaux voisins ne verraient aucun inconvénient avec ce manque de soleil. «Je n’ai aucun problème avec eux, concède Sarah Rebai. Ils sont très gentils, le problème d’ombre ne les dérange pas» affirme Mme Rebai. La malheureuse est prête à un accord à l’amiable avec sa voisine qui a accepté mais elle demandait 150 000 euros, «impossible» répond Sarah. Pas plus que les 30 000 euros qu’elle souhaite finalement après avoir accepté de baisser ses prétentions lors d’une négociation.
D’après un avocat spécialiste, une telle décision est «inédite». Le fait d’obliger de détruire la maison plutôt que de trouver un accord financier est incroyablement rare, selon lui.
- Une mobilisation pour aider Sarah aux moyens modestes -
La situation ubuesque de cette habitante d’Essey-lès-Nancy provoque un mouvement de sympathie dans l’agglomération et sur internet. Si sa maison n’est pas détruite le 14 février, elle doit respecter une astreinte de 50 euros par jour. Mme Rebai avait construit cette extension de 150m2 à sa maison pour la louer afin de financer les études de ses enfants. Aujourd’hui elle affirme ne pas être en mesure de financer la compensation demandée par sa voisine. Même constat pour les 50 euros réclamés par jour. Pour un mois d’occupation – du coup illégale – elle devrait s’acquitter 1 500 euros soi bien plus qu’un loyer d’une autre maison ou d’un appartement.
Plusieurs experts, architectes et géomètres ont contredits les experts mandatés par la justice. Tous sont unanimes : la construction de Sarah ne fait pas d’ombre. La perte d’ensoleillement serait davantage liée au terrain environnant. La mère de famille a fait un recours auprès de la Cour de cassation mais qui n’est pas suspensif. Dans l’attente de poursuivre son marathon judiciaire, Sarah est théoriquement obligée de détruire sa maison au risque de perdre beaucoup d’argent.
Une pétition a été mise en ligne sur internet et a déjà rassemblé plus de 14 000 signatures.
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