Dès lundi démarre une semaine de vérité pour les hauts-fourneaux de Florange. Trois grands rendez-vous sont scrutés par les syndicats et le gouvernement.

Une source à l’Elysée a affirmé au quotidien Libération que Mittal est prêt à céder ses hauts-fourneaux à l’euro symbolique. Pourtant des zones d’ombres survolent les 570 salariés de la filière chaude. Un comité central d’entreprise est convoqué ce lundi à Paris, un CE européen au siège luxembourgeois d’ArcelorMittal et un CE extraordinaire à Metz. Trois réunions qui devraient valider l’abandon définitif des hauts fourneaux par Mittal.

Dès 9h30 demain, l’ambiance sera électrique. Les syndicats et les salariés vont s’entendre dire ce qu’ils redoutent depuis 14 mois : le géant de l’acier va abandonner la filière chaude de Florange, c’est-à-dire les hauts-fourneaux pour se concentrer sur l’autre partie du site mosellan : la filière froide. Elle est jugée beaucoup plus rentable. Toutefois, l’indien fait une première concession. Il accepterait d’étudier des offres de reprises de la concurrence. Lakhsmi Mittal, le P-DG a en tout cas donné son « accord de principe » à François Hollande lors d’une entrevue à l’Elysée jeudi dernier.

Mittal va céder un « bout d’usine »

Difficile de trouver un repreneur ? « Nous allons contacter tous les aciéristes du monde » avait promis Arnaud Montebourg lors d’un déplacement à Florange. Compliqué dans un contexte économique miné et une industrie européenne de moins en moins compétitive. De plus la filière chaude abandonnée par Mittal ne peut pas fonctionner sans la filière froide conservée par le numéro un mondial de l’acier. La filière froide est vitale pour la filière chaude avait confirmé Pascal Faure dans un rapport indépendant remis au gouvernement cet été. Il avait aussi affirmé que Florange était « viable, fiable et rentable ». Mais le repreneur des hauts-fourneaux devra y investir plusieurs centaines de millions d’euros pour les faire redémarrer. Rude tâche en perspective. L’industriel potentiellement intéressé devra finalement racheter un « bout d’usine » et devra coopérer avec Mittal pour lier la filière chaude et froide indissociables.

Les élus locaux et syndicalistes demandent depuis quatorze mois une alternative. Soit un repreneur, soit la nationalisation. C’est en tout cas la proposition de Force ouvrière. La loi proposée par Montebourg pour sauver les sites industriels voués à la fermeture est très attendue à Florange, même si le texte semble inadapté à la cession des hauts-fourneaux. C’est une semaine cruciale pour l’avenir des hauts-fourneaux mais aussi pour le gouvernement socialiste et son ministre Arnaud Montebourg en première ligne. Avec plus de 15% de chômage à Florange et 900 demandeurs d’emplois, la ville déjà saignée par une situation économique morose ne peut plus se permettre d’afficher 570 nouveaux chômeurs. 

Montebourg demande deux mois pour « rechercher une solution de reprise »

La nationalisation définitivement exclue. Malgré la proposition de FO, le ministre Montebourg a écarté toute nationalisation de Florange. « A chaque fois qu'on a nationalisé, l'Etat n'a pas été un très bon gestionnaire » a lancé le ministre au JT de 20h sur France 2 dimanche soir. il « L’Etat n'a pas d'argent non plus » a-t-il rajouté. Mittal validera demain (lundi) sa décision d’abandonner les hauts-fourneaux. « Nous avons demandé que, s'il prend cette décision (ndlr. de fermer définitivement les hauts-fourneaux), qu'il nous laisse deux mois pour nous permettre de rechercher une solution de reprise ».