"Montigny, ce n'est pas moi", lance Francis Heaulme à son procès
Le "routard du crime" a de nouveau crié son innocence mardi lors de l'ouverture de son procès pour le double meurtre d'enfants survenu en 1986 à Montigny-lès-Metz (Moselle) et dont la justice n'a jamais réussi à trouver de coupable. La cour d'assises de la Moselle va se pencher durant trois semaine sur cette affaire hors-norme.
"J'ai commis des meurtres, je le reconnais, mais Montigny, ce n'est pas moi": au premier jour de son procès pour le meurtre de deux enfants en Moselle en 1986, Francis Heaulme, qui a toujours nié, a de nouveau clamé son innocence. Le tueur en série qui semble avoir mal veilli dans le box des accusés n'a montré aucun signe d'émotion pour les victimes et leurs familles ce mardi à l'ouverture de son 5e procès dans cette affaire hors-norme.
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Soupçonné d'avoir tué à coups de pierre Cyril Beining et Alexandre Beckrich, âgés de 8 ans, le "routard du crime", assis dans le box des accusés depuis le matin, s'est levé alors que l'affaire était résumée par le président. Ce dernier, croyant que Francis Heaulme demandait une interruption, lui a donné la parole. "J'ai commis des meurtres, je le reconnais, mais Montigny, ce n'est pas moi. Ce n'est pas moi", s'est alors exclamé Francis Heaulme, visiblement énervé.
- Jugé jusqu'au 18 mai -
Gabriel Steffanus, qui préside les débats, venait tout juste d'évoquer les confessions de deux anciens codétenus du tueur en série. Ces derniers ont affirmé aux enquêteurs que Francis Heaulme leur avait fait des confidences sur ce double meurtre. Extrêmement pâle, saisi de tremblements fréquents, Francis Heaulme s'est ensuite rassis, les bras à nouveau croisés sur son pull.
Le tueur en série Francis Heaulme est jugé du 25 avril au 18 mai pour le meurtre de deux enfants à Montigny-lès-Metz en 1986. Au printemps 2014, le premier procès de M. Heaulme, déjà condamné deux fois à perpétuité pour neuf meurtres, avait été suspendu après des témoignages de dernière minute susceptibles de mettre en cause un autre homme. Le procès s'est ouvert à 10H20 dans une salle comble en présence de l'accusé, arrivé sous bonne escorte. Heaulme est monté directement en ascenseur et a pris place dans le box en verre. Veste bleue, cheveux blancs, vouté, l'homme à vieilli.
Francis Heaulme est donc jugé seul, pendant trois semaines, par la cour d'assises de la Moselle, pour cette affaire qui connaîtra peut-être son épilogue judiciaire plus de 30 ans après les faits. Quelques semaines après les meurtres d'Alexandre Beckrich et Cyril Beining, un adolescent de 16 ans, Patrick Dils, avait avoué, avant de se rétracter. Premier mineur condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, il fut, en 2001, l'un des rares condamnés en France à bénéficier d'une procédure de révision, qui aboutit à son acquittement.
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