A Yutz, séisme politique local après la victoire du nouveau maire de 8 voix
La ville de Yutz a élu un nouveau maire dimanche à l’issue du second tour de municipales partielles sur fond de tensions politiques intenses pour cette ville voisine de Thionville. Avec ses 15 000 habitants, la commune n’a jamais paru autant divisée dans son histoire récente.
Bruno Sapin a gagné l’une des villes les plus importantes – après Thionville – du nord de la Moselle avec seulement huit voix d’avance. Du jamais vu. Dimanche soir, le stress et les tensions étaient palpables entre les deux camps du nouveau maire et du sortant Philippe Slendzak qui a dû affronter de nombreux obstacles pour tenter de conserver la mairie. De peu. Hier, peu après 20H30, la confirmation tombait : l’ex-premier adjoint qui avait conquis très largement la ville en 2014 (75,8%) l’avait emporté dès le premier tour. Cette fois, c’est une triangulaire avec le dissident Bruno Sapin et l’écologiste/ divers gauche Pascal Landragin qui a eu raison de son fauteuil.
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Cette victoire de M. Sapin est incontestablement celle de Patrick Weiten, l’ancien maire de Yutz (deux mandats) et actuel patron du puissant département de la Moselle. L’ombre de M. Weiten n’a cessé de planer sur cette campagne éclaire au climat ultra-tendu entre els camps. Patrick Weiten qui était pourtant proche de M. Slendzak et qui en avait fait l’un des poulains à Yutz l’a lâché à la dernière minute. Sur fond de guerre personnelle, le patron du département a apporté son soutien au nouveau maire, Bruno Sapin.
Entre huées et applaudissements dimanche soir dans une salle de spectacles municipale, le nouveau maire a tenté d’apaiser le climat. «Ma priorité, maintenant, c’est d’apaiser notre ville, de rassembler les Yussois qui ont beaucoup souffert pendant cette campagne» qui a seulement duré un mois et qui a rassemblé moins d’un électeur sur deux durant ce second tour décisif (42% de participation). Le nouvel élu a dit ne pas comprendre ce «faible écart» avec son rival, de seulement huit voix, et a pris acte d’une profonde division de sa commune.
- Une ville très divisée -
L’ex-maire de Yutz quant à lui, amer de sa défaite, a annoncé qu’il se retirait de la vie politique. «J’arrête la politique, c’est fini pour moi» a-t-il assuré devant ses soutiens. Il a également démenti tout projet de contestation de ce résultat serré devant la justice administrative. Par contre, tout inscrit sur les listes électorales de Yutz peut contester le scrutin de dimanche.
Le candidat écologiste et divers gauche, Pascal Landragin, arrivé en troisième position a quant à lui perdu son siège au conseil communautaire de Thionville-Portes de France mais garde un siège dans l’opposition municipale et s’est dit prêt pour les prochaines municipales de 2020.
Le paysage politique du nord de la Moselle a été bouleversé ces derniers mois avec notamment le décès de Mme Grommerch, députée-maire (Les Républicains) de Thionville en avril. Anne Grommerch qui avait fait une carrière rapide en politique avait gagné la mairie de Thionville, seconde ville du département de la Moselle, en mars 2014 puis l’avait de nouveau remporté en 2015 à l’issue de municipales partielles après l’annulation du scrutin par le Conseil d’Etat. C’est le premier adjoint de la commune, Pierre Cuny, qui dirige désormais la ville et l’agglomération. A l’Assemblée nationale, c’est son suppléant, Patrick Weiten qui a remplacé Mme Gromemrch.
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