Affaire Grégory: vers la piste du complot familial pour assassiner l’enfant

Vosges - 16/06/2017 13h24
Lu 24 041 fois -   LORACTU.fr La Rédaction
Affaire Grégory: vers la piste du complot familial pour assassiner l’enfant
Société
Des voitures de gendarmes devant le domicile des grands-parents de Grégory, mercredi 14 juin 2017.

L’enquête a fait des pas de géant ces derniers jours avec la présentation ce vendredi de deux proches de Grégory Villemin, assassiné il y a 32 ans dans les Vosges. La piste du complot familial minutieusement préparé sur fond de jalousies et de menaces se précise. 

Les enquêteurs sont «sur le chemin de la vérité» affirmait jeudi le procureur général auprès de la cour d’appel de Dijon lors d’une conférence de presse. Le magistrat a martelé qu’il ne connaissait pas encore le nom de l’auteur de l’assassinat de Grégory Villemin, 4 ans, survenu dans un petit village de la vallée de la Vologne (Vosges) en 1984. Cette affaire, un cluedo familial géant est en train de livrer peu à peu ses vérités sur le terrible meurtre de Grégory dont le visage fait la une des journaux depuis des décennies.

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Le procureur a dit hier que le crime avait été minutieusement préparé et que plusieurs personnes ont «concouru» à l’assassinat du petit garçon qui était parti jouer sur une bute de sable près de la maison de ses parents à Amontzey. Il a révélé jeudi que des repérages et des surveillances avaient été effectués, notamment par un « homme moustachu, parfois accompagné d’une femme». Et cela plusieurs semaines avant le crime. Un véritable complot familial du clan Laroche, proche de la famille Villemin, où le climat de jalousie prenait visiblement une place de plus en plus importante. Jusqu’à tuer le petit Grégory ? L’enquête s’oriente vers cette piste.

Jean-Jacques Bosc, procureur général près la cour d'appel de Dijon , jeudi 15 juin 2017.

Outre la grand-mère paternelle de l’enfant, c’est désormais les époux Jacob, grande tante et grand-oncle de l’enfant qui sont au cœur des nouveaux rebondissements de l’enquête des gendarmes. Présenté à la justice vendredi à Dijon au terme de sa garde à vue, Marcel Jacob, 71 ans, est le grand-oncle de l'enfant décédé. D'un caractère affirmé, cet ouvrier était en mauvais termes avec Albert Villemin, le mari de sa grande sœur Monique, et surtout avec leur fils Jean-Marie, père de Grégory, dont il considérait l'ascension sociale illégitime. Cette jalousie des parents de Grégory est au cœur de l’affaire. Dans les lettres reçues par les Villemin, le père était surnommé «Le Chef», signe de la supériorité présumé du père de famille. La situation sociale de la famille était enviée dans le village: deux voitures, une maison, «un fauteuil en cuir» et la nomination comme «contremaître» du père de Grégory dans un garage.

- Le "clan Laroche" visé par de nouvelles investigations -

Les enquêteurs ont de quoi confondre les deux époux Jacob, a précisé le procureur Jean-Jacques Bosc. Ainsi, une autre lettre du corbeau a été comparée à une lettre de revendication du meurtre de Grégory : la justice ne peut clairement l’attribuer à Jacqueline Turiot, mais on note des similitudes, notamment dans les termes employés. Par exemple, l’expression «Le Chef», parlant de Jean-Marie Villemin.

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Les deux suspects présentés ce vendredi à la justice sont aussi oncle et tante de Bernard Laroche. Ce dernier, après avoir été arrêté et accusé du meurtre, puis libéré, avait été tué d’un coup de carabine, le 29 mars 1985, par Jean-Marie Villemin, le père de Grégory. Laroche pourrait-il être l’homme moustachu cité par des témoins et dont a parlé le procureur général de Dijon ? Selon plusieurs bons connaisseurs du dossier, Laroche pourrait avoir enlevé Grégory, puis l’avoir remis à d’autres personnes. L’avocat de sa veuve a mis en garde jeudi ceux qui font des conclusions sans preuves et a rappelé qu’on ne pouvait pas «instruire» la culpabilité d’un mort.

- Jalousies et envie -

Jacqueline Turiot et Marcel Jacob, grande-tante et grand-oncle du petit Grégory. (PHOTO: SUDPRESS)

Selon les nouveaux éléments de l'enquête, le couple Jacob s'adonnait à l'échangisme, une pratique qui, une fois ébruitée, a d'autant accentué le climat délétère au sein de la famille Villemin. La grande tante, Jacqueline Jacob, a également été présentée à un juge d’instruction, aux côtés de son mari, ce vendredi à Dijon. Très discrète et peu loquace au début de cette affaire, sa possible implication provoque la stupeur. Au-dessus de tout soupçons ces dernières années, elle serait l’un des corbeaux de l’affaire qui menaçait la famille Villemin. Tout comme la grand-mère paternelle de Grégory.

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La demande, ce vendredi, par le parquet de la mise en examen de Marcel Jacob pour séquestration de mineur suivie de mort confirme cette piste du complot à plusieurs mains. Une telle demande de mise en examen du grand-oncle de Grégory met le doigt sur le caractère organisé du crime. Il aurait pu être enlevé par un tiers puis remis au suspect bientôt mis en examen. Reste ensuite à déterminer l’identité de la personne qui a tué le garçon en le jetant vivant dans la Vologne. Le procureur livrera peut être des clés supplémentaires à 16H ce vendredi lors d’une nouvelle conférence de presse. 

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