La CCI de Lorraine fusionnée se prépare à peser dans la région Grand-Est
La Chambre de Commerce et d’Industrie qui représente près de 80 000 entreprises et commerces en Lorraine est officiellement née après la fusion des quatre chambres départementales. Malgré la fronde de la Moselle et de la Meuse, elle se prépare à peser dans la nouvelle configuration du Grand-Est.
La CCI Lorraine est en marche. Tel est le message lancé par Paul Arker (son président), François Pélissier (Meurthe-et-Moselle) et Gérard Claudel (Vosges). Malgré la fronde des départements de Moselle et de Meuse qui ne voulaient pas fusionner leur chambre territoriale avec la Meurthe-et-Moselle et les Vosges, affirmant que la mutualisation n’était pas la bonne solution pour ensuite peser à l’échelle de la nouvelle région Grand-Est. Deux recours contre la fusion des quatre CCI départementales, l’un déposé au Tribunal administratif et l’autre au Conseil d’Etat.
«Le préfet a validé la fusion et les ministres de l’Economie, du Commerce ainsi que le Premier ministre Manuel Valls ont officiellement signé le décret ministériel le 12 avril dernier» se défendent Paul Arker et François Pélissier. Pour eux, la page de la polémique est «tournée», des débats «terminée» et le temps de la campagne électorale à la CCI est lancé. A l’autonome 2016, les Chambres de Commerce et d’Industrie éliront leurs représentants où les syndicats patronaux, notamment le Medef et la CGPME vont certainement se déchirer notamment en Moselle tandis que les défenseurs de la fusion souhaitent des listes communes entre syndicats.
Pour le trio à l’origine de la fusion régionale, cela était indispensable face à la baisse des ressources fiscales (près de 50% entre 2014 et 2017 soit 15 millions d’euros) et les prélèvements exceptionnels en 2014 et 2015 représentant 11 millions d’euros. «Au total, les CCI territoriales de la région ont perdu 26 millions d’euros en trois ans». Face à ces coupes saignantes dans le fonctionnement des CCI, Paul Arker estime que la réponse de la régionalisation était la bonne. «Aujourd’hui des CCI importantes vont licencier en masse, ne peuvent plus financer leur fond de roulement et sont isolées dans de grandes régions» se défend-t-il.
- Le siège de la future CCI Grand-Est à Strasbourg -
La CCI Lorraine a dû se serrer la ceinture. Outre une réduction des effectifs de 150 salariés (7,5 millions d’euros d’économies) et la baisse des coûts fonctionnement de 3 millions d’euros. Les achats, les ressources humaines, la communication est désormais centralisée à Nancy pour les quatre CCI départementales. La régionalisation permet aussi des économies évaluées à 1,4 millions d’euros. «On a sauvé les CCI en tant que telle et leur présence locale» selon François Pélissier.
Alors que doit se constituer une CCI Grand-Est (100 élus) avec des représentants des trois ex-régions, la CCI Lorraine sera rassemblée, l’Alsace s’apprête à le faire et la Champagne-Ardenne sera parsemée avec plusieurs chambres locales. «Nous pesons autant en terme de poids économique que l’Alsace grâce à cette fusion. La Lorraine c’est 37,31% tandis que l’Alsace c’est 38%» selon M. Arker. Le siège de la CCI Grand-Est se trouve par défaut à Strasbourg de manière «provisoire» avant que la future assemblée ne vote pour le choix définitif. «Nancy a une place à jouer. La future métropole est la seconde du Grand-Est après Strasbourg» affirme François Pélissier.
Une partie des élus de Moselle s’est opposée à la fusion de la CCI tandis que la Meuse souhaitait se rapprocher de sa voisine de Haute-Marne.
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