Affaire Grégory: les dernières révélations après les interpellations surprises
La garde à vue de trois membres de la famille Villemin, interpellés mercredi dans les Vosges dans le cadre de l'affaire Grégory, ont été prolongées jeudi matin, a-t-on appris de sources concordantes.
Marcel Jacob, oncle maternel de Jean-Marie Villemin (le père du garçon tué en 1984), sa femme Jacqueline ainsi qu'une belle-sœur du père, Ginette Villemin, ont été arrêtés mercredi matin par les gendarmes de la section de recherches de Dijon, avant d'être transférés dans la capitale bourguignonne pour y être interrogés.
Ces interpellations relancent une affaire des plus énigmatiques de l'histoire criminelle depuis la découverte du cadavre de Grégory Villemin, quatre ans, au soir du 16 octobre 1984, pieds et poings liés dans les eaux froides de la Vologne. De source proche du dossier, les enquêteurs devaient "entrer dans le dur" jeudi, après avoir mis en place les auditions la veille. Des perquisitions ont eu lieu chez les suspects.
Jean-Jacques Bosc, procureur général de la cour d'appel de Dijon, dont la chambre de l'instruction est chargée du dossier, a confirmé jeudi matin que les personnes interrogées "étaient toujours en garde à vue". Il devrait tenir une conférence de presse dans l'après-midi.
"C'est un pas de géant sur le chemin de la vérité", s'était félicité mercredi soir l'avocat des époux Villemin, Me Thierry Moser, se disant "très confiant du succès des investigations". Les grands-parents du petit garçon, Monique et Albert Villemin, ont pour leur part été entendus en audition libre mercredi à leur domicile dans les Vosges.
Le père de l’enfant, Jean-Marie Villemin, a également été reçu par le juge d’instruction en charge de l’affaire à Dijon.
- Des avancées technologiques au coeur de l'enquête -
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Trois avancées technologiques ont permis de retrouver des pistes et aboutir sur ces interpellations. Les enquêteurs sont persuadés que les clés de l’énigme qui dure depuis 32 ans se trouvent dans l’entourage familial du petit Grégory. Ainsi, de l’ADN a peut-être été retrouvé alors que les techniques de l’époque pas assez avancée ont empêché de l’analyser. L'enquête avait été rouverte en 1999 et en 2008 pour tenter d'analyser d'hypothétiques traces d'ADN sur les scellés, notamment sur le pantalon de Grégory. Cela a permis d'isoler des mélanges génétiques et de les comparer avec des prélèvements effectués sur des personnes figurant au dossier. Mais le procureur général de Dijon (Côte-d'Or) a affirmé dans un communiqué, publié mercredi, que devant l'absence de concordance de traces ADN, dont le constat a été fait en 2014, "d'autres axes d'enquêtes ont été explorés".
Le logiciel AnaCrime a aussi permis de relancer les investigations. BFMTV explique que, selon ses informations, l'utilisation de ce logiciel a permis de reconstituer la chronologie des jours précédant et suivant le crime du petit Grégory, de façon à positionner dans l’espace et dans le temps l’ensemble des témoins et des éléments qui sont alors apparus intéressants. Ce super logiciel de la gendarmerie permet de rassembler les indices et les témoignages accumulés tout au long de l’enquête.
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La comparaison en écriture a été réutilisée dans les investigations. "Des comparaisons d’écritures, menées au regard des évolutions les plus récentes dans la discipline, ont été effectuées sur certains documents offrant un intérêt plus marqué", explique le parquet dans son communiqué. Si ces méthodes sont décriées à l’époque, les gendarmes expliquent que les avancées technologiques permettent désormais des résultats probants. "Légitimés par ses succès, aiguillés par ses échecs, ses pratiquants techniciens ou experts ont su refonder cette activité", décrit l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale sur son site.
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