A Nancy, le "routard du viol" jugé pour 15 viols et tentatives d'agressions
Le procès d’un violeur en série s’est ouvert lundi à huit-clos devant la Cour d’assises de Meurthe-et-Moselle à Nancy. Le chauffeur routier surnommé le «routard du viol» a agressé plusieurs femmes puis les a violées. En opérant toujours de la même manière, les enquêteurs avait finit par le stopper.
L’homme qui s’efforçait à renvoyer une image «normale» avant que les enquêteurs ne remontent jusqu’à lui est jugé de lundi à jeudi par la Cour d’assises de Meurthe-et-Moselle sans public et sans journalistes pour une quinzaine de viols ou tentatives de viols sur des femmes dans l’agglomération de Nancy et en Meuse entre janvier 2008 et 2010. Arnaud Hopfner, âgé de 40 ans n’avait semble-t-il pas un profil si lisse que ça. Supporter radicalisé de l’AS-Nancy Lorraine et hooligan, ce chauffeur de poids-lourd originaire de la région de Nancy était aussi alcoolique et violent. Père de famille et marié, il a reconnu une partie des viols et agressions en assurant que son mode opératoire «l’excitait» dans un contexte conjugal «tendu».
Le quadragénaire opérait toujours de la même manière. Cagoulé, il suivait des femmes pendant leur jogging dans les bois ou dans la rue à proximité de leur domicile. Une fois prises en chasse, les victimes ont dû faire face à une violence inouïe et une forte détermination du violeur présumé. Arnaud Hopfner s’attaquait à des femmes au hasard, d’âge et de profil variés, selon les conclusions de l’instruction.
- Des femmes attaquées au hasard -
Les policiers ont réussi à arrêter celui qu’ils surnommaient le «routard du viol» grâce à une victime qui a réussi à échapper à son agresseur en mars 2012 lors d’un jogging au Luxembourg. L’homme, armé d’un couteau avait suivi sa victime dans un bois puis a tenté de la violer. En réussissant à se débattre et à fuir, elle a aussi donné le signalement de son véhicule rapidement retrouvé par les enquêteurs français. A ce moment de l’enquête, Arnaud Hopfner vivait à Laxou dans la banlieue de Nancy.
Arrêté par les policiers français, il a ensuite été remis à la justice luxembourgeoise pour répondre de cette agression. En 2013, la France demande son transfèrement pour répondre d’une quinzaine d’agressions sexuelles et de viols. En effet, la police nancéienne a permis de faire un lien entre ce chauffeur routier et des agressions survenues en Meurthe-et-Moselle et en Meuse grâce à l’ADN.
L’agresseur présumé a également expliqué aux enquêteurs avoir voulu agresser ces femmes pour se venger d’ex-professeures et de petites amies qui l’auraient humilié par le passé. Voulant minimiser ses actes, il a aussi expliqué avoir été aspiré dans la spirale infernale de la consommation de drogue et d’alcool.
- Un profil particulièrement inquiétant -
Le routard du viol qui était connu de la police avait été interdit de stade pour des comportements particulièrement violents lors de match de l’AS-Nancy Lorraine à Marcel Picot. Durant l’instruction, il a aussi expliqué avoir été violé par un gérant de sex-shop à l’âge de 20 ans et avoir subi une agression sexuelle dans une colonie de vacances à l’âge de 8 ans. Des affirmations prises avec prudences car un psychologue a déterminé qu’il était «mythomane» et «manipulateur». «Pervers» et «sado-maso», l’homme au profil explosif risque 20 ans de prison.
Neuf femmes se sont constituées parties civiles avec avocat, une sans défense et cinq autres victimes citées comme témoins. Face à une épreuve particulièrement éprouvante, les victimes ont demandé la tenue d’un procès à huit-clos.
Le verdict est attendu jeudi.
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