Loup en Meurthe-et-Moselle: le préfet autorise le tir de défense renforcé
Le préfet de Meurthe-et-Moselle a autorisé le tir de défense renforcé dans plusieurs communes du sud de Toul régulièrement attaquées par le loup. Les éleveurs pourront donc tuer le loup seulement en cas d’attaque. Une pétition en soutien au prédateur cartonne sur le web.
Philippe Mahé a autorisé des opérations d’effarouchement du loup, à compter du 18 mars 2016, sous forme de tirs non létaux en vue de prévenir les tentatives de prédation du loup sur les troupeaux ovins de 30 communes au sud de Toul, a annoncé la préfecture de Meurthe-et-Moselle. Ces tirs d’effarouchement, consistant à effrayer le loup ne peuvent pas toucher l’animal. Le nouvel arrêté concerne davantage de communes : Aboncourt, Goviller, Barisey-Au-Plain, Grimonviller, Battigny, Laloeuf, Beuvezin, Mont-L'etroit, Colombey-les-Belles, Pulney, Courcelles, Saulxerotte, Crepey, Saulxures-Les-Vannes, Dolcourt, Selaincourt, Dommarieeulmont, They-sous-Vaudemont, Favieres, Thorey-Lyautey, Fecocourt, Tramont-Emy, Fraisnes-En-Saintois, Tramont-Lassus, Gelaucourt, Tramontsaint- Andre, Gemonville, Vandeleville, Germiny.
L’arrêté prévoit aussi l’autorisation de tirs de défense renforcés à Favières. Cette mesure concerne une parcelle protégée par une double clôture, avec électrification, et ayant subi 4 attaques, selon la préfecture qui justifie ce choix par le fait que «les mesures de protection et d’effarouchement concernant cet éleveur se sont révélées à ce jour insuffisant vis à vis des attaques de loup». L’éleveur déplore, à ce jour, 6 attaques attribuées au loup depuis le 27 janvier 2016 dont 3 sur la commune de Gélaucourt ayant occasionné la perte de 7 animaux dont 1 disparu.
Une trentaine d’éleveurs seraient directement menacés par des attaques de loup dans le sud de la Meurthe-et-Moselle a indiqué le préfet du département «Une réunion devait se tenir le 22 mars mais il était urgent de l’avancer» assurait le préfet il y a plus d’une semaine lors d’une conférence de presse, interpellé par des éleveurs en colère, éreintés des attaques répétées du loup. «Même s’il est probable que le loup y soit associé, aujourd’hui nous n’avons pas de certitudes arrêtées» a dit M. Mahé.
- Les attaques continuent en Meurthe-et-Moselle -
Plusieurs attaques se sont produites ces dernières semaines notamment à Fabières et Gelaucourt au sud de Toul et au sud-ouest de Nancy, obligeant le préfet à prendre un arrêté autorisant les tirs d’effarouchement. Ces tirs permettent d’effrayer le prédateur mais en aucun cas de le toucher pour le blesser ou le tuer. Face à la presse, Philippe Mahé n’a pas exclut l’option de prendre un arrêté de tir de défense renforcé permettant aux éleveurs de tirer contre le loup dans le scénario où il attaque un troupeau. «Le tir de défense renforcé permet de tirer uniquement de viser le loup en cas d’attaque, il ne s’agit pas de chasse au loup» explique le préfet.
Pour faire face au prédateur qui agace de plus en plus les éleveurs, des mesures de renforcement de la sécurité des troupeaux a déjà été engagé. Ainsi, des clôtures électriques par exemple sont installées dans de plus en plus d’exploitations. «Il y a un fond qui est mis en place par l’Etat, la région, l’Europe et les éleveurs» pour investir dans de nouvelles mesures. En Meurthe-et-Moselle, a déjà indemnisé pour 14 500 euros de dégâts subis aux troupeaux.
La Meurthe-et-Moselle, cent fois moins attaquée que les Alpes-Maritimes, compte 48 000 brebis et 140 éleveurs professionnels.
Une pétition lancée sur internet visant à soutenir la présence du loup en Meurthe-et-Moselle, dans les Vosges et la Meuse a recueilli plus de 53 000 signatures.
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