Secours Populaire: indignations en série contre le maire FN d’Hayange
Le Secours Populaire de Hayange (Moselle) a refusé vendredi de rendre les clefs du local qu'il occupe, réclamées par la municipalité FN qui l'accuse de faire de la politique et de la "propagande pro-migrants", a-t-on appris auprès de sa responsable et de la mairie. Les réactions indignées sont quasi-unanimes.
Le président national de l'association, Julien Lauprêtre, s'est élevé vendredi matin contre ces déclarations, sur RMC. "Reprocher à une association de solidarité de faire de la solidarité aux amis réfugiés, à ces enfants, ces femmes qui ont dû quitter leur pays (…) chassés par la guerre, par la dictature" c'est comme "tirer sur une ambulance, c'est tellement injuste, c'est tellement odieux", a-t-il déclaré, dénonçant "une initiative à caractère fasciste".
Dans un communiqué, le PCF a jugé que "dans cette région minée par le chômage et la désindustrialisation, le maire frontiste dévoile à nouveau son vrai visage qui est celui de son organisation politique : celui de la haine pour les associations qui travaillent dans l'indépendance et font vivre au quotidien les valeurs de solidarité et d'humanité". "C'est dans un contexte de progression du chômage et de la pauvreté que le maire FN de Hayange décide de s'attaquer au Secours Populaire Français en cherchant à priver cette association, première organisation de solidarité en France de ses locaux dans cette localité" s’est indigné le secrétaire départemental du PCF de Moselle.
LIRE AUSSI. Le Secours Populaire de Hayange refuse de rendre les clefs de son local à la mairie FN
- La gauche dénonce la "chasse aux pauvres" du FN -
Le PS a dénoncé de son côté dans un communiqué "une mesure qui est par ailleurs une nouvelle illustration de la politique +pauvrophobe+ conduite par les mairies Front national". Le Front national, à Hayange comme ailleurs, ne lutte pas contre la pauvreté, il fait la chasse aux pauvres estime le parti dans son communiqué. "L’élu frontiste défend ainsi une vision ethniciste de la société en exigeant de trier les bénéficiaires de la solidarité en fonction de leur seule origine" s’indigne le parti socialiste. Le député PS de la circonscription et président de la communauté d’agglomération dans laquelle Hayange ne siège pas regrette que la ville "fait le buzz national en démolissant le secours populaire français au profit d'une officine privée rattachée au Front National" écrit Michel Liebgott.
Le maire FN d'Hayange "méprise le travail bénévole au service des plus pauvres" a dénoncé le candidat à la primaire à gauche, Benoit Hamon.
Valérie Trierweiler, journaliste et marraine du Secours Populaire s’est également indignée de la décision de M. Engelmann. "Honte à la mairie FN de Hayange en Moselle qui retire au Secours Populaire son local. Soutien total aux responsables, bénévoles et bénéficiaires" a-t-elle dénoncé sur Twitter.
Hayange: le président du Secours populaire dénonce "une initiative fasciste" du maire
La Licra s’est aussi emportée contre la municipalité d’Hayange. Dans un communiqué, elle dénonce "sa traque obsessionnelle contre les étrangers, le Front National vient de s’en prendre directement aussi aux Français pauvres qui seront privés dans cette ville des services du secours populaire. Au moment de voter en mai et en juin prochain, il faudra se souvenir d’Hayange".
- A droite, peu de commentaires -
A droite, on ne s’est pas bousculé pour dénoncer la décision du maire FN d’Hayange. Le candidat à la primaire LR François Fillon s’est indigné sur RMC vendredi matin contre le parti frontiste. Pour lui "les masques tombent, ce qu’on savait c’est que le FN est un parti sectaire alors qu’aux municipales il n’a offert qu’un visage, un masque aux élections municipales. Ces associations comme le Secours Populaire, le Secours catholique, il faut les aider".
La mairie (FN) de Hayange prive de local le Secours populaire, jugé trop "pro-migrants"
L’un de ses soutiens, le président (LR) du Sénat Gérard Larcher, a indiqué dans une interview à paraître samedi 1er octobre sur LORACTU.fr que le maire FN se trouve dans "une position inacceptable". "Le Secours Populaire vole au secours des plus pauvres, le maire d’Hayange doit se souvenir que la France est une République. Certes il faut appliquer les lois concernant les migrants mais il faut les traiter avec dignité et humanité" a chargé M. Larcher.
- Le FN tente de se défendre -
Le FN a tant bien que mal tenté de se défendre après la polémique qui a pris une ampleur nationale. Le vice-président du Front national, Florian Philippot, a assuré sur iTELE que son parti "n’a rien contre le Secours Populaire. L’association occupe illégalement sans droit. Il y a des lois à respecter dans ce pays. Cette association locale fait en permanence la promotion du Front de Gauche (…) elle confond action associative et action politique" dit-il. "Le Secours Populaire fait du bon travail au niveau national" a-t-il poursuivi.
Polémique à #Hayange > "Cette association locale fait la propagande du Front de Gauche", selon l'élu FN @f_philippot (@itele) pic.twitter.com/7Vhw9trswi
— iTELE (@itele) 30 septembre 2016
Fabien Engelmann a publié un communiqué estimant que l’association n’a pas de bail avec la mairie et qu’elle occupe illégalement les locaux, ne souhaitant pas revenir sur sa décision. Une procédure d’expulsion va être engagée selon ma municipalité FN tandis que l’association caritative a refusé de remettre les clefs du local à une fonctionnaire de la mairie ce vendredi matin en présence d’un huissier de justice.
Il est temps de rétablir la vérité sur le #SecoursPopulaire et son antenne sectaire et idéologique de #Hayange. pic.twitter.com/Vztnn9SYkr
— Fabien Engelmann (@FabienEngelmann) 29 septembre 2016
8Commentaires