En meeting à Nancy, Hamon tire à boulets rouge sur Fillon et Macron

Nancy - 05/04/2017 22h26 - mis à jour le 05/04/2017 23h03
Lu 8 974 fois -   LORACTU.fr La Rédaction
En meeting à Nancy, Hamon tire à boulets rouge sur Fillon et Macron
Politique
Le candidat du PS à l'élection présidentielle, Benoit Hamon, lors d'un meeting au Zénith de Nancy (Meurthe-et-Moselle), mercredi 5 avril 2017.

Le candidat du PS à la présidentielle a tenu mercredi un meeting à Nancy (Meurthe-et-Moselle) alors qu'il reste scotché à 10% dans les sondages désormais loin derrière Jean-Luc Mélenchon, Benoit Hamon a rappelé ses troupes à la mobilisation au lendemain d'un débat où il n'a pas imprimé face à ses dix autres adversaires. 

Benoit Hamon a sonné la mobilisation au Zénith de Nancy devant 3 000 militants de gauche, selon les organisateurs, alors qu'il enregistre encore une baisse dans les sondages - à 9,5% selon l'enquête quotidienne Ifop - loin derrière Jean-Luc Mélenchon donné à 16% non loin du candidat de la droite et du centre François Fillon. D'abord devant des demandeurs d'emplois à Maxéville il a défendu sa proposition de revenu universel d'existence alors qu'une caravane qui doit traverser 100 villes françaises d'ici le 1er tour va tenter de convaincre les électeurs. 

Lors d'un discours qu'il a peiné à terminer devant 3 000 supporters dans une salle chauffée à blanc, M. Hamon a surtout attaqué son adversaire de droite François Fillon et l'un des favoris des sondages Emmanuel Macron. Le canddiat qui comptait sur le dernier débat organisé à trois jours du premier tour le 20 avril sur France 2 n'en aura pas sur son compte. La chaîne a renoncé à l'organiser devant le refus de plusieurs candidats. "Le service public a cédé à la pression de deux candidats, à m; Macron et M. Mélenchon. les accusant de "se soustraire à un débat" ce qui "est une indication sur ceux qui veulent gouverner les Français" a fustigé l'ancien frondeur du PS. "Moi je prends des risques. Parfois j'ai gagné, parfois j'ai perdu" C'est le seul moyen qu'on a trouvé pour réguler nos différences.  "Si on se soustrait au débat démocratique, c'est qu'on a un projet politique faible" a attaqué Benoit Hamon qui ne pourra pas tenter le tout pour le tour devant des millions de Français alors que sa campagne traverse un trou d'air. 

- Le débat de France 2 annulé, le service public a "cédé aux pressions" -

Benoit Hamon a défendu ses propositions phares notamment la taxe sur les robots, l'Europe de la défense ou encore le revenu universel réafirmant qu'il "n'est pas un rêveur". "Un rêve quand vous le faites à plusieurs c'est déjà une réalité" a lancé M. Hamon. Avec le revenu universel, nous "construisons encore la Sécurité sociale, nous y sommes encore. Il sera mis en place progressivement. Ce n'est pas en une année ou en un quinquennat qu'on le construira (...)" Selon le candidat du PS, au 1er janvier 2018, toute personne à partir de 18 ans aura 600 euros minimum par mois pour vivre. "Il y aura une autonomisation de la distribution. Si vous n'avez rien, vous aurez 600 euros et ce sera dégressif sur un salaire net jusqu'à 2 200 euros net par mois. Une aide soignante à mi-temmps au SMIC à 600 euros par mois aurait un revenu universel de 300 euros. un employé chez GAD à 1 500 euros aurait 200 euros de revenu universel en complément" a expliqué l'ancien ministre de l'Education. Une proposition pilonnée par son adversaire de la primaire de la gauche Manuel Valls qui a préféré rallier Emmanuel Macron  dès le premier tour. 

Le candidat d'En Marche en a pris pour son grade. Qualifié de "clignotant" de la politique par Benoit Hamon, "les jours pairs c'est la droite", les jours"impairs, c'est la gauche" a ironisé le candidat socialiste. Il veut supprimer l'ISF mais un peu, pas pour tout le monde. Il est venu au secours de ceux qui ont du patrimoine. 3 400 contribuables vont faire une économie de 600 000 euros. Et il y a des gens de gauche qui disent "on est d'accord pour la suppression de l'ISF, moins de service public, moins de fonctionnaires dans les EPHAD, dans les crèches, dans les cantines, dans les hôpitaux... à  déréguler le marché du travail. De Robert Hue... jusqu'à Christian Estrosi, nous dit-on. Qui peut repprocher aux électeurs d'être déboussolés quand on voit les dirigeants politiques aussi déboussolés ?" a lâché le candidat dans une longue tirade contre son concurrent qui a le vent dans le dos depuis des mois. 

- Macron est le "clignotant" de la politique, Fillon a un "rapport discutable" avec l'argent -

M. Hamon a également séchèment attaqué François Fillon sur son programme économique et sur son "rapport à l'argent discutable". Penelope Fillon aurait fait une excellente "délguée syndicale pour les assistantes parlementaires à l'Assemblée nationale" a osé le candidat du PS revenant sur la mise en examen des deux époux Fillon dans l'affaire desmplois fictifs présumés. Avant de dénonce le "concours Macron-Fillon à celui qui supprimera le plus de fonctionnaires". "On ne se réveille pas le matin en étant fonctionnaire mais on est jardinier, on est prof, policier, gendarme, dans une crèche, un hôpital, on est inspecteur des impôts, du travail, on a un métier, merci les fonctionnaires, merci à eux, car ils ont tenu le pays en 2008, est c'est à ceux qui tiennnent le pays pendant la crise que François Fillon veut demander le plus de sacrificesLe service public ce sont des agents !" a-t-il lancé sous les applaudissement, l'occasion pour lui de choyer les fonctionnaires de plus en plus tentés par le vote FN. 

Marine Le Pen a égalemenrt été visée - mais moins que M. M Macron et Fillon - qui "ne doit pas être laissée tranquille" "Dites moi où l'extrême droite a lâché le pouvoir tranquillement sans violences? Où où ?". "Le pouvoir que vous leur donnez, il est fort probable que l'extrême droite ne vous le rende pas de la même manière c'est a dire de manière démocratique" a-t-il dit, assurant "ne pas vouloir faire peur". 

Benoit Hamon qui a parlé 1H30 - sans notes, assurant qu'il n'a pas lu le discours que ses équipes lui ont préparé - a ensuite fait monter ses soutiens sur scène. Outre le Secrétaire d'Etat du Budget Christian Eckert, aucun autre membre du gouvernement n'a fait le déplacement dans les valises du candidat PS. Cécile Duflot, Aurélie Filippetti ont constitué les troupes des ex-frondeurs du gouvernement en rupture avec la ligne de l'exécutif sortant. Comme pour se rassurer, le candidat s'est ensuite offert un long bain de foule avec ses supporters. 

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