Loi Travail: forte mobilisation en Lorraine, jusqu’à 1,2 million de manifestants en France
La mobilisation est en hausse contre le projet de loi Travail de Myriam El Khomri selon des chiffres publiés en fin de soirée jeudi par les autorités et les syndicats. Près de 390 000 manifestants se sont rassemblés en France, selon la police et 1,2 million selon les syndicats.
Près de 390 000 personnes ont manifesté jeudi en France contre le projet de loi travail, dont 26 000 à 28 000 à Paris, a-t-on appris auprès du porte-parole du ministère de l'Intérieur et de la préfecture de police de Paris.
Il y a eu 233 rassemblements ou défilés à Paris et en province, ces derniers regroupant 362 000 personnes. Ces défilés, pour certains émaillés de violences, ont conduit à plus d'une centaine d'interpellations. Treize membres des forces de l'ordre ont été blessés, selon Pierre-Henry Brandet, porte-parole de l'Intérieur. Selon les syndicats, 1,2 million de personnes, dont 200 000 jeunes selon l'Unef, ont manifesté dans toute la France.
La mobilisation contre le projet de loi travail a réuni jeudi 1,2 million de personnes dans toute la France, ont annoncé la CGT et FO, contre 400 000 à 500 000 estimés lors des manifestations précédentes, le 9 mars. En outre, "l'ensemble des organisations syndicales à l'initiative de ce 31 mars", soit la CGT, FO, Solidaires, FSU, Unef, FIDL, UNL, vont "proposer de poursuivre et amplifier l'action, les grèves, les manifestations, notamment le 5 avril en direction des parlementaires, le samedi 9 avril et après, jusqu'au retrait de ce projet de loi et pour l'obtention de nouveaux droits sociaux", a précisé la CGT dans un communiqué.
- Valls assume ses différences avec la CGT et FO -
"Le gouvernement doit retirer son texte. Inutile de s'entêter plusieurs semaines comme pour la constitutionnalisation de la déchéance de nationalité et les mesures d'état d'urgence", souligne la CGT. Parallèlement, elle annonce que "l'ensemble des organisations syndicales à l'initiative de ce 31 mars", dont FO, Solidaires, FSU, Unef, Fidl, UNL, vont "proposer de poursuivre et amplifier l'action, les grèves, les manifestations, notamment le 5 avril en direction des parlementaires, le samedi 9 avril et après, jusqu'au retrait de ce projet de loi et pour l'obtention de nouveaux droits sociaux". "Dans un contexte de hausse du chômage et d'explosion de la précarité, ce texte va favoriser le dumping social", insiste la CGT.
Le Premier ministre Manuel Valls a affirmé "assumer ses différences" avec les deux centrales syndicales, notamment sur le renforcement des accords de branche et d'entreprise. Avec ce texte, "nous avons souhaité privilégier, comme d'ailleurs des organisations syndicales qui ne manifestent pas aujourd'hui, qu'on appelle réformistes, nous avons souhaité que la négociation soit d'abord dans l'entreprise et bien sûr dans les branches", a-t-il déclaré au Sénat lors de la séance des questions au gouvernement.
Le Premier ministre a affirmé que ce changement se faisait "sans inversion des normes" par rapport à la loi - un point contesté par la CGT et FO - "mais avec la volonté de rapprocher cette négociation, pour que ça soit positif pour l'entreprise comme pour les salariés, au sein de l'entreprise". "C'est, on le voit bien, une discussion qui traverse les partenaires sociaux et les formations politiques, donc j'assume, assumez cette différence sur cette vision qui est la nôtre de la démocratie sociale", a affirmé Manuel Valls, qui répondait à la sénatrice communiste Éliane Assassi qui réclamait le retrait du texte.
- Plus forte mobilisation en Lorraine -
En Lorraine, la mobilisation a été plus importe que lors du dernier mouvement, selon des chiffres des autorités et des syndicats.
A Nancy (Meurthe-et-Moselle), jusqu’à 15 000 personnes étaient rassemblées selon les syndicats et 7 000 selon la police. A Metz (Moselle), les syndicats dénombrent 5 000 manifestants tandis que la police en compte 3 500. Selon ces sources, la mobilisation a doublé par rapport à la précédente manifestation du 9 mars. A Longwy (Meurthe-et-Moselle), environ 300 manifestants ont perturbé le trafic de la RN52 vers 15H45 jusqu’à 16H en quittant le tracé initialement prévu de la manifestation.A Epinal (Vosges), ils étaient 1 500 selon plusieurs sources soit bien plus que la dernière manifestation de début mars.
Le taux de participation à la grève lancée par la CGT, SUD et FO pour défendre les conditions de travail des cheminots et s'opposer à la loi travail s'établi à 24,2 % pour l'ensemble du personnel, selon la direction de la SNCF. Le service "est tenu conformément aux prévisions, voire sensiblement amélioré", précise dans son communiqué la SNCF. Le mouvement perturbait notamment les TER et Transilien (un train sur deux), moins les TGV (80 % roulaient). Lors de la précédente grève unitaire du 9 mars, 35,5 % des cheminots avaient débrayé. En Lorraine, le trafic a été partiellement perturbé sur les grandes lignes et normal pour les TGV.
Les transports en commun à Nancy et Metz ont également été fortement perturbés ce jeudi. A Metz, 50% du trafic a été assuré sur les principales lignes tandis qu’à Nancy, des horaires dominicaux étaient parfois appliqués. La grève se poursuivra vendredi sur le réseau de transports en commun de l’agglomération de Nancy avec les mêmes prévisions de trafic que jeudi a annoncé l’opérateur du réseau Stan.
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