Marine Le Pen promet de séparer l’Alsace de la Lorraine et de la Champagne-Ardenne
La candidate du Front national Marine Le Pen a promis aux habitants de la région Grand-Est de séparer l’Alsace de la Lorraine et de la Champagne-Ardenne lors d’un meeting mercredi soir. La cheffe du FN a tenu un meeting dans un petit village situé aux confins de l’Alsace et de la Moselle.
En baisse dans certains sondages (23,5% selon une enquête Elabe publiée mercredi), Marine Le Pen a poursuivi hier sa campagne dans les territoires ruraux, pierre angulaire de sa stratégie pour parler à cette France des «oubliés» ou des «sans voix». Selon son entourage, Mme Le Pen a préféré tenir une réunion publique dans une salle de Monswiller (Bas-Rhin), un petit village alsacien situé aux confins de l’Alsace et de la Moselle non loin de Saverne. La candidate ne tiendra pas de meeting à Strasbourg, préférant Metz le 18 mars dernier pour son meeting régional du Grand-Est. Jeudi soir dans la capitale européenne, son rival François Fillon tiendra un grand meeting au parc des expositions.
"Voyez ces grosses régions fusionnées, j'en ai été victime dans le Nord, avec les Hauts-de-France. Vous aussi, ici, avec la mastodonte Grand Est qu'on vous a imposé" a dénoncé Marine Le Pen qui avait candidaté pour la présidence des régions Nord-Pas-de-Calais Picardie devenue un seul bloc Hauts-de-France. Son bras droit Florian Philippot avait échoué à conquérir le Grand-Est et la nièce de la Mme Le Pen Marion avait fait face au front républicain en PACA.
"Mon projet est à l'opposé de ces mastodontes. Ainsi je vous l'annonce, et j'en prends l'engagement ce soir devant vous: en mettant fin aux Conseils régionaux et a fortiori aux régions fusionnées, je vous rendrai l'Alsace" a promis la candidate à l’élection présidentielle. Pour l’instant, c’est la seule candidate à promettre la fin des 13 régions puisqu’elle entend supprimer purement et simplement cet échelon administratif.
François Fillon (LR) est plus flou, s’opposant à la réforme du gouvernement, mais n’affirmant pas clairement vouloir revenir en arrière. En meeting dans la capitale alsacienne ce soir, il devrait préciser les contours de son projet en la matière. Emmanuel Macron quant à lui ne veut pas toucher au découpage administratif – sauf supprimer des départements en zone urbaine – tandis que Benoit Hamon ne touchera pas aux régions.
- "Ce Grand Est, il ne représente rien" -
"Nous ferons de substantielles économies, par exemple sur les frais de 2.000 conseillers régionaux rémunérés en France, mais nous pourrons aussi faire revivre des noms qu'on a tenté d'enfouir, qu'on a fait, malgré leur histoire glorieuse, purement et simplement disparaître... Alsace bien sûr! Picardie! Lorraine! Champagne-Ardenne! Aquitaine! Auvergne! Limousin!" a scandé la patronne du FN sous les slogans "on est chez nous ! ". "Sur les panneaux de nos routes, ce n'est pas Grand Est qu'il faut inscrire mais Alsace! Haut-Rhin! Bas-Rhin!" a affirmé la candidate.
"Ce Grand Est, il ne représente rien, il n'a ni histoire ni sens ni cohérence et il ne fonctionne pas du tout", dit-elle, alors que "tous ces noms (d’ancienne régions, de départements, NDLR) fleurent si bon la France, tous ces noms sont la France millénaire et éternelle".
Mme Le Pen a confirmé qu’elle entendait conserver les départements et les communes, assurant que ces deux échelons sont compatibles avec l’Etat. Elle veut mettre fin aux grandes régions mais aussi à l’Union européenne.
Durant la campagne des régionales, les candidats du FN s’étaient opposés à la fusion des régions notamment dans l’Est où M. Philippot avait fait d’importants scores au premier tour avant d’être battu par la droite et le centre. En janvier 2016, l’Alsace, la Lorraine et la Champagne-Ardenne ont fusionné pour donner naissance au Grand-Est. Un nom choisi lors d’une consultation populaire organisée sur internet qui avait provoqué de vifs débats dans la région.
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