Départementales : en Moselle, tous les partis menacés face au FN

Metz - 03/03/2015 10h25 - mis à jour le 03/03/2015 10h33
LORACTU.fr La Rédaction
Départementales : en Moselle, tous les partis menacés face au FN
Politique
PHOTO : FRED HENRY/ LORACTU.fr

Le PS surtout – qui sait le département imprenable – peut perdre son statut d’opposant face à la droite et au centre. La menace s’appelle Front national. En présentant des candidats dans tous les cantons, le parti de Marine Le Pen est le poil à gratter de cette élection.

Donné en tête au premier tour des prochaines départementales au niveau national à près de 30%, la Moselle ne fera pas exception. Déjà en tête dans l’Est aux élections européennes et profitant d’une percée historique aux municipales de 2014, le parti de Marine Le Pen devrait gagner jusqu’à huit cantons. Il pourrait arriver en tête dans les cantons d’Agrange, d’Ars-sur-Moselle, Fameck-Florange, Forbach, Freyming-Merlebach, Hayange-Moyeuvre-Grande, Rombas, et le Sillon mosellan – Maizières-lès-Metz. 

Les cantons les plus scrutés seront ceux de Fameck-Florange, Forbach et Hayange-Moyeuvre. Dans ces secteurs touchés par la crise industrielle et le chômage, le parti frontiste apparait comme la dernière solution. A Florange, où le PS a perdu sa crédibilité sur la tombe des hauts-fourneaux, le Front national prospère élection après élection. Aux européennes, il a réalisé 31,2% des suffrages, loin devant la droite avec seulement 19,9% des voix avec un PS atomisé à 18,5%. Aux municipales, la gauche locale a été traumatisé en perdant la ville de Florange au profit de la droite. Même risque à Forbach, dans l’est mosellan où le FN a réalisé une percée aux dernières élections grâce au parachutage du très médiatique bras droit de Marine Le Pen, le n°2 Florian Philippot.

A Hayange, un score test pour le maire FN

A Hayange, le cas Engelmann est particulier. Si sa candidature menace le PS (et la gauche qui part divisée) et l’UMP dans le canton où il a gagné la principale ville, ses déboires judiciaires peuvent l’affaiblir. Le maire FN a été condamné à un an d’inéligibilité par la justice administrative pour fraude aux comptes de campagne. Si son appel devant le Conseil d’Etat est suspensif, il pourrait lui faire perdre son fauteuil de maire. Toutefois, si la décision des Sages est prononcée après sa victoire aux départementales, il pourra toujours siéger dans l’hémicycle du Conseil général. Avec son score des municipales et le record du FN aux européennes dans la ville frontiste (près de 40%), la victoire de Fabien Engelmann est plus que probable. Un test grandeur nature pour le maire un an après son arrivée aux manettes de cette ville déprimée de l’ex-Moselle industrielle.

Le maire de Metz menacé

Pour Metz, capitale du département, les regards sont tournés vers les leaders de la gauche qui dirigent la ville. Dominique Gros, maire (PS) de Metz réélu sans grande difficulté en mars à l’issue d’une campagne ratée de l’UMP repart au charbon sur le canton de Metz 1 où il avait été menacé en 2011. Françoise Grolet (FN), qui lui fait face, part confiante dans un contexte national défavorable à la gauche. Le maire de Metz l’avait emporté sur le fil aux cantonales de 2011 avec seulement 452 voix d’avance. Un traumatisme pour le premier magistrat de la ville qui n’oublie pas cet épisode où le FN a frappé aux portes du Conseil général. Des portes qui s’entrouvrent quatre ans plus tard.

Dans le canton de Metz 2, l’UMP qui part sur un accord avec l’UDI pourrait l’emporter comme à Montigny-lès-Metz. Dans le canton de Metz 3, le score de Marie-Jo Zimmermann (UMP), défaite aux élections municipales sera très scruté au premier tour. La députée UMP qui a fait l’objet d’un procès en légitimité pour sa candidature surprise aux départementales fait campagne sur un canton détenu par la députée européenne (Modem) Nathalie Griesbeck, renonçant pour des raisons de santé.

La gauche compte déjà ses cantons perdus

Le président UDI de la Moselle, Patrick Weiten devrait rester en place sans surprise. Sa majorité pourrait toutefois être bousculée par le FN. La majorité sortante compte 32 élus sur 51. Par contre, au PS, les murs tremblent. Même si le n°1 du PS, Jean-Christophe Cambadélis (NDLR, une visite passée presque inaperçue) a lancé la campagne nationale des départementales en Moselle, le PS compte surtout le nombre de cantons qu’il peut perdre. Selon nos informations, il s’attend à perdre plus de la moitié de ses sièges en Moselle. Dix-huit conseillers généraux sont étiquetés à gauche.

En Moselle, le département devrait rester sans surprise à droite et au centre. La majorité départementale pourrait ainsi décrocher 38 conseillers, 8 à 14 pour la gauche (PS, ELLV, FDG) et 2 à 8 pour le FN. 

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1 Commentaire

citoyen
citoyen M. - il y a 1 an
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Pour les politiques la seule menace est le FN. On croit rêver ! Tout ce qui nous menace chaque jour est accessoire : chômage, insécurité, santé, retraites , pouvoir d'achat, etc... Bref, la seule menace contre ceux qui sont au pouvoir ce sont les électeurs qu'ils malmènent et dont ils se fichent éperdument. Le FN est seulement une menace pour leurs sièges, rien de plus. Répondre
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