VIDEOS. Débat entre les 11 candidats à la présidentielle: les moments forts
BFMTV et CNews ont diffusé mardi soir, pour la première fois dans l’histoire de la Ve République, le premier débat entre tous els candidats qualifiés au premier tour. Selon un sondage, Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron ont été jugés les plus convaincants.
Les six "petits candidats" ont crevé l’écran mardi soir face aux cinq autres qui avaient déjà débattu devant 10 millions de téléspectateurs le 20 mars dernier sur TF1. Philippe Poutou, Nathalie Arthaud, Jean Lasalle, Nicolas Dupont-Aignan, François Asselineau et Jacques Cheminade ont secoué le débat entre les onze candidats organisé pour la première fois dans l’histoire de la Ve République. Sur les deux chaînes d’informations, durant plus de 4H à l’occasion d’un échange interminable mais instructifs. Les électeurs, particulièrement indécis, ont désormais davantage de cartes en main.
Nicolas Dupont-Aignan a d'emblée envoyé des signes aux électeurs potentiels de François Fillon, évoquant Philippe Séguin et se démarquant de ceux "qui ont menti" aux Français. "En politique, il y a ceux qui parlent et ceux qui font. Il suffit de regarder mon parcours pour savoir qui je suis et quel président je serai", a déclaré en préambule le candidat de Debout la France sur BFMTV et CNews. "Je suis fier d'avoir redressé une ville qui était en faillite et d'avoir été élu à trois reprises. J'ai toujours fait passer mes convictions gaullistes, républicaines et sociales. Aujourd'hui, Français, vous avez le choix. Soit vous continuez avec ceux qui ont ruiné la France et qui vous ont menti. Soit vous continuez avec moi, vous reprenez le pouvoir pour reconstruire une France forte, juste, belle", a-t-il ajouté.
Le candidat de Debout la France, en progression dans les sondages à 5% ces derniers jours, a régulièrement attaqué François Fillon qui reste affaibli par les affaires et donné éliminé dès le premier tour. "Franchement, qui peut vous croire ? Moi je n'ai pas trahi mes idéaux." Le maire de Yerres a ensuite rappelé qu'il avait "toujours refusé les traités européens" et qu'il s'était même "battu contre" a lancé NDA à Fillon En visant l'ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy, Nicolas Dupont-Aignan a déclaré : "Comment croire le premier ministre qui a bafoué le sort des français, alors que le traité de Lisbonne a été le viol du peuple ?" "En vérité, les gouvernements, que ce soient ceux de monsieur Fillon ou Hollande sont passés en force", a-t-il ajouté.
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François Fillon a été particulièrement ciblé par les petits candidats à propos de ces ennuis judiciaires. Philippe Poutou et Nathalie Arthaud ont littéralement pilonné le candidat Les Républicains et n’ont pas manqué d’accrocher Marine Le Pen. Faisant référence à son refus de se rendre aux convocations de police et des juges d’instruction, le candida du NPA a lancé "nous on n’a pas d’immunité ouvrière ! ". A François Fillon, il n’a pas manqué de répété qu’il se "servait dans les caisses". "Oh oh oh…" lui a répondu le candidat LR mimant l’indignation. "Je vais vous foutre un procès, vous !" a sèchement répondu M. Fillon.
- Fillon bousculé par les affaires, Le Pen sur la défensive -
Mis en cause à plusieurs reprises par des candidats et les journalistes, François Fillon a osé l’anaphore sur l’exemplarité du président. "Un président exemplaire est un président qui dit la vérité aux Français sur la réalité de la France et la réalité du monde. Un président exemplaire, c'est un président qui met en œuvre les engagements qu'il a pris devant le peuple, quelles que soient les difficultés", a affirmé l'ex-Premier ministre sur BFM TV et CNews. "Un président exemplaire", a-t-il poursuivi, "c'est un président qui respecte son Premier ministre, qui respecte le gouvernement et qui respecte l'équilibre des pouvoirs prévus par la Constitution". "Un président exemplaire, c'est un président qui ne se sert pas des moyens de l'Etat pour affaiblir ses adversaires. Et un président exemplaire, c'est un président qui ne confie pas à des journalistes des secrets défense", a-t-il ajouté, faisant allusion, sans le citer, à François Hollande et ses confidences à des journalistes du Monde, auteurs du livre "Un président ne devrait pas dire ça". "Pour finir, un président exemplaire, c'est un président qui, au bout de cinq ans, peut dire qu'il a amélioré la situation et la vie des Français", a conclu M. Fillon, mis en examen notamment pour détournement de fonds publics dans l'affaire de l'emploi présumé fictif de son épouse.
Marine Le Pen a aussi été au centre des attaques notamment de Jean-Luc Mélenchon, Benoit Hamon, Emmanuel Macron mais aussi François Fillon notamment sur son projet de sortie de l’euro. Les petits candidats ne sont pas en reste puisque Philippe Poutou ou Nathalie Arthaud l’ont accusé de "diviser les Français" Revenant sur sa proposition de sortie de l’euro et de l’Union européenne comme le Royaume-Uni, elle a assuré qu’elle voulait convoquer un référendum "contrairement à vous M. Asselineau" a précisé la candidate du FN qui a tenté de montrer une certaine modération. Le candidat de l’UPR, inconnu des Français, est pour une sortie immédiate de la France de l’UE. "Fichez-nous la paix avec la religion !", a lancé Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise à Marine Le Pen, qui défendait l'installation de crèches en mairie.
- Emmanuel Macron, discret favori et Benoit Hamon doublé par les "petits" -
Emmanuel Macron, discret favori, est resté en retrait durant une grande partie du débat. "Ce que vous proposez, c’est le nationalisme, [et] le nationalisme, c’est la guerre", a-t-il lancé, paraphrasant François Mitterrand, lors d’une passe d’armes autour de la sortie de l’euro préconisée par la dirigeante d’extrême droite.
Il a rappelé son attachement à la suppression du RSI, à la baisse des charges pour les entreprises, à la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires… L’ancien ministre a toutefois été rappelé à son passé par le trublion Nicolas Dupont-Aignan qui a mis en cause son bilan à Bercy.
Benoit Hamon, en grande difficulté dans les sondages à 10% d’intentions de vote, n’a pas réussi son pari en laissant le soin à M. Poutou de dénoncer les affaires de M. Fillon et Mme Le Pen. Seule surprise de son intervention, sa proposition de « nationaliser temporairement » les chantiers navals de Saint-Nazaire pour éviter une fuite du « savoir-faire » français. Une idée très à gauche pour tenter de rattraper les électeurs séduits par Jean-Luc Mélenchon. Les proches de M. Hamon notamment le camp Montebourg a poussé cette proposition inspirée de l’affaire Florange (Moselle) incarnée par l’ancien ministre du Redressement Productif qui avait proposé de nationaliser temporairement les hauts-fourneaux menacés de fermeture.
Selon un sondage Elabe pour BFMTV diffusé dans la nuit, le vainqueur du débat a été Jean-Luc Mélenchon (25%) devant Emmanuel Macron (21%) et François Fillon (15%). D’après un sondage OpinionWay pour Le Point, Jean-Luc Mélenchon, François Fillon et Emmanuel Macron ont été les plus convaincants avec 18% à égalité. Marine Le Pen arrive quatrième à 11% et Benoit Hamon cinquième avec 8%.
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