Alerte enlèvement: polémique autour du terme "race noire" pour désigner le ravisseur
L’emploi du terme "individu de race noire" lors de la diffusion mardi soir d’une alerte enlèvement a suscité un tollé. Le ministère de la Justice à l’origine de cette alerte a dit regretter l’utilisation de ce terme. L’alerte enlèvement quant à elle est levée. L’enfant a été retrouvé saint et sauf.
Mardi vers 22 heures, les services de l’Etat ont diffusé une alerte enlèvement concernant un petite fille de quatre mois, Djenah, enlevée par son père. Ce dernier s’est finalement rendu mercredi dans la matinée, avec l’enfant en bonne santé. A 22h06, les médias reçoivent un mail demandant de diffuser une alerte enlèvement pour une petite fille, enlevée par son père, "un individu de race noire, porteur de lunettes de vue, 1 mètre 75, cheveux noirs et courts". Certains médias diffusent l’alerte enlèvement telle quelle, d’autres modifient de suite le terme malheureux. A LORACTU.fr, la modification est effective une dizaine de minutes après la diffusion de l’alerte enlèvement.
Cette formulation suscite immédiatement de multiples protestations sur les réseaux sociaux. A 0h47, dans la nuit de mardi à mercredi, le porte-parole du ministère de la justice, Pierre Januel, précise sur Twitter que "certains termes du message, repris précipitamment, étaient inappropriés, regrettables et très rapidement modifiés". Ainsi, le ministère de la justice mais aussi le parquet de Grenoble et la police ont validé le message. Celui-ci a ensuite été transmis à des grands groupes de presse, aux agences et aux chaînes d'info, et au ministère de la Justice qui l'a retransmis sur les réseaux sociaux." Rapidement alerté par les internautes, le ministère affirme avoir corrigé quelques minutes après le terme litigieux. Mais, la reprise du communiqué officiel par les agences, les grands médias nationaux, les chaînes de télévisions et les sites internet ne comprend pas la correction.
- Le ministère de la Justice regrette -
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"Nous n'avons pas voulu polémiquer tant que l'alerte était en cours (question de décence et de hiérarchisation temporelle des priorités)" a écrit SOS Racisme dans un communiqué ce mercredi après-midi. "Maintenant que l'alerte a été levée, nous demandons au Ministère de la Justice, dont dépend ce dispositif, de faire la lumière sur la mention du terme « race » dans une communication officielle de l'Etat. Il est de la responsabilité du Ministère de nous indiquer quelles failles auraient été identifiées et comment il compte y remédier" assure l’association qui estime que dans le contexte actuel, cette erreur de l’Etat remet "sérieusement en question les questions de racisme, de préjugés et de discriminations en son sein".
L’alerte enlèvement a été levé peu avant 12H ce mercredi. L’enfant de 4 mois avait été retrouvé saint et sauf quand son père ses rendu aux autorités dans la matinée. Pour la 19ème fois de son histoire, l’alerte – qui a été déclenchée durant quatorze heures – a fonctionné en retrouvant l’enfant.
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