Présidentielle: séisme politique avec un duel Macron/ Le Pen
Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont qualifiés dimanche pour le second tour de l'élection présidentielle à l'issue d'une campagne folle. Les deux candidats issus de partis qui n'ont jamais gouverné provoquent un séisme politique dans l'histoire de la Ve République. Les Républicaisn avec François Fillon a chuté dès le premier tour, Jean-Luc Mélenchon a provoqué la surprise en doublant largement le PS qui est à la dérive.
Le candidat d'En Marche! est arrivé en tête dimanche soir à l'issue du premier tour, un an après le début d'une campagne folle en rassamblant 24% des voix, selon des résultats partiels. La candidate du Front national Marine Le Pen de son côté a réussi à obtenir un score "historique" à son parti et qualifie une seconde fois l'extrême droite aus econd tour en réunissant 22% des voix, là aussi selon des résultats partiels.
François Fillon, affaibli par les affaires, a reconnu sa défaite avec 19,5% des voix comme l'indiquaient les sondages d'intentions de vote d'avant premier tour. Face à ses partisans, l'ancien premier ministre a appelé à voter pour Emmanuel Macron. Durant la campagne, il avait présenté le candidat d'En Marche comme "la continuété" de François Hollande le requalifiant même en "Emmanuel Hollande". La plupart des ténors de la droite, d'Alain Juppé à Christian Estrosi en passant par NKM ou encore Jean-Pierre Raffarin ont eux aussi appelé à voter pour le candidat centriste assurant toutefois que la droite LR-UDI pouvait obtenir une majorité à l'occasion des prochaines élections législatives de juin. Le mouvement Sens Commun, rattaché à Les Républicains et opposé au mariahe homosexuel n'a ni appelé à battre le FN, ni appelé à voter en faveur de M. Macron.
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Après avoir longuement salué une foule qui scandait des "Macron, président", le candidat d'En Marche! a commencé par remercier le public dans un large sourire. "Aujourd'hui, le peuple de France s'est exprimé. Il a décidé de me porter en tête du premier tour de ce scrutin. Je mesure l'honneur et la responsabilité qui me revient", a-t-il lancé tout en saluant les autres candidats. "Je remercie Benoît Hamon et François Fillon d'avoir appelé à voter en ma faveur au second tour" a-t-il dit depuis la Porte de Versailels à Paris où étaient rassemblés des centaines de sympathisants d'En Marche et 1 100 journalistes.
- Fillon touché et coulé par les affaires -
"En une année, nous avons changé le visage de la politique française". Emmanuel Macron a ensuite longuement remercié ceux qui l'ont soutenu. "Je n'oublierai jamais", a-t-il dit. "Ne renoncez jamais, restez les courageux que vous êtes". "Dès ce soir, je dois rassembler tous les Français (...) Aux millions de Françaises et Français qui ont voté pour moi, je veux dire merci. J'en mesure la charge. C'est une joie grave qui m'habite ce soir". "A toute ma famille et à Brigitte, toujours présente sans qui je ne serai pas moi", a-t-il poursuivi. "Désormais, il me revient de rassembler plus largement encore (...) J'ai entendu les doutes, les peurs et la volonté de changement. C'est ce qui a conduit le peuple français à écarter les deux grands partis qui gouvernent depuis trente ans". "Je souhaite dans 15 jours devenir votre président, le président de tout le peuple de France, face à la menace des nationalistes. Un président qui protège et qui construit".
"Le défi n'est pas d'aller voter contre qui que ce soit mais de rompre avec le système qui a été incapable de répondre aux problèmes de notre pays depuis plus de trente ans. Le défi est d'ouvrir une nouvelle page politique (...) La tâche sera immense, j'y suis prêt à vos côté". Le combat commence ce soir et nous le gagnerons! Vive la république, vive la France!".
Marine Le Pen a affirmé, depuis son QG d'Hénin-Beaumont, que le résultat d'aujourd'hui était un résultat "historique". "La première étape est franchie", a-t-elle scandé. "Il n'a échappé à aucun Français que le système a cherché par tous les moyens d'étouffer le grand débat politique qui aurait dû avoir lieu lors de cette élection. Ce grand débat va enfin avoir lieu. Les Français vont saisir cette opportunité historique", a-t-elle affirmé. "Les Français ont le choix entre la dérégulation totale et la grande alternance", a-t-elle ajouté."Il est temps de libérer le peuple français. Je suis la candidate du peuple. C'est la survie de la France qui est en jeu", a conclu la candidate frontiste.
- A gauche, nauffrage du PS qui profite à Mélenchon -
Son bras droit Florian Philippot a tendu la main à "tous les électeurs" mais surtout à ceux de François Fillon.
A gauche, Jean-Luc Mélenchon a réalisé une prouesse mais a échoué sur la marche du premier tour en réunissant au moins 19,5% des voix au coude-à-coude avec le candidat de la droite républicaine. Le candidat de la France insoumise qui a profité d'une belle dynamique en fin de campagne a toutefois refusé de reconnaître les résultats partiels et les projections donnés par les sondeurs. Il n'a pas donné de consignes de vote ce dimanche en refusant d'appeler à battre Marine Le Pen. Le communiste du PCF, Pierre Laurent, de son côté a bien appelé à voter pour le candidat d'En Marche!.
Le PS a coulé dimanche soir avec la candidature de Benoit Hamon qui a rassemblé environ 6,5% des voix, selon les résultats partiels du ministère de l'Intérieur. Le vainqueur de la primaire de la gauche en janvier a été largement doublé par son rival Jean-Luc Mélenchon. Le candidat du PS, largement battu, a appelé à "battre le plus fortement possible" le Front national en votant Emmanuel Macron. "Je mesure la sanction historique que vous avez exprimée envers le PS», a-t-il ajouté. "La gauche n'est pas morte", a-t-il affirmé.
Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) a rassemblé près de 5% des suffrages, réalisant son meilleur score à la présidentielle. Les autres candidats ont fait des scores compris entre 0 et 1%.
Bernard Cazeneuve, Premier ministre a appelé à voter Emmanuel macron comme la quasi-totalité des ministres du gouvernement. François Hollande ne s'est pas exprimé dimanche soir mais le fera dans les prochains jours. L'Elysée a toutefois fait savoir que le chef de l'Etat a téléphoné à Emmanuel Macron vers 20H15 pour le féliciter.
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