Procès Heaulme: le double meurtre de Montigny-Lès-Metz, "c’est sa signature"

Metz - 10/05/2017 17h35
Lu 21 494 fois -   LORACTU.fr La Rédaction
Procès Heaulme: le double meurtre de Montigny-Lès-Metz, "c’est sa signature"
Société
Les corps de Cyril Beining et Alexandre Beckrich, 8 ans, sont découverts à Montigny-lès-Metz (Moselle), le crâne fracassé à coups de pierres, sur le talus longeant une voie ferrée.​

L'ancien gendarme Jean-François Abgrall, à l'origine de l'arrestation de Francis Heaulme en 1992, a été entendu mercredi après-midi devant la cour d’assises de Metz. Pour l’enquêteur, le meurtre de Cyril Beining et Alexandre Beckrich, massacrés à coups de pierres en septembre 1986, porte la signature du routard du crime. Un autre enquêteur estime que Heaulme "détient la vérité" sur ce double meurtre.

L'ancien gendarme Jean-François Abgrall, à l'origine de l'arrestation de Francis Heaulme en 1992, a été entendu mercredi après-midi devant la cour d’assises de Metz. Pour l’enquêteur, le meurtre de Cyril Beining et Alexandre Beckrich, massacrés à coups de pierres en septembre 1986, porte la signature du routard du crime.

Revenant longuement sur les particularités des neuf meurtres pour lesquels Francis Heaulme a été condamné, un ex-gendarme a expliqué mercredi aux assises de la Moselle que le double meurtre de Montigny-lès-Metz, en 1986, portait "en très grande partie", sa marque criminelle. "Indéniablement, nous avons une marque comportementale de Francis Heaulme relevée et étayée sur toutes les scènes de crimes sur lesquelles il est passé, et qui est en très grande partie retrouvée à Montigny", a expliqué Francis Hans.

Jean-François Abgrall a mis trois ans pour confondre le criminel et obtenir ses premières confessions : "J’ai pris mon couteau, je lui ai ouvert la gorge. Mais elle avait l’air gentille" lance alors le tueur en série en mangeant une choucroute. Le criminel déroute, ne semble obéir à aucune logique. Pourtant, l’enquêteur persuadé qu’il n’a pas tout dit va lui rendre visite en prison. Heaulme va alors lui confier les "pépins" qu’il a rencontrés sur sa route et lui livrer de "petites histoires". "Quand il vous fixe sans cligner des yeux, c'est qu'il vous dit quelque chose d'important (...) avec lui, il n’y a jamais d’aveu. Il est capable de restituer des choses en détails mais reconstituer une histoire, il ne sait pas faire. Il est ou témoin du meurtre, ou c’est l’autre qui lui a raconté le meurtre mais ce n’est jamais lui."

A cette complexité de langage s’ajoute "la transposition" des scènes de crime. Comme dans un puzzle macabre que l’enquêteur tentera de reconstituer, Heaulme mélange éléments, lieux et victimes. Un jour, il lui raconte avoir "étranglé un arbre qui est devenu mou et s’est transformé en jeune" : c’est le meurtre du petit Joris Viville. Un autre, il relate cet après-midi dans "l'Est de la France" où il a vu "rouge" parce que des enfants lui avaient jeté des cailloux le long d’une voie ferrée.  "Lorsque je suis revenu pour les corriger, ils étaient morts, il y avait les pompiers et les policiers."  L'ex-gendarme assure que ces crimes de Montigny sont identifiables par "l’extrême violence" du mode opératoire, "le déshabillage partiel des victimes"… "C’est son répertoire, sa signature", martèle-t-il en parlant de Francis Heaulme.

- Unanimes sur la -signature criminelle- de Heaulme -

"Nous avons procédé avec un rigueur totale. Patrick Dils est censé avoir tué les enfants à 18h50. A cette heure-là, il fait nuit noire, les parents d’Alexandre sont déjà en bas du talus. Les enfants n’ont plus été vus en vie depuis 17h15. C’est incohérent" a expliqué l'ancien capitaine de gendarmerie Francis Hans devant les Assises de Moselle. "Jamais nous n'aurons de preuve matérielle. Mais j'ai la conviction qu'en 1986 il ne faisait pas bon croiser la route de Francis Heaulme et il est établi que les enfants ont croisé sa route. Ça me trotte dans la tête depuis des années : quelle est la probabilité qu’ils aient croisé la route d’un deuxième tueur ?" a estimé M. Hans. 

"Francis Heaume n'a pas tout dit. C'est lui qui détient la vérité" a également affirmé l'ex-patron de la Section de recherches de Metz.

Jean-François Abgrall, né le 20 mars 1959 à Cormeilles-en-Parisis dans le Val-d'Oise, est un ancien gendarme notamment connu pour sa participation à l'enquête sur le tueur en série Francis Heaulme. Il est largement reconnu par ses confrères et la presse comme un "expert" du tueur en série Francis Heaulme, surnommé le "routard du crime". Francis Hans de son côté a, en 2001-2002 soit 15 ans après les faits, repris l’enquête sur cette affaire, en vue du 3e procès de Patrick Dils - celui qui mènera à son acquittement, à Lyon en 2002. 

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1 Commentaire

catindo
catherine h. - il y a 1 mois
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Je me souviens surtout d'un des reportages sur l'affaire,lorsqu'un journaliste a recueilli le témoignage d'un témoin qui avait vu Heaulme sur le lieu du crime avec une chemise tâchée de sang ... Répondre
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