Départementales: à Metz, le maire PS menacé par la poussée du Front national

Metz - 13/03/2015 14h54 - mis à jour le 15/03/2015 20h24
LORACTU.fr La Rédaction
Départementales: à Metz, le maire PS menacé par la poussée du Front national
Politique
La mairie de Metz (Moselle). PHOTO : ILLUSTRATION/ LORACTU.fr

Le maire de Metz (PS), conseiller départemental sortant sur le canton de plus important de sa ville est de nouveau menacé par la Front national. Pour l’aider, à moins d’une semaine du premier tour, le ministre de l’Intérieur viendra le soutenir dans une bataille qui s’annonce compliquée.

Dominique Gros est menacé. Le maire qui a pourtant conforté son pouvoir en gagnant un second mandat aux dernières élections municipales va affronter un FN encore plus puissant à l’occasion de ces départementales. «Il va au combat, il a les reins solides. C’est courageux, sa démarche» confirme sa suppléante, adjointe au commerce de la ville qui multiplie le porte-à-porte dans un contexte politique national où le gouvernement a retrouvé son niveau d’impopularité post-attentats de janvier.

Le FN à 45% au second tour en 2011

En 2011, le FN porté par une inconnue d’alors, Françoise Grolet avait atteint des sommets en arrivant en tête au premier tour avec 26,38% devant le maire. Au second tour, elle avait atteint 45% en ralliant des électeurs du candidat UMP éliminé dès le premier tour. Moins de 500 voix séparaient les deux ennemis. A l’époque, le FN était loin de son potentiel de 2015. Alors qu’il n’était pas donné en tête des sondages nationaux, le Front national avait provoqué un séisme dans ce canton urbain. La gauche était partie divisée avec des candidatures EELV, PCF et extrême gauche, empêchant le maire de profiter de l’ensemble des voix de gauche dès le premier tour.  Quatre ans plus tard, le PS n’a toujours pas trouvé d’allié alors que pointe la menace Front national. «Je n’ai pas peur du FN, je pars au combat» souffle Dominique Gros. 

Crédité de 30% des intentions de vote dans les sondages, le FN compte sur la marque «Marine» pour faire basculer ce canton de Metz-1. Avec une récente visite de Marine Le Pen, la candidate Françoise Grolet qui avait réussi à faire trébucher la droite aux municipales croit en ses chances de faire son entrée au département. Selon les projections, le FN pourrait emporter huit à quatorze cantons en Moselle dont celui de Metz-1. Le scénario qui se dessine est comparable à celui de 2011 avec un FN qui sortirait en tête derrière le PS et l’UMP-UDI éliminé alors qu’il a réussi l’union.

Cazeneuve en soutien de poids 

«Les journalistes ne croient qu’à un duel FN-PS sur ce canton» se désole Martine Nicolas, candidate UMP-UDI. «On veut faire mentir les pronostics ! Une voix pour le FN, c’est voter PS» a-t-elle assuré mercredi soir à l’occasion d’un déplacement de la vice-présidente de l’UMP, NKM à Woippy (Moselle). L’ex-candidate à la mairie de Paris a tenté de mobiliser en appelant à voter «utile» pour sanctionner le PS et ne pas donner du crédit au Front national. Un appel compliqué alors que le duo UMP-UDI doit faire face à des candidatures indépendantes qui se revendiquent certes sans étiquettes mais clairement ancrées à droite et au centre.  Christine Singer (DVD), Laurence Kurtz (SE) ou Xavier Kormann (Divers droite) pourraient faire de l’ombre à la droite traditionnelle, empêchant son accession au second tour. 

Pour répondre à la venue de Marine Le Pen, Dominique Gros s’affichera aux côtés de Bernard Cazeneuve. Le ministre de l’Intérieur bénéficiait d’une cote d’avenir de 26% selon le baromètre TNS Sofres contre 13% en décembre dernier avant les attentats du mois de janvier. Le ministre effectuera un déplacement à Metz ce lundi et tiendra une réunion publique en fin d’après-midi au centre-social de Borny. Jeudi, c’est Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture et porte-parole du gouvernement qui viendra faire campagne à Metz. Alors que la gauche s’attend à perdre au moins la moitié de ses cantons en Moselle et sait le département acquis d’avance à la majorité UMP-UDI-Modem, les cadors socialistes sont très attendus. Si le maire de Metz perd son canton au profit du FN, ce serait la première déconvenue de taille depuis sa prise de la mairie en 2008. «Le scénario peut être celui de la législative partielle du Doubs en février. Un FN largement en tête au premier tour et un PS qui profite d’un sursaut républicain 

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2Commentaires

Urgo
Victor U. - il y a 1 an
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La montée du FN, n'est pas le fait de son aptitude soudaine à gouverner, mais plutôt grâce à l'impopularité du pouvoir en place. Quant à la droite et son chef, ils n'inspirent plus guère confiance. Ajouter à cela, le charisme de Marine Le Pen et, vous avez un parti qui, sans séduire réellement l'électeur, est néanmoins une sorte de vengeance électorale à l'encontre des partis dits du "système". Et, il n'y a pas de raison que ça s'arrête ! Les prochaines élections régionales vont être également la...Berezina de la Gauche ! Répondre
citoyen
citoyen M. - il y a 1 an
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Cazeneuve vient, comme par hasard s'exprimer, à Borny où les chrétiens sont très minoritaires, lui qui disait qu' "évoquer les racines chrétiennes de la France, c’est « faire une relecture historique frelatée » qui a « rendu la France peu à peu nauséeuse ». Alors cherche-t-on au PS à récupérer les voix d'autres sensibilités ? Cela dit, en maintenant une lutte contre le FN basée sur une destruction des fondements de notre pays, les socialistes auront bien plus que le FN comme opposants. Chaque jour que Dieu fait le PS s'enfonce. Répondre
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