Attentat visant un policier à Notre-Dame: le terroriste présumé est étudiant en journalisme à Metz
Le président de l'Université de Lorraine a confirmé que le suspect de l'attaque terroriste visant un policier survenue mardi après-midi sur le parvis de Notre-Dame de Paris est bien un étudiant de la fac de Metz. Farid. I (notre photo) préparait une thèse en journalisme et n'était pas connu pour sa radicalisation. Il s'est revendiqué de Daesh et une vidéo de revendication a été retrouvée à son domicile.
L'homme d'origine algérienne, âgé de 40 ans, qui a attaqué un policier avec un marteau mardi 6 juin sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame à Paris, était étudiant à Metz rapporte France Bleu Lorraine Nord. L'agresseur était inscrit en "thèse depuis 2014", selon le président de l'Université de Lorraine, il avait suivi son directeur de thèse à Paris en 2016 tout en restant inscrit à Metz. Pierre Mutzenhardt ajoute que rien de suspect "n'avait été détecté" chez cet étudiant.
L'assaillant étudiait "la manière dont les médias travaillent en Afrique du Nord, en Tunisie, en Algérie, au Maroc". Cet étudiant au profil atypique a été "journaliste avant pour des médias d'Afrique du Nord et ensuite, il est venu se former à Metz." Il travaillait plutôt "sur des sujets ouverts" affirme Pierre Mutzenhardt. Sur 60 000 étudiants, "il y a forcément des phénomènes de radicalisation", comme dans la société assure le président de l'Université de Lorraine.
"C'est un étudiant qui ne mérite absolument pas d'être inscrit à l'université de Metz, je pense que je vais téléphoner au ministère pour voir quelle conduite tenir, ça peut choquer en interne" a-t-il ajouté, assurant qu'il va rencontrer mercredi les étudiants et les enseignants de l'Université régionale pour évoquer ce sujet sensible qui provoque déjà la consternation dans la communauté universitaire.
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- Il a crié "c'est pour la Syrie" -
Son directeur de thèse à l'Université de Metz, Arnaud Mercier a témoigné sur LCI et BFMTV mardi soir en dressant le portrait d'un homme non radicalisé et qui était impliqué dans son travail. "Cela me laisse complètement pantois et estomaqué", confie ce professeur qui se souvient d’un homme "doux comme un agneau". "Il était à mille lieues de tous les idéaux islamistes de détestation de l’occident", souligne le chercheur avant d’évoquer le parcours de son élève. "Il sortait d’un diplôme de master en journalisme obtenu en Suède et avait exercé la fonction de journaliste à Stockholm et en Algérie". "Son sujet visait à étudier la manière dont les médias maghrébins traitaient les élections nationales organisées dans les autres pays. Avec notamment une problématique tout à fait intéressante : la façon dont les médias couvraient ces élections pour délivrer implicitement des messages" a-t-il précisé sur la chaîne LCI.
Arnaud Mercier a pu expliquer la présence de son ancien étudiant à Paris. Ce dernier l'y avait suivi depuis Metz. "Quand j’ai été muté à l’université de Paris II-Assas en septembre 2015, il m’a dit : ‘Monsieur le professeur’- car il était très obséquieux- ‘puisque vous allez à Paris, moi ça faisait un moment que je me disais que la Lorraine ça ne m’intéresse plus, ça va me donner l’occasion de m’installer à Paris. Comme ça, ce sera plus simple de se voir et pour moi de trouver du travail. Il n’avait pas beaucoup d’argent car il s’est installé dans une résidence étudiante à Cergy-Pontoise" a-t-il assuré sur BFMTV. Arnaud Mercier assure à propos de Farid I. :"Il courrait le sou mais rien ne laissait prévoir une telle fin."
Selon des sources proches de l'enquête, le suspect est né en Algérie en janvier 1977, "sous réserve que les papiers retrouvés sur lui correspondent à son identité". L'homme avait également en sa possession "deux couteaux de cuisine", a précisé le ministre, qui a ajouté qu'"apparemment, l'individu était seul, il n'était pas accompagné".
"Au milieu de trois policiers chargés de la surveillance des touristes près de Notre-Dame de Paris, une personne est arrivée par-derrière et a commencé à frapper un policier avec un marteau. Un collègue a réagi avec sang-froid. Le policier est suivi à l'hôpital et l'agresseur reçoit des soins. L'agresseur a crié au moment où il frappait le policier, 'c'est pour la Syrie'", a détaillé le ministre.
- "Doux comme un agneau", "pas radicalisé" -
Après l'agression, l'assaillant s'est revendiqué être "un soldat du califat", un terme utilisé pour désigner le califat autoproclamé en juin 2014 de l'organisation djihadiste État islamique dans la zone irako-syrienne, selon une source proche de l'enquête. Le policier agressé, légèrement blessé au cou, a également été hospitalisé, a-t-on indiqué de source policière. Il a 22 ans, selon le ministre de l'Intérieur.
Une vidéo de revendication a été retrouvée lors de la perquisition au domicile de l'assaillant à Cergy en banlieue parisienne où le suspect vivait depuis plusieurs mois, selon plusieurs médias. Interrogés par l'AFP, la plupart des locataires de cet immeuble où vit le suspect, des étudiants, ont indiqué ne pas connaître l'assaillant. Un seul s'est souvenu d'un homme "très discret", qui "habitait là depuis un an et demi ou deux ans". "Ce n’était pas du tout un islamiste avec une grande barbe. Plutôt le genre pantalon en toile et veste, un style de professeur des écoles. Le genre insoupçonnable", a commenté cet homme, qui a souhaité rester anonyme.
Les faits se sont produits à 16H20, selon la source policière, dans l'une des quartiers les plus surveillés de Paris et haut lieu du tourisme. Le policier attaqué faisait partie d'une patrouille de surveillance de l'édifice catholique, a indiqué M. Collomb. La France a été ciblée par un vague d'attentats jihadistes sans précédent depuis 2015 (239 morts) et les autorités, comme la population, vivent dans la crainte de nouvelles attaques alors que le pays est placé sous le régime exceptionnel de l'état d'urgence depuis les attentats du 13 novembre 2015. Cette attaque intervient à cinq jours du premier tour dimanche des élections législatives.
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