Emmanuel Macron à Las Vegas en 2016: une enquête préliminaire ouverte

Politique

Emmanuel macron (En Marche!) à Clermont-Ferrand, le 7 janvier 2017 lors d'un meeting.

Le parquet de Paris a ouvert hier une enquête préliminaire pour favoritisme, complicité et recel, sur la soirée de la "French Tech Night" à Las Vegas, le 6 janvier 2016, selon la radio France Inter. Alors que le candidat de la droite François Fillon a été mis en examen ce mardi 14 mars, la justice continue à secouer cette campagne présidentielle. L’enquête préliminaire organisée autour de l’organisation de cet événement ne concerne pas directement le candidat d’En Marche.

L'OCLCIFF (Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales) fait suite à un signalement de l'Inspection générale des finances, envoyé le 8 mars, jour où le Canard Enchaîné révélait l'existence d'un rapport sur cette soirée à près de 380 000 euros, organisée sans appel d'offres.

L'enquête devra déterminer si l'agence Business France pouvait se dispenser d'un appel d'offres pour confier l'organisation de cette soirée à Havas. Selon France Inter, "il n'y a pas de lien entre la requête du ministre et les manquements constatés". "Cette opération de séduction, montée dans l'urgence, à la demande expresse du cabinet du ministre, a été confiée au géant Havas par Business France (l'organisme de promotion de la French Tech dépendant de Bercy) sans qu'aucun appel d'offres ait été lancé", révèle Le Canard enchaîné. "La commande de la prestation Havas est susceptible de relever du délit de favoritisme", aurait souligné l'IGF après enquête, peut-on lire dans le journal satirique. 

- Le candidat assure ne pas être mêlé à cette affaire -

LIRE AUSSI. Macron: soupçon de favoritisme autour d'un déplacement à 380 000 euros à Las Vegas​

Le ministre de l’Economie actuel qui a remplacé Emmanuel Macron, Michel Sapin, a affirmé officiellement que M. Macron n’était pas mêlé à cette affaire.  "Je ne suis en rien mêlé à cette opération, ni de près, ni de loin", s'est défendu Emmanuel Macron. Selon lui, Bercy n'est absolument pas intervenu dans l'organisation de la soirée : "Tout cela relève de la seule compétence de l'opérateur, en l'espèce Business France" a-t-il expliqué lundi dans une interview publiée dans le journal La Croix.

Emmanuel Macron avait recruté un ancien salarié d'Havas dans son cabinet à Bercy mais Business France a fait savoir hier qu'elle avait fait appel à cette agence "dont elle connaissait et utilisait déjà le savoir-faire sur d'autres opérations similaires", selon France Inter.

Christian Jacob, soutien de François Fillon (LR) avait demandé au parquet national financier de se saisir de cette affaire comme il l’a fait pour celle des emplois fictifs présumés des membres de la famille du candidat de droite.