Trois incidents à la centrale nucléaire de Cattenom en dix jours
La centrale nucléaire de Cattenom (Moselle) a enregistré trois incidents successifs en seulement dix jours. Si aucune conséquence notable n’est pas craindre pour l’environnement et la sûreté, la question de la sûreté du site est toujours dans la balance.
Dans la nuit du samedi 10 au dimanche 11 décembre 2016, l’unité de production n°4 de la centrale de Cattenom s’est «arrêtée automatiquement, conformément aux dispositifs de sûreté et de protection du réacteur» a indiqué l’opérateur EDF dans un communiqué. Une baisse de pression d’air en salle des machines (partie non nucléaire des installations) est à l’origine de cet arrêt. Les équipes de la centrale sont déjà intervenues pour remettre le circuit d’air en conformité. «Une fois les contrôles finalisés, les équipes pourront entreprendre les opérations de redémarrage» assure l’opérateur qui exploite l’une des centrales les plus puissantes du pays.
L’unité de production n°3 est actuellement en arrêt programmé pour maintenance. Les unités n°1 et 2 sont en fonctionnement, précise EDF.
Ces faits récents sont les dernier d’une série de trois incidents simultanés. Jeudi, un dégagement de fumée a été signalé dans l’unité de production 2. Il n’y a eu «aucun feu» d’après les constatations des pompiers, a rassuré EDF. Une semaine avant, les pompiers avaient déjà été appelés pour un dégagement de fumée dans un système de ventilation de la même unité de production.. «Le système de ventilation s’est automatiquement mis à l’arrêt et la fumée s’est peu à peu dissipée, ce qui a été constaté par les équipes EDF arrivées rapidement sur place» avait expliqué la direction de la centrale de Moselle.
Ces incidents interviennent alors que deux réacteurs sur quatre sont en service à Cattenom et que huit autres réacteurs sont en attente de redémarrage en France. Sept réacteurs parmi les huit actuellement à l’arrêt pour des contrôles sur leurs générateurs de vapeur pourront redémarrer d’ici la fin du mois de décembre, a assuré lundi 12 décembre Dominique Minière, directeur exécutif en charge du parc nucléaire et thermique d’EDF.
- Fessenheim à l’arrêt complet jusqu’en janvier 2017 -
Plus à l’est, la centrale nucléaire de Fessenheim, dans le Haut-Rhin, ne fonctionnera pas pendant trois semaines. Son redémarrage est prévue pour le 3 janvier 2017. Le réacteur numéro 1 a été arrêté pour des contrôles sur les générateurs de vapeur. Le réacteur 2 est, quant à lui, à l'arrêt depuis le mois de juin.
En octobre, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) avait demandé au gérant, EDF, de procéder dans un délai de trois mois à des vérifications sur les générateurs de vapeur de cinq réacteurs nucléaires, dont le réacteur n°1 de Fessenheim. Durant ces trois semaines d'arrêt, des tests vont être effectués pour contrôler un défaut sur les générateurs de vapeur du réacteur numéro 1.
Cet arrêt a lieu alors que la justice se penche, à la demande de plusieurs associations, dont Greenpeace, sur des dysfonctionnements que ce dernières imputent à EDF et à Areva. Elles les accusent d'avoir dissimulé l'anomalie détectée sur le réacteur nucléaire numéro 2 et de mettre en danger délibérément la vie d'autrui. En 2011, la centrale de Fessenheim avait déjà été arrêtée pendant 102 jours.
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